Les États du Sahel peuvent-ils faire face à la guerre asymétrique qu’ils livrent aux jihadistes depuis plusieurs années ? Le président nigérien en est persuadé. Voici les pistes qu’il propose.
Mon propos ne consistera pas dans un discours attendu en pareille circonstance. J’ai décidé, délibérément, de me rendre le plus utile possible aux participants à ce Forum en faisant part de mon analyse sur l’insécurité qui prévaut dans certains pays du Sahel, dont le mien, pour que nos échanges s’enrichissent de mon expérience personnelle.*
Le terrorisme aujourd’hui à l’œuvre dans l’espace sahélien se caractérise par des formes d’organisation qui s’apparentent singulièrement à celles observées dans les guérillas d’Amérique latine au cours des années 1960-1970. Lorsque je lis les fiches des renseignements qui se rapportent au mode d’organisation de ces mouvements, j’y découvre une description de la réalité qui me rappelle mes lectures de Régis Debray et de Che Guevara. Les bases terroristes sont, en effet, organisées sur le modèle des focos, tels que Régis Debray les décrivait. Ce modèle, on s’en souvient, n’avait pas fait fortune dans les guerres des mouvements de libération nationale en Afrique ni à l’occasion des guérillas tentées au Cameroun, en RDC et au Niger au début des années 1960. .
Source : Jeune Afrique