Née il y a plus d’une trentaine d’années de deux inventions simples que sont la carte magnétique et l’appareil pour la lire, la monétique apparait aujourd’hui comme un maillon essentiel de l’économie sur le plan mondial. En Afrique de l’Ouest et particulièrement au Mali, son ancrage est en pleine expansion. Plusieurs analystes économiques estiment qu’elle a de très beaux jours devant elle.
Informatiser les transactions bancaires, faciliter les échanges d’argent entre les communautés via le Mobile Money, disposer de grosses sommes en toute fluidité sur sa carte magnétique, autant de raisons qui font de la monétique un système non seulement fiable mais aussi attrayant pour les acteurs économiques. « Aujourd’hui, nous sommes obligés de faire avec la monétique non seulement pour notre propre sécurité et la sécurisation de notre monnaie mais aussi parce que c’est un défi du développement », avance Seydou Diawara, économiste et financier membre de l’Association malienne des jeunes économistes du Mali.
Au Mali, le nombre peu élevé de personnes détenant un compte bancaire, constitue un défi que l’inclusion financière tente de combler. Les transactions mobiles, Orange Money et Mobi Cash de plus en plus prisées attirent des Maliens de diverses classes. Les coopératives agricoles rurales et les commerçants détaillants, acteurs non négligeables dans l’économie du pays, y trouvent une garantie de transaction simple et accessible partout. « L’un des objectifs d’Orange Money c’est d’apporter une solution aux problèmes de transfert d’argent en milieu rural afin que les flux ne s’entassent pas uniquement en milieu urbain », précise Aboubacar Diarra, ex-agent d’Orange Money à Sikasso.
Avenir monétique Beaucoup demeurent réticents. En cause notamment les garanties sécuritaires des transactions sur téléphone portable ou des payements en ligne qu’ils ne jugent pas toujours fiables. L’économiste Seydou Diawara, pour sa part, rassure. « C’est vrai, c’est de l’informatique, un programme qui peut être craqué. Mais en contrepartie, quand quelqu’un conçoit un outil, il met un système de sécurisation en place et continue à le développer afin d’aboutir à plus de sécurité ».
Le GIM-UEMOA, groupement interbancaire monétique dans les 8 pays de la zone dont le Mali, a été créé en 2003 et regroupe plus de 80 banques. Régulateur principal de la monétique dans ces pays représentant plus de 80 millions d’habitants, son objectif est de promouvoir l’utilisation de la carte bancaire en Afrique de l’Ouest. Au Mali, comme l’indique Seydou Diawara, il y a beaucoup de jeunes entrepreneurs qui sont déjà engagés avec le GIM-UEMOA. Selon lui, les prévisions dans les cinq années à venir sont prometteuses.
Journal du mali