Dans cet entretien exclusif qu’elle a bien voulu nous accorder, Mme Sangaré Aminata Kéita, présidente de la Fédération malienne d’athlétisme, parle des innovations qui ont amené le succès du meeting de San, des préparatifs du championnat national junior prévu à Bougouni et la rencontre de Sikasso et du championnat national de Bamako, non sans évoquer au passage le renouvellement du Bureau de cette instance sportive dont sa réélection comme présidente de ladite fédération.
Aujourd’hui : Mme la Présidente, vous venez de tenir le meeting de San. Quel bilan en tirez-vous ?
Mme Sangaré Aminata Kéïta : Nous pouvons dire que ce meeting d’athlétisme de San s’est bien déroulé car les épreuves se sont passées dans des très bonnes conditions. Lors de ce meeting, nous avons eu la grande mobilisation que nous souhaitions. L’organisation était à la hauteur parce que nous avons constaté que toute la population de San était mobilisée autour de cet événement. Vu tout cet engouement autour de la discipline, nous pouvons dire désormais que la ville de San est en train de devenir une véritable ville d’athlétisme. Durant notre séjour, nous avons vu que les autorités politiques et administratives et les notabilités de San se sont beaucoup investis pour la réussite du meeting.
Avec cette édition du meeting de San, nous avons assisté à de belles affiches, parce que tous les clubs affiliés à la Fédération malienne d’athlétisme étaient au rendez-vous. Ensuite, il faut savoir que le meeting de San porte le nom de Bakary Touré dit Samson. C’est lui qui a créé ce meeting d’athlétisme de San. C’est pourquoi sa famille était présente durant toute la compétition et ils se sont beaucoup investis pour que cette rencontre d’athlétisme puisse être une réussite. C’est avec beaucoup de satisfaction que l’édition 2018 du meeting de San s’est déroulée. Il faut aussi préciser que l’objectif de ce meeting est de découvrir des nouveaux talents afin de renforcer nos équipes nationales.
Quelles sont les innovations qui ont marqué l’organisation de ce meeting de San ?
Parlant des innovations, nous pouvons dire que, cette année, elles se situent au niveau de l’organisation, ainsi qu’au niveau de la technique. Avant, c’était la ligue de Ségou et ses partenaires qui organisaient le meeting de San, mais pour cette année, l’organisation était assurée par le district d’athlétisme de San, ainsi que la population de San. Sur le plan technique, la commission technique a aussi introduit la nouvelle formule du relais aux épreuves.
A présent, c’est cap sur le championnat national junior prévu à Bougouni et la Réunion d’athlétisme de Sikasso (Ras). Où en êtes-vous dans les préparatifs ?
Actuellement, nous sommes en pleins préparatifs des deux compétitions à savoir le championnat national junior d’athlétisme prévu pour le 21 avril à Bougouni et la réunion d’athlétisme de Sikasso (RAS). Vous savez, c’est à partir du meeting d’athlétisme de San que nous procédons à la sélection des meilleurs athlètes qui vont participer au championnat national junior de Bougouni. Pour le moment, nous sommes en relation avec les autorités locales et le district d’athlétisme de Bougouni afin que ce championnat national de la catégorie junior puisse être une réussite totale sur tous les plans. Je pense que nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour que cela soit comme nous le souhaitions. Pour la Ras, les autorités administratives et politiques de Sikasso aussi sont en train de travailler sur cet aspect.
Mme la Présidente, est-ce que la Fédération malienne d’athlétisme à les moyens financiers pour soutenir ses ambitions ?
Présidente : Vous savez, c’est vrai que nous avons de très grandes ambitions pour l’athlétisme malien. Nous ne pouvons pas dire que nous avons tous les moyens financiers car l’athlétisme est l’un des parents pauvres du sport au Mali. Aujourd’hui, nous sommes vraiment soutenus par l’Etat à travers le département des Sports et le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm), ainsi que la Fédération internationale d’athlétisme (FIA), mais cela ne suffit pas. Nous sommes en train de chercher d’autres bonnes volontés et des sponsors afin que nous puissions exécuter toutes nos activités programmées pour l’année. Je profite une fois de plus de cette occasion pour lancer un appel à toutes les bonnes volontés, ainsi que des sponsors viennent nous soutenir pour que l’athlétisme malien puisse aller de l’avant.
Une Fédération ne vaut que par les activités et cela passe essentiellement par des compétitions sportives parce qu’on a beau s’entrainer, quand on n’a pas l’occasion de participer aux compétitions, on ne peut pas vraiment bénéficier de la valeur de l’athlète. En plus de compétition classique que nous organisons (Meeting de San, championnat national junior de Bougouni et la réunion d’athlétisme de Sikasso), nous avons compris que toutes ces compétitions se passent sur des pistes cendrées et avec cela, nous ne pouvons pas nous entendre à des grandes performances de la part des athlètes sur ce genre de pistes. Pour donc couronner tout cela avant les championnats nationaux d’athlétisme prévus au mois de juillet à Bamako, nous allons aussi programmer le meeting de Bamako où nous allons inviter les meilleurs athlètes du Mali pour venir s’affronter sur la piste en tartan. Avec cette compétition, nous pourrons enregistrer de très bons résultats afin que nos athlètes puissent participer au championnat junior de la région II de la Cedeao prévu à Accra au Ghana et au tournoi de la solidarité prévu à Porto-Novo au Bénin.
Et quel est l’état de vos relations avec le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) ?
Nous avons de très bonnes relations avec le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm). C’est avec cette bonne relation que la Fédération malienne d’athlétisme bénéficie du sponsoring du Sotelma-Malitel parce qu’à part le football et le basketball, les autres disciplines sportives ont du mal à mobiliser des sponsors. Donc, avec toutes ces difficultés de sponsoring, le Comité a pris initiative de regrouper 14 fédérations sportives du Mali afin qu’elles puissent bénéficier de sponsoring de la Sotelma-Malitel pour soutenir leurs activités. Je profite une fois de plus de cette occasion pour féliciter et remercier le président du Cnosm, Habib Sissoko, pour son engagement dans la promotion et le développement des disciplines sportives au Mali.
Mme la Présidente, malgré bons résultats, il se trouve que des gens contestent votre réélection à la tête de la Fédération. Qu’en est-il exactement ?
A vrai dire, je ne peux pas dire que ces personnes contestent ma réélection à la tête de la Fédération malienne d’athlétisme parce que cette élection s’est déroulée devant tous les acteurs de la discipline et nous avons remporté cette élection dans la transparence totale. Mais le problème fondamental de ces personnes n’est pas ma réélection. Ils pensent seulement que l’athlétisme est leur chasse garde et que personne n’a le droit d’être à la tête de cette Fédération, encore moins une femme. Surtout, pour réaliser les résultats engrangés durant mon premier mandat. Je pense que les différents aspects que je viens de citer posent problème à ces personnes. Vous savez, je pense sincèrement que les personnes qui contestent ma réélection à la tête de la Fédération veulent se servir de l’athlétisme et non servir l’athlétisme. Sinon, il y a de la place pour tout le monde pour développer la discipline. Vous voyez, tout ce qu’ils sont en train de reprocher relèvent d’attaques personnelles. On ne parle en aucun cas du développement de l’athlétisme. On parle plutôt de la personne. Ils ont d’autres agendas qui ne sont pas le développement de l’athlétisme et je n’ai pas à répondre à de telles attaques, parce que j’ai d’autres soucis dont principalement le développement de l’athlétisme au Mali.
Et comment comptez-vous vous y prendre afin de mettre fin à ces velléités ?
Je tends la main à tout le monde. S’ils n’ont pas d’autres agendas, s’ils veulent réellement le développement de l’athlétisme, je pense qu’il y a de la place pour tout le monde. Actuellement, nous avons besoin de la cohésion pour que cette discipline puisse continuer d’aller de l’avant, parce que cela n’est pas l’affaire d’une personne, mais de tout le monde. Si réellement nous voulons le développement de la discipline, je pense qu’ils doivent être plus sages et d’arrêter toutes ces velléités et qu’ils viennent pour qu’on travaille ensemble.
Votre mot de la fin ?
Nous voulons l’union sacrée autour de l’athlétisme malien. Nous n’avons pas besoin de toutes ces agitations. Aucune discipline sportive ne peut se développer avec un tel climat. Il faut la sérénité et le travail pour qu’on puisse aller de l’avant. Je profite une fois de plus pour appeler tous ceux qui sont en train de jouer aux deux caractères, d’arrêter cela et de venir pour qu’on puisse travailler ensemble pour le développement de l’athlétisme. Pour les athlètes, il faut qu’ils sachent que seul le travail paye. J’ai aussi un appel à l’endroit des autorités sportives du pays, c’est pour leur dire que les deux pistes en tartan de Bamako sont en train de se dégrader et nous n’avons pas aussi assez de matériel pour le développement de la discipline. S’ils pouvaient nous accompagner à travers du matériel, cela nous ferait plaisir.
Réalisé par Mahamadou TRAORE
Source: Aujourd’hui-Mali