Devant le paludisme, les infections respiratoires constituent la première cause de mortalité des enfants de 0 à 5 ans de nos jours. Cette situation méconnue du grand public et même de certains praticiens de la santé, constitue pourtant un drame silencieux. La situation s’améliore d’année en année grâce aux énormes efforts consentis dans ce domaine par le Centre pour le Développement des Vaccins du Mali (CVD-Mali) en étroite collaboration avec la Direction Nationale de la Santé, le CDC-Atlanta et le bureau OMS à Bamako.
Selon l’annuaire statistique 2016 du Système local d’information sanitaire (SLIS), il a été enregistré 902 694 cas d’infections respiratoires aigües (313 223 cas d’IRA hautes et 589 472 cas d’IRA basses) avec 165 décès.
La tranche d’âge de moins de 5 ans est la plus touchée avec 461 986 cas, soit 51% et 65 décès, soit 39% des cas de décès liés aux IRA.
Heureusement, la situation s’améliore d’année en année grâce aux énormes efforts consentis dans ce domaine par le Centre pour le Développement des Vaccins du Mali (CVD-Mali) en étroite collaboration avec la Direction Nationale de la Santé, le CDC-Atlanta et le bureau OMS à Bamako. A travers des recherches en cours depuis 2014-2015, sur les causes de mortalité des enfants de 0 à 5 ans, l’espoir renait.
En effet, le Centre pour le Développement des Vaccins du Mali (CVD-Mali) à travers son unité National Influenza Center (NIC), et ses partenaires ont entrepris une surveillance de la grippe dans le district de Bamako en novembre 2014 et dans les régions de Sikasso et Mopti, respectivement en avril et mai 2015.
Les objectifs de cette surveillance sont entre autres :
Pour les syndromes grippaux “SG“
- suivre les tendances de la grippe par rapport aux autres maladies ;
- détecter précocement les épidémies;
- déterminer le profil épidémiologique des cas et la saisonnalité de la grippe ;
- déterminer les proportions de cas confirmés de grippe chez les cas suspects
- caractériser les souches circulantes;
- contribuer à la cartographie régionale des virus grippaux ;
- suivre l’impact des mesures de contrôle
Pour les infections respiratoires aiguës sévères « IRAS »
- suivre les tendances des IRAS par rapport à l’ensemble des hospitalisations ;
- déterminer le profil épidémiologique des IRAS (âge, sexe…) et la saisonnalité ;
- déterminer la proportion des cas d’IRAS confirmés à virus grippaux et leur profil épidémiologique (âge, sexe…) ;
- suivre l’évolution de la prise en charge des cas ;
- déterminer la part des IRAS parmi les cas de décès en hospitalisation.
Méthodique dans ce travail de sauvetage des vies des enfants, le CVD-Mali et ses partenaires ont mis en place huit (8) sites sentinelles : Trois (3) sites de surveillance des infections respiratoires aigües (IRAS) sont ouverts à l’Hôpital G Touré, l’Hôpitaux de Sikasso et celui de Mopti. Cinq (5) sites de contrôle de syndromes grippaux sont ouverts dans les centres de santé de référence de Sikasso, Mopti et les Communes I, IV, V du district de Bamako. Avec une vigilance accrue, ces sites sentinelles procèdent de façon stricte à une surveillance de la situation. Ils procèdent à des prélèvements deux fois par semaine dont les échantillons sont envoyés au laboratoire de référence du NIC/CVD-Mali.
A ce jour sur plus de 3600 prélèvements effectués depuis le début de l’étude, 90% des échantillons ont pu être testés au laboratoire avec environ 19% de positifs. Les principaux sous-types retrouvés sont l’influenza de type B (sous-types YAMAGATA et VICTORIA avec plus de 88% non sous-typés), l’influenza de type A (H1N1pandémique et H3N2) et 2945 négatifs.
Il faut rappeler que le CVD-Mali est un pôle d’excellence dans le domaine de la vaccination et la recherche sur des infections. Dirigé d’une main experte depuis des années par le Pr Samba Sow, nommé depuis avril 2017, ministre de la Santé et de l’Hygiène, le CVD-Mali continue de défendre son statut de référence dans la sous-région et voire dans le monde. En témoignent ses cordiaux rapports de collaboration avec les laboratoires d’Amérique, d’Europe et de la sous-région ouest africaine.
O.D
L’Indicateur du Renouveau