C’est l’avis de la présidente de l’Adéma-association, Mme Sy Kadiatou Sow au cours d’une conférence de presse à la Maison de la presse. L’objectif de cette conférence était de faire la restitution de l’atelier organisé le 24 août dernier par l’association sur thème : «Quelle stratégie de défense et de sécurité des régions du Nord Mali ? ».

A l’issue de cet atelier organisé au Pyramide du souvenir, l’Adéma-association a formulé plusieurs recommandations. 

Les communications de l’atelier, a indiqué la présidente association Mme Sy Kadidiatou Sow, ont porté essentiellement sur les stratégies de la défense et de sécurité au Mali, sur les faiblesses de l’armée malienne, la problématique de désarmement, de démobilisation et réinsertion des combattants des groupes armées et sur la décentralisation.

Au rang des communicateurs dans cet atelier, il y avait des officiers de l’armée et de la police nationale ainsi des leaders politiques.

Les faiblesses de l’armée malienne selon les responsables de l’Adéma-association sont nombreuses et sont connues. Il s’agit entre autres, du déficit de débats publics sur les problèmes de l’armée, de l’absence d’actions et de système de défense formalisé, absence de plan de carrière au sein de l’armée, absence de Loi de programmation militaire depuis l’indépendance du Mali. S’y ajoutent la faible capacité du renseignement, la pléthore d’officiers qui rend flou la pyramide au sein de l’armée. Mais aussi et surtout, le sous-équipement, l’absence de formation adaptée, le népotisme et la corruption dans le recrutement.

Selon Mme Sy Kadiatou Sow, des solutions doivent être recherchées à ces problèmes, si l’on veut avoir une armée forte et capable de défendre l’intégrité territoriale de notre pays et d’assurer la sécurité des populations.

Face à cette situation l’Adema-association a, à l’issue de l’atelier qu’elle a organisé le 24 aout dernier, formulé des recommandations, lesquelles pourront servir le gouvernement lors des prochains pourparlers avec les groupes à Alger.

Elle recommande, entre autres, le maintien de la forme républicaine, unique et laïc du Mali, le renforcement de la démocratie, l’implication de toutes les sensibilités sociales dans le processus de négociation et de réconciliation nationale, le renforcement de la bonne gouvernance. Elle demande également la mise en place d’un Conseil national de sécurité, la décentralisation de la sécurité par la création des polices municipales, la prise en compte de la dimension sous-régionale de la sécurité. Mettre l’armée à l’abri du népotisme, etc.

Concernant les pourparlers d’Alger, Mme Sy Kadiatou Sow, dira que la diplomatie malienne est invisible et inaudible. «Ces derniers temps, on constate que notre diplomatie est invisible et inaudible, alors que celle des groupes armés est très agressive. Les groupes armés communiquent partout à l’extérieur, au même moment, le gouvernement se comporte comme s’il a déjà gagné la partie», a-t-elle affirmé. Selon elle, le gouvernement, nos Ambassadeurs doivent dire partout et lors des prochains pourparlers d’Alger, ce que les populations maliennes attendent d’eux. Dans ces conditions, a-t-elle ajouté, l’extérieur aura du mal à imposer au peuple malien ce qu’il ne veut pas.

«Nous ne devons pas laisser les choses se faire d’elles-mêmes. Les autorités doivent écouter les populations pour être à leur tour, soutenues par les populations», a conclu Mme Sy Kadiatou Sy.

Rappelons que le bureau exécutif de l’Adéma-Association sera reçu, dans quelques jours, par le ministre de la Défense et des anciens combattants.