« Ne prenez pas les médailles comme un acquis. Surtout dans un pays comme la France. On n’a pas la même population qu’aux Etats-Unis, ni le même nombre de personnes qui font du sport. On ne peut pas demander de faire des médailles qu’on n’a pas un esprit aussi sportif, a-t-il poursuivi. Donc j’amène une médaille à la France, je suis super content, mais n’oublions pas ceux qui ont fini dans les cinq, dans les huit, qui sont là pour leur premier championnat et qui ont battu leur record. Ce sont des gens comme ça qui, peut-être, feront des résultats plus tard. Il faut encourager les jeunes, et quand on critique ceux qui ne font pas de résultats, on ne pousse pas les jeunes à faire des résultats. » Des résultats qu’on espère plus probants lors des prochains championnats d’Europe de Munich, du 15 au 21 août.
Seul médaillé français lors des championnats du monde d’athlétisme, Kevin Mayer, de nouveau sacré sur le décathlon, s’est ensuite ému des critiques visant l’athlétisme tricolore.
Un « bonheur exceptionnel » pour Kevin Mayer. Déjà seul médaillé olympique de l’équipe de France d’athlétisme lors des Jeux de Tokyo, le natif d’Argenteuil a remporté son deuxième titre mondial sur le décathlon dimanche en clôture des championnats du monde d’Eugene, à l’issue d’une belle remontée. Sixième samedi, il a notamment bénéficié d’un « boulevard » suite au forfait de son rival canadien Damian Warner, touché à la cuisse gauche. Unique médaillé tricolore lors de ces Mondiaux américains, Mayer a ensuite poussé un coup de gueule, en direct à l’antenne de France Télévisions.
« Pas le meilleur enseignement pour faire du sport »
« J’en ai marre qu’on dise que l’équipe de France ne fait pas de résultats, a-t-il ainsi tonné au micro de Nelson Monfort. Je suis tellement content de leur apporter cette médaille, il y a tellement de gens qui bossent, tellement d’athlètes qui essaient de prouver leur valeur… » Il a ensuite semblé égratigner l’Education nationale, comme l’avait fait le basketteur Evan Fournier après les derniers JO, sur la place du sport à l’école : « On n’a pas toujours le niveau mondial, qui est très haut. Mais on n’a peut-être pas le meilleur enseignement pour faire du sport, il faut donc se réjouir quand on a des médailles, et encourager quand on n’y arrive pas. »