L’extrême pauvreté telle qu’elle est définie au niveau international consiste à vivre avec un pouvoir d’achat de moins de 1,9 dollar par jour, évidemment c’est très très peu.
Le constat est qu’elle a beaucoup diminué ces dernières décennies, qu’elle diminue maintenant moins vite, et que la situation reste catastrophique dans une région au monde : l’Afrique subsaharienne. Ce sont des données de la Banque mondiale publiées hier, auxquelles on prête trop peu d’attention je crois.
Depuis 1990, la proportion d’êtres humains vivant dans ce que l’on appelle la misère est passée de 40% à 10%, et probablement 8,6% cette année. C’est une évolution remarquable alors même que la population mondiale a beaucoup grimpé. La Banque mondiale s’en félicite et c’est justifié, même si il y a des discussions infinies sur les critères retenus et s’il est clair que le développement économique de la Chine explique une part importante de ce mieux.
Au total, environ 700 millions de personnes sont encore concernées, un habitants de la planète sur dix. Mais une fois que l’on a dit tout cela, il y a deux problèmes.
Un : on semble buter sur un seuil et les indicateurs flottent un peu. Ainsi, la FAO, l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’agriculture, vient d’indiquer que le nombre de personnes souffrant de la faim augmente pour la 3ème année consécutive et retrouve son niveau d’il y a dix ans, autour de 820 millions.
Deux : la misère résiste et même elle progresse en Afrique subsaharienne. Sur les 27 pays les plus pauvres de la planète, 26 sont dans cette région.
Deux problèmes donc, et deux : pourquoi ?
La FAO explique les pénuries alimentaires par les événements climatiques, inondations, ouragans, désertification etc., autrement dit le réchauffement. C’est concret en Afrique et en Amérique latine. La Banque Mondiale, elle, met en cause s’agissant de la misère en Afrique, la démographie – la baisse du nombre d’enfants est plus lente qu’ailleurs-, les conflits et la fragilité de situations politiques. Elle n’évoque pas ce que l’on appelait autrefois les échanges inégaux entre pays développés et très pauvres.
Mais il est absolument clair, et c’est le scandale, que ces populations-là subissent une double peine insupportable : la misère et les conséquences d’un changement climatique dont ils ne sont en aucun cas responsable.
Source:franceinter