Les travaux d’aménagement qui viennent d’être lancés, permettront de donner un aspect plus présentable à certains secteurs de la Venise malienne 

Dans exactement six mois, les berges de « Paguè Danèwal », la mythique mare située à l’entrée de la ville de Mopti, présenteront un nouveau visage. Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Dramane Dembélé, a en effet donné samedi dernier à Mopti le coup d’envoi des travaux d’aménagement des berges du plan d’eau. La cérémonie s’est déroulée en présence du coordinateur par intérim du Projet d’appui aux communes urbaines du Mali (PACUM), Abdoulaye Bamba, du directeur adjoint de l’urbanisme et de l’habitat, Drissa Coulibaly, du directeur général de l’Office malien de l’habitat (OMH), Ousmane Maïga, ainsi que des autorités communales et administratives de la région de Mopti.

« Paguè Danèwal » ou la « mare blanche » en peulh était l’un des plus beaux endroits de la ville où les enfants aimaient se baigner. C’est un bassin naturel de réception des eaux de ruissellement. Selon les notables, la mare est aussi une ancienne carrière qui a longtemps servi de site d’extraction des matériaux de construction des premiers habitats de la Venise malienne.

Au fil des années, le plan d’eau est devenu inexploitable à cause de sa profondeur et de l’eau polluée qu’elle contient en toute période de l’année. Beaucoup de récits, les uns plus effrayants que les autres, illustrent son caractère mythique. On raconte, par exemple, qu’un cheval a mystérieusement disparu au fond des eaux à cet endroit. Aujourd’hui, il est encore déconseillé de se promener, après minuit, sur les berges de « Paguè Danèwal » au risque de subir la foudre des esprits qui contrôlent l’endroit.

« Paguè Danèwal » est chéri par les Mopticiens qui l’intègrent à l’histoire de leur ville. Seulement depuis quelques années, les berges de la mare sont devenues insalubres à cause des eaux usées qui y sont déversées. A cela s’ajoutent les d’ordures de toute nature, les constructions anarchiques, les immondices et autres matières impropres. Ce cocktail d’insalubrité dégage une odeur suffocante qui pollue l’atmosphère de la ville et perturbe la vie des habitants surtout pendant la période de grande chaleur ou l’hivernage.

L’ECLAIRAGE PUBLIC. C’est pour améliorer le cadre de vie des Mopticiens que les présents travaux sont réalisés. Ils s’inscrivent dans le cadre des réalisations du PACUM dont la commune de Mopti est l’une des bénéficiaires. Le PACUM est financé par la Banque mondiale et la Coopération suisse pour un montant total d’environ 41 milliards de Fcfa.

Le projet va doter la ville de Mopti d’infrastructures de base, indispensables et contribuer à moderniser et embellir la cité. Outre la commune de Mopti, le PACUM couvre les communes urbaines de Bamako, Kayes, Sikasso, Ségou, Koutiala et Tombouctou. Le programme entend bientôt s’étendre à d’autres communes urbaines que sont Kita, Koulikoro, Bougouni, Niono et Bandiagara.

Les travaux confiés par l’entreprise OTER S.A pour une durée de 6 mois consisteront, entre autres, à l’aménagement de la pente transversale, son revêtement, la réalisation des signalisations, la plantation d’arbres et l’aménagement des carrières. Ils vont coûter 791,3 millions de Fcfa financés par le PACUM. Le contrôle sera assuré par le groupement Techni Consult pour un montant de 19,8 millions de Fcfa.

Au nom de ses mandants, le maire de Mopti, Papa Oumar Bathily, a salué l’aménagement des berges de la mare qui va contribuer à embellir la ville. Les travaux vont également rehausser l’image touristique de la ville.

Le ministre l’Habitat et de l’Urbanisme, Dramane Dembélé, a confirmé la volonté du gouvernement de répondre aux aspirations des populations en leur offrant un meilleur cadre de vie. Il s’est félicité de l’adhésion des habitants et des autorités de la commune urbaine de Mopti au projet qui concourt au développement de la ville. « Les acteurs du développement de Mopti, en réussissant le démarrage de ce projet, nous démontrent que l’énergie collective est la voie du succès dans un pays post-crise », a souligné Dramane Dembélé. Il a remercié la Banque mondiale, à travers l’IDA, et la Coopération suisse pour leur accompagnement dans la concrétisation des objectifs des politiques adoptées par le gouvernement.

Le lancement des travaux d’aménagement et de protection des berges du Paguè Danèwal de Mopti a été couplé avec l’inauguration de la rue 50 de Sévaré II, réalisée aussi dans le cadre du PACUM. Les travaux de cette rue ont coûté 355 millions de Fcfa et contribueront à moderniser le réseau de voiries urbaines de Sévaré et à fluidifier le trafic à l’intérieur de la ville. En plus de son revêtement, cette rue longue de 655 m, a été dotée de l’éclairage public.

B. COULIBALY 

Source : Essor