La moto-taxi est aujourd’hui devenu un élément du décor dans la capitale malienne. Il a facilité le déplacement dans la ville de Bamako et a permis à de nombreux jeunes sans emploi de trouver de quoi subvenir à leurs besoins quotidiens.
« S’il y a bien un système de transport qui marche fort bien à Bamako, c’est certainement le phénomène des Motos-Taxis qui a même fini par devenir un gagne-pain pour nos jeunes diplômés sans-emplois », explique Moussa CAMARA, jeune diplômé sans emploi à Sébénikoro. La mission des motos-taxis est de faciliter les déplacements en ville. « Sur un simple appel, un chauffeur professionnel de moto-taxi vient vous chercher à domicile et vous conduit à votre destination. C’est plus rapide. Tu arrives vite à destination », dit-il.
Aujourd’hui, des dizaines de milliers de motos-taxis arpentent la capitale malienne pour transporter passagers et marchandises. Surtout que plusieurs jeunes maliens se sont tournés vers les motos-taxis par faute d’emplois. La densité de la circulation, les embouteillages et le coût font leur succès. Le trajet Sébénikoro-Lafiabougou ne coûte que 500 FCFA. Plusieurs jeunes sont heureux et fiers d’exercer ce métier de conducteur de moto-taxi. Daniel Togola est un conducteur de moto-taxi. Il quitte sa famille très tôt le matin pour son travail. « Je gagne bien ma vie dans ce métier. Mes clients s’abonnent et m’appellent en cas de déplacement. Ce métier me demande beaucoup d’organisation et de responsabilité », explique-t-il. Daniel a la chance de travailler avec la société de motos-taxis Telimani qui est loin de l’anarchie qui règne dans le secteur. Avec la société Telimani, les conducteurs de motos-taxis ont un contrat dument signé et sont assurés.
Dans la circulation, chacun voit différemment la venue des motos-taxis. Selon certains, chaque mode de transport a son rôle. « La voiture nous protège contre le soleil, le vent et la pluie, contrairement aux motos qui circulent à peine sous la pluie ou un vent violent. Certaines dames refusent de monter à moto pour ne pas gâter leur maquillage, froisser leurs beaux habits etc. Elles trouvent que l’usage d’une moto-taxi déteint ou dégrade leurs images », argumentent-ils. « Depuis l’arrivée des motos-taxis, les chauffeurs de taxi ruent dans les brancards, c’est devenu un casse-tête pour nous. Depuis la venue de Telimani, le marché est lent. Nos clients trouvent nos prix trop chers ou nous trouvent moins rapides alors qu’on paye plus de taxes », explique Dembele, un chauffeur de taxi.
Pour mettre un peu d’ordre dans la circulation, la mairie du District de Bamako a pris l’arrêté N°067/M-DB du 31 décembre 2020 portant réglementation de la circulation des motos-taxis dans la capitale. L’arrêté qui devait entrer en vigueur le 30 avril dernier, n’est toujours pas respecté à la lettre. Il interdit le support à trois et oblige les conducteurs et clients à porter chacun un casque. Les motos-taxis doivent disposer d’une carte grise, d’une plaque d’immatriculation et d’un numéro d’identification. La moto doit être de couleur jaune. Arborant un gilet de même couleur, le conducteur doit avoir 18 ans révolus, être muni d’une vignette en cours de validité, détenir un permis de conduire, avoir une carte municipale d’autorisation de transport à jour délivrée par la mairie du District de Bamako. Il doit forcément être couvert par une police d’assurance en cours de validité. Le conducteur de moto-taxi doit aussi payer une taxe municipale mensuelle de circulation de 1.500 Fcfa à la mairie du District de Bamako. Les excès de vitesse et les chargements non conformes à la réglementation sont formellement interdits et punis par la règlementation en vigueur. Les motos-taxis ne sont pas autorisées à exploiter les arrêts réservés aux transports collectifs. Les motos taxis doivent aussi respecter les cheminements (piste/bandes cyclables) dédiés aux deux roues.
Sada Alassane MAÏGA, stagiaire
Source: Le Républicain