Malgré que l’accès à la bonne information et aux services de santé soit un droit fondamental, il demeure toujours un privilège au Mali et de surcroît pour les personnes atteintes de déficiences auditives. C’est pourquoi, le projet « nous avons aussi des droits », du consortium CAR.D regroupant l’Association Malienne des Interprètes en Langue de Signes, le Syndicat des Médecins du Mali et le Comité des femmes sourdes du Mali pour lever cette barrière.
Après une série d’activités au bénéfice de ses cibles, notamment, des sessions d’appropriations et de vulgarisations sur leurs droits les plus élémentaires ainsi que la chaîne de procédure pénale au Mali ; des panels sur les conséquences de la mutilation génitale féminine ; des campagnes de dépistage du cancer de sein et du Cole de l’utérus, la formation d’un pôle de médecins, respectivement à Bamako, Koulikoro, Ségou et Kayes, sur les langues de signes, le consortium CAR.D vient de rapprocher le Réseaux des Média Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN-Mali) et l’ONG canadienne Journalistes pour les Droits Humains (JDH) pour appuyer son combat en faveur des personnes atteintes des déficiences auditives.
Par cette initiative, il s’agit de faire un plaidoyer auprès des plus autorités du pays afin d’accorder une attention particulière à la situation des personnes atteintes de déficiences auditives.
Comme indiqué, ce projet vise à lever toutes barrières de l’accès à la santé des personnes atteintes des déficiences auditives, plus particulièrement au niveau de la santé sexuelle et reproductive qui demeure un défi même pour les personnes qui ne souffrent d’aucun handicap.
Une initiative fortement saluée par le président de l’Association Malienne des Sourds (MAMASOURDS), M. Famaory Konaté qui a saisi l’occasion pour exprimer toute son émotion. D’ailleurs il a plaidé pour la continuité de ce projet qui doit normalement terminer en fin octobre.
A ses dires, ce projet a eu des impacts considérables sur les personnes atteintes de déficiences auditives qui, par craintes, de ne pas avoir un interlocuteur sûr dans un centre de santé, sont prêtes à se résigner de leur sort.
Pour Fanta Diakité, coordinatrice du Réseau des médias africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN-Mali), l’accès à l’information et aux services de santé est, avant tout, un droit fondamental. De ce fait, personne ne doit discriminer ou stigmatiser les personnes atteintes de déficiences auditives en leur occultant de leurs droits.
En tant que défenseur des droits à l’information, Mme Fanta a promis de jouer pleinement sa partition afin de toujours alerter les autorités sur cette question.
Pour Moro Siaka Diallo également, représentant de journalistes pour les Droits humains au Mali, cette initiative entre en droite ligne avec la mission de JDH qui depuis quelques années appuie et forme des journalistes dans le cadre de la promotion des droits humains.
De décembre 2021 à décembre 2022, rappelle-t-il, JDH a accompagné plusieurs projets en faveur de l’accès des populations à la santé et aux droits sexuels et reproductifs. Cela, non seulement, en faveur des journalistes mais aussi en faveur des organisations de la société civile. C’est pourquoi aussitôt informé, selon lui, JDH n’a pas hésité à se joindre à cette cause noble.
Par ailleurs, il a signalé l’importance de cet engagement aussi bien en matière de la santé, qu’au niveau d’autres droits (civil, politique, socio-économique et culturel.
Lui aussi réaffirmé de l’engagement de son organisation à accompagner le projet.
Dans sa déclaration, Rokiatou Maiga, pionnière de ce combat a rappelé les attentes de cette collaboration à savoir entre autres :
Améliorer l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive des jeunes adolescents et femmes atteints de déficiences auditives ; Mener des actions visant à faciliter la communication entre les prestataires de soins et les dentaires de droits ; Améliorer le niveau de connaissances des cibles sur les textes relatifs à la santé de la reproduction dentaire de droits, des prosateurs médicaux sur le langage des signes ; Accompagner les indicatifs nationaux en faveur de l’application du décret N°2021-O662 PT-RM du 23 septembre 2021, fixant les modalités de d’application de la loi 20-18-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivants avec un handicap.
Au niveau de l’engagement également, elle s’attend à ce que cette collaboration puisse soutenir résolument l’initiative en faveur l’application effective du décret N°2021-0662 PT-RM du 23 septembre 2021 fixant les modalités d’application de la loi N°2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap à travers des productions médiatiques.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS