La 4e édition du Ceo-Talks du Réseau de l’Entreprise en Afrique de l’Ouest (Reao-Mali) avait comme conférencière Mme Aïssata Diakité. Âgée d’une trentaine d’années, la patronne du Groupe Zabbaan fait des merveilles dans l’agrobusiness. Devant une assistance composée de patrons d’entreprises et d’étudiants, la jeune dame est revenue sur les débuts difficiles de ses premiers pas dans l’entrepreneuriat avant que son Groupe n’amorce aujourd’hui sa vitesse de croisière.
Ses propos ont été étayés par un vieux routier en la personne de Mossadeck Bally. « Un entrepreneur est un coureur d’obstacles. C’est un coureur d’obstacles qui court pendant 2, 3 à 4 décennies. Si vous êtes prêts à courir des obstacles pendant des décennies, vous êtes faits pour être entrepreneurs. Sinon, cherchez-vous un autre métier », a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, le président du Conseil national du Patronat du Mali a invité les jeunes à se tourner vers l’agrobusiness. « Aux étudiants, je répète quelque chose que j’aime bien dire : tournez-vous vers un apprentissage de métier. Les formations généralistes n’apportent pas grand-chose », a-t-il d’abord conseillé avant d’ajouter : « Nous sommes un pays fantastique. Nous sommes une puissance agricole endormie. J’encourage les jeunes à aller vers l’agrobusiness. C’est dans ce secteur que le Mali a beaucoup d’avantages. Et c’est là où nous pouvons créer les 400 000 emplois dont le pays a besoin chaque année. Selon le ministère de l’Emploi, nous devons créer chaque année 400 000 emplois pour absorber le taux de chômage des jeunes alors que nous n’en créons que 50 000. Je suis sûr que nous pouvons créer ces 400 000 emplois si nous développons nos filières agricoles ».
Fasciné par ce secteur, le patron des patrons du Mali, du fait de son statut de président du CNPM, est certain que le salut passe par l’agrobusiness : « Les 400 000 emplois dont on a besoin ne viendront que du secteur privé. On sait tous que l’Etat ne recrute pas assez. D’ailleurs ce n’est pas la vocation d’un Etat. L’Etat doit en revanche créer des conditions pour promouvoir le secteur privé… Le Mali ressemble à quelqu’un qui meurt de soif devant le puits. Ce pays est doté de tellement de richesses autres que les richesses souterraines. Par nature, je n’aime pas les industries extractives parce que ça n’apporte pas grand-chose au pays où on extrait les richesses. Ce ne sont que les multinationales très puissantes qui en bénéficient. La preuve on voit tous les désastres environnementaux qui sont causés dans la région de Kayes notamment vers Kéniéba. Dieu nous a tout donné. Toutes les richesses dont un pays a besoin pour se développer sont au Mali. Maintenant il suffit juste de se mettre au travail. Et rien que ce qui est sur la surface de notre terre peut nous rendre l’un des pays les plus riches de la planète. On a de l’eau, du soleil, des terres et des jeunes pour pouvoir tirer profit de ces richesses ».
Toutefois, le PDG du Groupe Azalaï Hotels reconnaît qu’un environnement propice est indispensable à la réalisation d’un tel rêve bien réalisable. « Un entrepreneur a besoin de 2 choses essentielles : la sécurité et la stabilité institutionnelle. Deux choses que notre pays n’a pas aujourd’hui. Et nous espérons que d’ici peu, nous aurons la sécurité et la stabilité institutionnelle avec les élections qui sont annoncées », a-t-il rappelé avant de conclure que le CNPM est en train de « discuter avec une filiale de la Banque mondiale pour mettre en place un projet qui va soutenir l’agrobusiness. »
A; Cissouma