Dans un communiqué mis à notre disposition, l’association des Jeunes pour le Développement de Mondoro a interpellé les autorités de la transition sur le calvaire que vivent les populations de leur village depuis 2019. Une difficulté imposée aux populations par les forces du mal.
Mondoro, chef-lieu de la commune de Mondoro, dans la région de Douentza, est sous embargo terroriste depuis 2019. C’est l’information qui nous a été donnée par l’AJDM à travers un communiqué. « Depuis le 1er Octobre 2019, le village de Mondoro est coupé aussi bien des autres villages de la Commune que du reste du monde : des engins explosifs improvisés posés partout ; rien n’y sort et rien n’y entre. C’est un embargo total, une mise en quarantaine forcée », déplorent les jeunes de Mondoro. La détérioration progressive de l’état sanitaire et nutritionnel de la population est l’une des graves conséquences de cette situation chaotique. « Des cas de maladies dus très certainement à la malnutrition font peu à peu leur apparition dans le village. Les maladies de ce genre avaient durement éprouvé certains villages de la commune en Mars 2018 causant une centaine de morts, majoritairement composée d’enfants, de femmes et de personnes âgées », regrette l’AJDM.
A en croire cette association, Mondoro est littéralement assiégé et réduit à sa plus petite expression. Toutes les entrées et sorties du village sont contrôlées par les groupes armés terroristes. Chaque jour a son lot de pertes en vies humaines. « Tout le bétail est enlevé, les greniers sont vides. C’est la loi de la jungle », déplore impuissamment la jeunesse dudit village. Elle ajoute : « ll est superflu de noter, bien sûre qu’il n’y a pas de cultures, donc pas de récoltes. Depuis le début de la crise, le village est dans un état de pénurie de produits de première nécessité : mil, riz, sorgho, sel, sucre etc. Trop c’est trop ! ».
Selon l’AJDM, les habitants du village ont mobilisé des fonds qu’ils ont par la suite acheminés à Sevaré pour trouver une solution au calvaire des populations. « Une cinquantaine de tonnes de produits de premières nécessités a été achetées avec cet argent et stockés dans un magasin à Sevaré. Sollicitées pour l’acheminement de ces tonnages à Mondoro, les autorités en place n’ont toujours pas répondu à l’appelle alors que le village est au gouffre de la famine », regrette le communiqué qui ajoute qu’une « vingtaine de tonnage avait été préalablement acheminée par les FAMa, mais cette quantité loin de couvrir les besoins des habitants a été déjà consommée ».
Selon l’AJDM, plus d’une centaine de femmes et d’enfants ont fui le village par craindre d’être frappé par la maladie, due certainement à la famine. Cela seulement en mi-janvier 2022
L’association a ainsi a invité les plus hautes autorités à s’impliquer pour mettre fin au calvaire de ces populations. « Cette situation de détresse de Mondoro est bien connue des autorités auprès desquelles la population ne cesse de tirer la sonnette d’alarme. A la limite, la population risque de nourrir le sentiment de ne plus appartenir à la communauté nationale. C’est pourquoi elle crie au secours du Gouvernement de la République et de toutes les bonnes volontés pour lui venir en aide afin de conjurer ces difficultés » a plaidé l’AJDM.
Boureima Guindo
Source: LE PAYS