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Mali : -Barkhane et Takuba s’en vont -Ce qui s’impose aux Maliens

Dans une déclaration commune faite hier, jeudi 17 février 2022, la France et ses partenaires ont annoncé le « retrait coordonné » de leurs forces militaires du Mali à travers barkhane et Takuba. Raisons avancées : « multiples obstructions des autorités de transition maliennes ». Cette décision intervient après des mois de vives tensions entre les autorités maliennes et françaises suite à la diversification, par le Mali, de ses partenaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il revient maintenant aux Maliens de se retrouver et soutenir l’armée dans sa montée en puissance.

C’est fait. Le départ de l’armée française du Mali, longtemps réclamé par des milliers de Maliens, vient d’être une réalité. Elle ne quitte pas seule, elle part avec ses partenaires, notamment les pays de l’Europe et le Canada. C’est donc la fin de l’opération barkhane et de la force Takuba au Mali.

En effet, dans une dans une déclaration conjointe le 17 février 2022, la France et ses partenaires ont annoncé leur retrait du Mali. Les raisons évoquées : le non tenu, par les autorités maliennes, de leurs engagements internationaux quant au respect de la durée de la transition. « Nous constatons et regrettons que les autorités maliennes de transition n’aient pas tenu leurs engagements envers la CEDEAO, soutenue par l’Union africaine, d’organiser des élections présidentielles et législatives avant le 27 février 2022. Nous exhortons les autorités maliennes à achever la période de transition et à organiser des élections libres, équitables et crédibles. Nous soutenons pleinement les efforts en cours de la CEDEAO et de l’UA pour le retour du Mali à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais », ont déploré la France et ses partenaires avant d’expliquer les raisons de leur retrait du territoire malien :« En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les États Européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations. En étroite coordination avec les États voisins, ils ont également exprimé leur volonté de rester engagés dans la région, dans le respect de leurs procédures constitutionnelles respectives ».

Les forces européennes resteront au sahel

Les forces françaises et alliés vont quitter le Mali, mais resteront dans les pays du sahel. C’est en tout cas ce qu’explique la déclaration commune. « A la demande de leurs partenaires africains, et sur la base de discussions sur les futures modalités de leur action conjointe, ils sont néanmoins convenus de poursuivre leur action conjointe contre le terrorisme dans la région du Sahel, notamment au Niger et dans le Golfe de Guinée, et ont engagé des consultations politiques et militaires avec eux dans l’objectif d’arrêter les paramètres de cette action commune d’ici juin 2022 », précise-t-on. La déclaration ajoute : « Afin de contenir la potentielle extension géographique des actions des groupes armés terroristes en direction du Sud et de l’Ouest de la région, les partenaires internationaux indiquent leur volonté d’envisager activement d’étendre leur soutien aux pays voisins du Golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest, sur la base de leurs demandes. Ces actions viendraient soutenir les initiatives et organisations régionales pertinentes telles que l’UA, la CEDEAO, le G5 Sahel et l’Initiative d’Accra et renforcer les stratégies nationales visant à améliorer la résilience ainsi que les conditions de vie et de sécurité dans les régions les plus vulnérables ».

Par ailleurs, ces partenaires du Mali ont réaffirmé l’objectif crucial de renforcer les moyens et capacités des forces de sécurité des pays de la région et d’accroître ainsi la sécurité des populations locales là où, et si, les conditions nécessaires sont réunies. « Compte tenu des impacts de la situation sur la population malienne, nous soulignons collectivement notre engagement de longue date envers le peuple malien, ainsi que notre volonté de continuer à nous attaquer aux causes profondes de l’insécurité en mobilisant l’aide pour répondre aux besoins immédiats et à plus long terme de la population, en particulier des personnes les plus vulnérables. Nous réaffirmons aussi notre disponibilité à poursuivre le dialogue avec les autorités de transition maliennes », rassurent la France et ses partenaires.

Ce qui s’impose aux Maliens

Après 9 ans de présence, la France n’a pas eu de résultat escompté dans la lutte contre l’insécurité au Mali. Cela est une réalité. Elle connue de tous, même par certains hauts responsables français. C’est à cause de cet échec que depuis des années, des Maliens réclament le départ des forces françaises du territoire malien. Ces réclamations qui ont échoué sous les présidents IBK et Bah N’daw, viennent d’être une réalité sous le colonel Assimi Goïta. Après des mois d’escalades verbales entre les autorités françaises et maliennes, la rupture est consommée. L’armée française quitte le sol malien. Pas seule, avec ses partenaires de l’Europe et le Canada.

Après ce retrait, les semaines et mois à venir peuvent certainement être difficiles. En cette période, l’armée malienne, même si elle monte en puissance depuis des mois, a besoin du soutien populaire. Aujourd’hui, il faut mettre de côté les clivages politiques, ethniques, idéologiques, culturelles pour retrouver autour de l’essentiel afin de surmonter cette crise. Il faut des solutions maliennes à cette crise, bien sûr avec l’accompagnement des partenaires sincères dont la Russie et des pays voisins. L’heure n’est plus aux divisions internes. Une union sacrée autour de l’armée malienne et de la nation malade est plus qu’une nécessité.

Boureima Guindo

Source: LE PAYS

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