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Modibo Sidibé : Le déboussolé en quête de repère

Communément dans un contexte propre aux régimes bourgeois, lorsqu’un homme politique est aux affaires, la majeure partie des prises de décisions restent essentiellement motivées par des intérêts subjectifs. Des actes politiques aux mobiles obscurs ne visant continuellement qu’à mieux fortifier la nature dépersonnalisante du régime et pérenniser la domination de ceux qui en sont aux commandes. Et cela, au grand damne des administrés. Et Lorsqu’on perd le pouvoir, on est évidemment tenté de se refaire une « virginité politique et morale » en s’adonnant des fois à des critiques ou dénonciations de tous genres sur des tares dont on avait soi-même l’apanage quand on détenait encore le gouvernail. Voici le schéma typique d’un Politicien comme Modibo Sidibé dont l’imposture aura désormais beaucoup de mal à persuader.

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Si d’une certaine manière, l’histoire politique récente du Mali a pu enregistrer des empreintes lumineuses de quelques rares hommes de grande valeur, l’on peut aussi  affirmer sans risque de se tromper, qu’elle a été désespérément ralentie, assombrie et appauvrie par l’œuvre générationnelle de toute une race d’hommes politiques profondément désavouables. Des « mafiosi » dont la vénalité ne correspondrait à aucune unité de mesure. Lors d’une émission radiophonique que nous avons attentivement suivie (« Débat politique » sur Kledu) et où il était l’invité du jour, Modibo Sidibé, président des FARES anka wuli a prétendument dénoncé un certain nombre d’aspects en rapport avec le pouvoir actuel. Des caractéristiques que plusieurs maliens avaient inlassablement cherché à combattre mais sans succès durant toutes ces années où il fut lui-même placé à de hauts postes de responsabilité particulièrement à la tête du gouvernement. Loin de nous toute idée de faire une quelconque apologie de l’actuelle gouvernance. Mais si en effet, Modibo Sidibé, oubliant sûrement très vite, soutient aujourd’hui qu’« il faille que l’Etat change sa stratégie de communication afin de redorer l’image du Mali à l’extérieur… » Ou affirme que « L’administration ne doit pas être politisée mais plutôt agir au service de tous… » L’on est par conséquent en droit de rappeler que ce sont ces mêmes groupes de politiciens qui, par mépris et soif de pouvoir, ont largement contribué à dégrader l’image du Mali à l’extérieur en commençant par fragiliser ses supports à l’extrême pour ensuite le vilipender auprès de certaines instances de décision à la solde de l’Occident et finir ainsi par présenter le Mali aux yeux de l’opinion internationale comme n’étant qu’une « piètre nation ». Si en outre, l’administration malienne s’est fortement structurée sur des bases népotistes et « claniques » au point de se dénuer de toute crédibilité et toute performance au service du citoyen, cela ne peut s’attribuer qu’à tous ces responsables publics qui visiblement n’avaient aucun sens de l’Etat. Le régime foncièrement ploutocrate et pathétiquement laxiste du général déchu dont Modibo Sidibé fut l’un des Premiers Ministres, n’a mécaniquement œuvré qu’à détruire les fondements de cette administration en finissant par la transformer en une véritable « proie » à la merci d’une horde de « faucons » qui jouissaient librement sous le protectorat d’une justice maffieuse. Qu’est-ce que ce malheureux régime a-t-il définitivement apporté aux maliens si ce ne sont que désenchantement et humiliation ? Une franche interrogation qui donnera certainement du fil à retordre à tous ces nostalgiques de cette ère maussade de notre histoire. Ensuite, qu’est-ce qui pourrait légitimer les propos de Modibo Sidibé lorsque l’on l’entend dire que « l’Etat ne doit travailler qu’à assurer le bien-être commun, empêcher le libéralisme à outrance et s’atteler à la préservation de l’équité entre tous les citoyens… » ? Comment Modibo Sidibé compte-t-il pouvoir convaincre les maliens à l’aide d’artifices aussi dérisoires lorsque l’on est bien au courant que certaines grandes décisions auxquelles il fut associé n’ont pour la plupart consisté qu’à enrichir illicitement une minorité et vider notre système judiciaire de toute sa substance ? Si aussi, lors des dernières présidentielles, il axa ironiquement sa campagne sur une prétendue « souveraineté alimentaire », qu’aurait-il alors de vrai à nous raconter sur les conclusions de son fameux programme « Initiative riz » qui, en son temps, avait été paradoxalement à l’origine d’un surenchérissement effréné des denrées de base ? D’un autre point de vue, si au cours de l’entretien, Modibo Sidibé a prétendu s’insurger contre le « marchandage d’illusions » ou le « clientélisme politique » en finissant par reconnaître que ces pratiques ont amené les maliens à  « répugner » aux hommes politiques de leur pays, il prétendra ensuite vouloir œuvrer à « faire renaître » cette « confiance perdue ». Cependant, il serait bien plus honnête de la part de Modibo Sidibé de  reconnaître également qu’il fut lui-même parmi tous ces cadres fossoyeurs ayant royalement engendré les tristes facteurs de cette « répugnance politique » en croyant peut-être pouvoir esquiver un jour, les supplices de l’histoire. Les propos de Modibo Sidibé, au regard de tous ces éléments ne peuvent en vérité s’assimiler qu’à un conglomérat de subterfuges en vue de se soustraire à toute part de responsabilité dans l’effondrement de ce pays.

Etant en revanche sortis grandis de toutes ces épreuves pénibles que leur ont fait vivre des hommes politiques caractéristiquement opportunistes et folkloriques, les maliens n’aspirent véritablement qu’à une approche nouvelle, une conception hautement valorisante destinée à fixer les repères d’un vrai développement qui restituera au Mali, sa dimension réelle. Une marche qu’aucune forme d’animation politicienne ne devra réussir à entraver en cherchant à enfoncer notre tête dans le sable.

 

     Modibo Kane DIALLO

source :  La Sirène

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