Dans une interview exclusive accordée à votre hebdomadaire, L’Enquêteur, celui qui a été longtemps Président du Conseil national des jeunes (CNJ), Mohamed Salia Touré, président du mouvement ” Wélé- Wélé, revient en détail sur ce que le nouveau mouvement qu’il a créé avec Alioune Ifra N’Diaye veut atteindre comme objectif.
Bonjour monsieur présentez-vous à nos lecteurs.
Bonjour, je m’appelle Mohamed Salia Touré président du mouvement « Wélé Wélé »
Monsieur Touré pouvez-vous nous expliquer le concept « Wélé Wélé » ?
« Wélé Wélé » est un mouvement citoyen qui signifie en français l’appel. Il est construit autour de trois mots : ensemble, sérieux et responsable,
Quelles sont les raisons qui ont motivé la création de « Wélé Wélé » ?
A « Wélé Wélé », nous pensons que la crise dans laquelle le pays est plongé est partie du manque de sérieux, Nous y avons tous participé : gouvernants et gouvernés, de façon consciente ou inconsciente. Nous avons tous envoyé notre pays là où il est, chacun a sa part de responsabilité bien-sûr à des degrés différents, Donc, il faut un sursaut de taille pas dans la bouche mais il faut rompre avec un certain nombre de comportements car le monde d’aujourd’hui est interconnecté, Nous ne pouvions pas avoir la même organisation il y a 20 ans d’où l’idée du mouvement « Wélé Wélé ». Nous voulons construire une nouvelle “Horonya” du 21ème siècle, basée sur deux fondamentaux, à savoir l’information et le travail. D’abord, nous voulons des citoyens informés pour faire la part des choses car tout ce qu’on entend à la télé ne reflète pas souvent les réalités. Mais aussi des citoyens qui travaillent, qui respectent la chose publique, respectent la parole donnée, qui ont le sens élevé du devoir, la solidarité… Voici des valeurs dont nous devons faire la promotion.
Quel est votre axe d’action ?
« Wélé Wélé »est un mouvement politique qui ambitionne d’amener des idées que nous portons soit portées par nous-mêmes ou d’un parti qui partage les mêmes valeurs que nous. Nous militons pour le renouvellement du personnel politique, il faut que les visages soient renouvelés car tous appellent au changement de comportement de logiciel de l’homme malien (sic). Notre principal axe d’action est l’éducation à la citoyenneté et rompre avec toutes les pratiques anciennes.
A quel moment il vous est venu l’idée d’aller à un mouvement citoyen « Wélé Wélé » ?
Cette ambition, je l’avais nourrie lorsque j’étais président du Conseil national des jeunes en vue d’amener la jeunesse au cœur du chantier de la construction post-crise en nous basant sur l’éducation à la citoyenneté. Je pense qu’avec l’éducation à la citoyenneté les choses pourront changer pour quatre raisons :
-c’est par l’éducation à la citoyenneté qu’on peut amener les jeunes à comprendre les enjeux du monde actuel ;
– c’est par l’éducation à la citoyenneté qu’on peut amener les jeunes à s’engager pour leur propre emploi quel que soit le secteur ;
-c’est par l’éducation à la citoyenneté que les gens s’engagent en faveur de l’intérêt général sans attendre une contrepartie.
-c’est par l’éducation à la citoyenneté qu’on peut amener les jeunes à s’engager pour la paix dans le monde. Vu ces raisons, l’éducation à la citoyenneté est la thématique sur laquelle nous devons profondément travailler pour arriver à un changement de logiciel de l’homme malien en amenant les jeunes à refuser de prendre 1000 F Cfa avec les partis politiques lors des élections. Ce mouvement, je précise, n’est dirigé contre personne, il n’est au service d’aucun parti politique. Nous sommes mis en mouvement par les idées que nous portons pour le Mali.
A ce jour en termes d’implantation comment se porte le mouvement ?
Depuis le lancement du mouvement « Wélé Wélé », le 21 octobre dernier, il suscite beaucoup d’engouement et d’adhésion de la part des jeunes de par sa façon de communiquer et par les outils élaborés à cet effet. Tous les jours, en moyenne nous avons deux à trois comités sans compter les adhésions à l’intérieur et à l’extérieur du pays ; notamment en Angola, au Congo Brazzaville, au Gabon et en France. Nous avons en perspective une centaine de comités à valider d’ici la fin du mois et d’aller au-delà de 100 comités d’ici à notre première évaluation prévue le 15 janvier prochain. Notre objectif c’est d’avoir un million de « Horon ».
Est-ce que « Wélé Wélé » va s’associer à un homme politique où présenter un candidat ?
Il est clair que « Wélé Wélé » va présenter un candidat mais pour l’heure, nous n’avons pas choisi quelqu’un, Pour l’instant, ce n’est pas notre préoccupation, Notre préoccupation, c’est de construire l’identité et partager les valeurs que nous portons avec le maximum de personnes.
Qui sont les animateurs de « Wélé Wélé » ?
Le mouvement « Wélé Wélé »est composé de jeunes de divers horizons. Nous avons comme président d’honneur Aliou Ifra N’Diaye ; un jeune connu de tous et moi-même président et d’autres jeunes cadres. Dans notre démarche, il y a des associations qui nous ont donné leur accord sur la base d’une convention pour qu’on puisse travailler dans leurs domaines.
Est-ce que vous avez été contacté par des hommes politiques ?
Bien-sûr, car nous ne sommes pas en rupture de relation avec les hommes politiques. En tant que disciple de Amadou Hampaté Bah, j’essaie d’appliquer son principe “la politique du caméléon”. C’est-à-dire, dans la vie, il faut avoir un objectif écouter les autres, C’est dans ce sens que nous avons eu des rencontres avec beaucoup de partis politiques.
Avez-vous un message à l’endroit de la jeunesse ?
L’appel que je lance aux jeunes, c’est de répondre à l’appel du Mali, de chercher à connaitre le concept « Wélé Wélé ». La jeunesse doit se réveiller, accepter de faire le sursaut, exiger qu’on redéfinisse un nouveau contrat pour notre Mali, comprendre la démocratie ne saurait être de “Bèdiè fagan” mais “Bèkan Fagan” c’est le message que je raconte aux jeunes à longueur de journée car une jeunesse doit être active et au cœur des choses pourquoi pas la jeunesse malienne ? Nous devons nous organiser et être au-devant de la scène.
Interview réalisée par Mamadou Nimaga