« Pour l’accomplissement efficient de ses missions et au regard de la diversité ethnoculturelle, des coutumes et traditions, du mode de vie des populations, l’absence de structures administratives opérationnelles par endroits, il apparait nécessaire de créer ces cellules d’appui à la Réconciliation nationale pour une période de cinq ans », telle est la vision de Mohamed El Moctar, ministre de la réconciliation nationale. C’est dans ce cadre que le ministère de la Réconciliation nationale, avec l’appui de la PAPDER/GIZ, organise du 29 août au 2 septembre 2016, au Centre de Formation des Collectivités Territoriales (CFCT), un atelier de réflexions sur les « grands terroirs » pour la paix et la réconciliation.
L’ouverture des travaux étaient présidée par Mohamed El Moctar, en présence de Rebekka Rust, responsable allemand du Contrat et de la Coopération du projet d’appui au processus de dialogue et de réconciliation (PAPDR) et l’ensemble des cadres du département.
L’objectif de cet atelier est de promouvoir la paix et la réconciliation à travers les « les Grands Terroirs » et les outils adaptés à la prévention et à la gestion des conflits.
La rencontre vise de façon générale, la politique de réconciliation au cœur de l’action gouvernementale et la parole aux grands terroirs, espace de promotion du vivre ensemble. Les travaux de cinq jours ont commencé le lundi 29 aout et prendrons fin le vendredi 2 septembre. L’atelier regroupera environ 45 participants.
Le Mali amorce la sortie d’une des plus graves crises politico-sécuritaires de son histoire contemporaine. La signature de l’accord pour la paix et la réconciliation le 15 mai et parachevée le 20 juin 2015 a permis d’engager un processus de normalisation. Toutefois, de nombreux défis restent à relever au niveau des communautés durement éprouvées par la crise. C’est dans ce contexte qu’est créé un département en charge du processus de réconciliation nationale, qui se fixe comme objectif : la définition et la mise en œuvre d’une politique de réconciliation nationale concourant au retour de la paix et de la cohésion.
Elle vise essentiellement deux objectifs : recoudre le tissu social en s’appuyant sur les valeurs historiques et culturelles, apporter des solutions aux crises récurrentes sécuritaires et celles liées aux effets de la démocratie.
Les défis à relever sont de plusieurs ordres. Il s’agit, entre autres, de recréer une nouvelle méthode de gouvernance qui inspire confiance aux populations, promouvoir le vivre-ensemble et réconcilier les citoyens d’avec l’Etat.
C’est ainsi que le ministère de la Réconciliation nationale a élaboré un Plan triennal 2016-2018 pour la mise en œuvre de cette politique. Cette dernière a mis l’accent sur une approche basée sur les grands terroirs où des cellules d’appui à la réconciliation pourraient apporter des appuis dans ce domaine.
En plus de ces activités, selon le ministre de la Réconciliation nationale, Mohamed El Moctar, le processus de la réconciliation nationale se doit de porter sur la résolution de nombreuses sources de conflits dans les domaines fonciers, religieux, politiques et sociaux. « Il nous faut sur l’ensemble du territoire national, développer des initiatives hardies pour dégager des solutions garantissant la paix sociale dans la pérennité » a-t-il ajouté.
Pour M. El Moctar, tous les acteurs (leaders coutumiers, religieux, organisations de la société civile, partis politiques, Etat) doivent se mobiliser et intervenir au moyen des mécanismes appropriés pour la résolution de ces nombreux conflits ouverts et latents. Il a estimé que la réconciliation nationale concerne tous les maliens, toutes les régions, toutes les couches sociales et toutes les communautés. « Son aboutissement sera une œuvre collective pour la renaissance du Mali d’aujourd’hui », a-t-il déclaré.
Dans cette perspective, le ministre avec l’appui du PAPDR/GIZ, a convié à travers le présent atelier, les participants à identifier les « Grands Terroirs » qui vont servir d’espace de dialogue, de paix et de la réconciliation. C’est l’occasion aussi pour le ministre M. El Moctar de demander à tous les partenaires du Mali engagés dans le processus de réconciliation d’accompagner cette action innovante et de la soutenir.
Source : Bamada.net