Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Modibo Keita : « L’ARCHITECTE DE LA NATION MALIENNE »

 

modibo keita ancien president malien rda Les auteurs de l’ouvrage « Modibo » décrivent l’œuvre et la personnalité du père de l’indépendance

A l’occasion de la célébration nationale du centenaire du président Modibo Keita, Cauris livres lui a rendu hommage à travers un recueil de témoignages. Pour se faire, la maison d’édition a donné la parole à ceux qui l’on côtoyé, à ceux qui n’ont cessé à travers leur engagement intellectuel de le célébrer, de perpétuer sa mémoire. Ces témoignages ont abouti à l’ouvrage intitulé « Modibo » qui présente également des photographies des grands moments de la présidence de Modibo Keita.

Les intellectuels qui ont accepté de prendre la plume pour célébrer le père de l’indépendance de notre pays sont : Modibo Diallo, historien, Cheick Oumar Diarrah, docteur en sciences politiques, l’écrivain Seydou Badian Kouyaté et Bintou Sanankoua, professeur d’histoire. Selon ces auteurs, la postérité doit connaitre la vraie histoire de Modibo Keita dont le centenaire devrait être l’occasion de réarmer moralement le peuple malien, de lui redonner espoir, confiance en lui-même afin qu’il redevienne l’acteur de son propre destin.

Le temps est venu pour les Maliens de se réconcilier avec eux-mêmes, avec leur histoire, avec leur destin, soutiennent les auteurs de l’ouvrage « Modibo ».  Ils estiment qu’il faut connaître son passé pour mieux construire le présent et faciliter l’avènement d’un avenir conforme à nos aspirations de progrès et de justice sociale.

Seydou Badian Kouyaté décrit l’homme comme l’architecte de la nation malienne. « Modibo Keita était un homme de vertu et de fierté ouvert aux compromis mais fermé à la compromission », écrit l’auteur du célèbre roman « Sous l’orage ». Seydou Badian Kouyaté estime que la postérité doit savoir son histoire parce que Modibo Keita n’était porté ni sur l’esquive ni sur les faux-fuyants. Selon l’écrivain, le premier président du Mali était un homme de devoir, se sachant investi d’une mission pour la seule grandeur de son pays. « Le pouvoir pour lui, était un moyen vers cette finalité. Cette vision, il ne la concevait que portée et partagée par ses compatriotes. Modibo Keita et ses compagnons n’étaient pas infaillibles », a reconnu Seydou Badian Kouyaté qui fut l’un des ministres de Modibo Keita. Des difficultés économiques, il y en a eu certes, mais ce sont des résultats moins de l’inadéquation de la politique nationale de production que de la géopolitique adverse de l’époque, explique-t-il en soulignant que « malgré tout en huit ans, rien qu’en huit ans, le bilan était éloquent : le Mali avait réussi à se doter d’un parc industriel d’une trentaine d’unités vitales ».

Cheick Oumar Diarrah met en évidence le parcours du grand homme à travers une chronologie de sa naissance jusqu’à sa mort. C’était un visionnaire politique et un chef d’État humaniste. Il a été le pèlerin et le chantre du panafricanisme qui demeurait, à ses yeux, une des conditions indispensables de l’affirmation de la personnalité africaine et de la consolidation de l’indépendance du continent vis-à-vis des puissances étrangères. « Grâce au prestige du président Modibo Keita, l’Union soudanaise mobilisa le peuple malien pour le développement économique, la construction d’un puissant sentiment national et la consolidation du pouvoir étatique », écrit Cheick Oumar Diarrah qui situe le mérite de Modibo Keita dans sa clairvoyance et son réalisme en matière de relations internationales. Son objectif stratégique était de tirer le plus grand profit de la diversité du monde sans aliéner sa dignité et sa marge de manœuvre dans aucun domaine. « Le Mali sous la direction du président Keita était un pays sérieux, respecté et écouté sur la scène africaine et internationale », rappelle-t-il, estimant que l’homme était l’incarnation de l’honneur, de la droiture, de la recherche constante  de la vérité, du souci de l’autre, de l’esprit de partage et de la solidarité, du don de soi, de l’abnégation, de la foi en l’homme.

Bintou Sanankoua raconte le coup d’État militaire de 1968 qui a renversé Modibo Keita. L’historienne explique qu’aucun observateur de la scène politique malienne, même le plus avisé, ne pouvait pronostiquer une telle fin pour ce monument de l’histoire nationale. « Modibo Keita, écrit-elle, était largement perçu comme une statue vivante de l’Afrique. Il était pour tous un homme politique intègre et son régime socialiste et révolutionnaire paraissait un des mieux enracinés, un des plus forts et des plus stables en Afrique subsaharienne. »  Bintou Sanankoua se réjouit de ce que le souvenir et la mémoire du président Modibo Keita ont pu, malgré tout, survivre au coup d’État mené par Moussa Traoré.  « Presque après 40 ans, son ombre ne cesse de nous hanter », témoigne l’historienne.

F. NAPHO

Source : Essor

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance