Ces derniers jours, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) secoue l’actualité. Après l’assassinat de son commandant au MOC de Tombouctou, le 9 septembre, deux de ses combattants ont été enlevés le 11 à Tinzawaten, et le 15, un de ses officiers a été arrêté par la gendarmerie à Bamako. Le porte-parole de la Coordination, Mohamed Ould Mahmoud sur ces différents épisodes.
Comment avez-vous vécu l’arrestation de votre officier ?
Tout d’abord nous avons été surpris par le fait qu’on arrête cet officier, parce qu’il est membre du sous-comité Défense et sécurité du Comité de Suivi de l’Accord (CSA). Il était venu pour cette réunion mensuelle à laquelle il a l’habitude de participer. Pour nous, s’il faut opérer des arrestations dans nos rangs, il serait bon de le faire conjointement avec nous. Nous sommes dans un partenariat. On ne peut pas arrêter un officier d’un si haut rang dans un style qui n’est pas respectable. Dans le style comme dans la forme nous n’avons pas été du tout contents. On a voulu jouer sur notre fibre émotionnelle, mais nous avons gardé notre sang froid.
Qu’est ce qui a motivé cette arrestation ?
Notre officier MOC à Tombouctou, assassiné il y a quelques jours, travaillait sous les ordres d’Ibrahim Ould Handa, qui a été arrêté. Ils ont retrouvé un appel de lui remarqué dans les échanges téléphoniques, ce qui est tout à fait normal. Après les interrogatoires, il a été libéré, mais ce genre de situation ne devrait pas arriver.
Des rumeurs annonçaient que vous alliez boycotter le CSA du mardi ?
Nous, nous sommes une structure qui mesure l’envergure de sa responsabilité. Nous voudrions plutôt comprendre pourquoi on a arrêté notre officier. Ceci pose aussi le problème de la sécurité de tous les membres de la CMA qui sont en mission à Bamako pour la mise en œuvre de l’Accord. Nous n’accepterons plus qu’un membre de la CMA soit arrêté comme ça par les structures du gouvernement malien. Nous avons fait notre communiqué mais nous avons participé aux travaux du CSA, pour être dans les fondamentaux et non à la périphérie de l’Accord.
Deux autres combattants ont été enlevés à Tinzawaten. Qu’est ce qui explique cet acharnement contre la Coordination ?
La CMA est la seule qui a une présence géographique dans tout l’Azawad, même dans les coins les plus reculés. Nous imposons la sécurité. Les intégristes ont dénoncé le MOC et les patrouilles mixtes parce qu’ils savent que ce mécanisme pourrait les mettre en difficulté. Mais, malheureusement, le Mali aussi traine les pieds depuis trois ans. Les ennemis de la paix, aussi longtemps qu’ils pourront frapper, le feront. Il faut que l’armée nationale reconstituée soit déployée rapidement. C’est la priorité des priorités si le Mali veut conserver sa souveraineté et son intégrité territoriale.
Journal du mali