A peine entré dans la campagne du Mali,
Jean-Yves le Drian a d’abord eu quelques difficultés avec le livre blanc pour la défense nationale, mais ensuite il est devenu la nouvelle coqueluche du président normal. Discret, il a rapidement su séduire les journalistes et flatter l’opinion avec les « engagement courageux » du chef de l’Etat en quête d’autorité. Dans le reportage de Luc Hermann, puis avec la récente nomination de Djihane Merhab à son cabinet, on comprend que le spécialiste de la défense du gouvernement Valls a résolument opté pour l’option communication. Peut-on en dire autant, de son alter-ego au Quai d’Orsay ?
Si Laurent Fabius a réussi quelques coups d’éclat, l’ancien Premier Ministre n’a jamais été un professionnel de la mise en scène médiatique… Dans le livre les gourous de la com, il affirmait par exemple : « j’ai compris le phénomène de la télévision. Cela ne veut pas dire que je sois extrêmement performant dans ce domaine ». Effectivement, la couverture du Parisien, en monsieur météo est là pour nous le rappeler ! Pourtant, avant de défier Montebourg au sujet de la diplomatie économique, il était déjà allé à l’encontre du ministre de la défense : à cette époque les deux rivaux été évoqués parmi les premier ministrables ! Depuis Manuel Valls a été préféré mais cela n’a rien à voir avec sa proximité avec Stéphane Fouks…
La mission Sangaris en difficulté, Fabius bientôt désavoué par le peuple Centrafricain ?
Les coupes dans le budget de l’armée, annoncées par Xavier Bertrand aux micros de Jean-Pierre El Kabbach ne font qu’exaspérer un peu plus les troupes sur le terrain. Au Mali, la mission Serval, devenue opération Barkhane est accusée de soutien aux Touaregs de par son inaction, preuve que le « fiasco annoncé » par l’ancien journaliste du Canard, Nicolas Beau a bien eu lieu. En Centrafrique, « les 2 000 soldats français de l’opération « Sangaris » et les 6 000 africains de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) » se demandent les raisons de leur présence alors que les conflits ethniques se poursuivent.
Une situation trouble qui est justement à l’origine du désaccord entre les deux ministres engagés sur le dossier. Comme nous le révèle le spécialiste des questions africaines, Jean-Yves Ollivier, le ministère de la défense s’était opposé au choix de Laurent Fabius pour la sélection de la présidente d’interim, Catherine Samba-Panza. La solution qui « paraissait la meilleure (…) en terme d’affichage », pourrait bientôt se révéler être le plus gros désastre de la carrière diplomatique de Laurent Fabius. Si l’élection anticipée désavoue sa préférée, l’intervention militaire française aura été vaine ! Et aujourd’hui elle se trouve effectivement dans une position délicate, privée du soutien de la séléka, la société civile la presse de démissionnée… Pour surmonter cette crise, on apprenait hier dans la lettre du continent que la dirigeante pourra compter sur les services de l’agence de communication HAVAS…
Un chef de la diplomatie brouillé avec Washington et Moscou
Lors de la cérémonie de commémoration en Normandie, notre ministre des affaires étrangères est resté en retrait. Et pour cause, sur le dossier BNP Paribas de Laurent Fabius a proposé ouvertement de bloquer les négociations sur le traité de libre-échange. L’ambiance du diner au Chiberta avec son homologue, John Kerry a dû être pesante. En effet, le secrétaire d’Etat américain avait déjà ciblé récemment les déclarations de l’administration française sur la Syrie avant ses déclarations pas très atlantistes… Des prises de position qui ne semblent pas gêner « le tour du monde diplomatique de Hollande » pendant la conférence des ambassadeurs !
A Moscou, la menace proférée sur le contrat des Mistal pendant la crise ukrainienne n’a pas aidé à fludifier les discussions franco-russes. Pour l’anniversaire du 6 juin 1944, Angela Merkel a réussi une grande victoire diplomatique en arrivant aux côtés de Vladimir Poutine, et François Hollande s’est vu contraint de poster une « vidéo vine » pour authentifier son rôle dans les négociations. En plus de tous ces « petits » échecs politiques, de nombreux couacs médiatiques décrédibilise régulièrement le Quai d’Orsay à l’origine du ministre qui incarne encore malgré lui la gauche mitterrandienne… Toutefois, s’il est donc loin de faire l’unanimité dans la communauté internationale, cela ne l’empêche pas de conserver le premier rang protocolaire lors de l’annonce du gouvernement Valls 2…
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