« Je pense qu’il y a beaucoup de défis à relever pour le prochain quinquennat. La priorité pour ce pays c’est la stabilité. Autre défi majeur qu’il faut mettre en place, c’est le dialogue inclusif. Les Maliens et les Maliennes ont besoin de se parler, pour dire les plaies de ce pays et ce qu’il faut pour aller de l’avant.
Je pense que les manifestations qui sont en cours doivent interpeler le pouvoir pour qu’il mette en place ce processus, parce que ce ne sont pas seulement les revendications politiques qui sont en cours mais également les revendications sociales, économiques, de gouvernance.
Je pense que le président doit descendre au niveau du peuple pour instaurer un dialogue direct et inclusif avec toutes les parties prenantes pour qu’aujourd’hui tout ce qui se passe dans notre pays, que ce soit les problèmes de sécurité au nord et du centre, dans les autres régions, que ce soit la gestion même du pouvoir.
Aujourd’hui, il est nécessaire et même indispensable de se mettre autour de la table pour remettre les pendules à l’heure. A ce rythme, il n’est pas certain qu’il y ait de la stabilité et que le nouveau gouvernement puisse travailler.
Tous ces mouvements qui sont en cours, c’est parce qu’il y a des choses qui n’ont pas fonctionné. Un homme d’Etat met le pays au-dessus de tout, le président doit pouvoir écouter les gens. Il dit avoir compris tout ce qui s’est passé et que rien ne sera plus comme avant.
Il faut qu’il le fasse, qu’il mette autour de lui des hommes et des femmes capables de faire avancer ce pays-là. Il faut qu’il se réveille et sorte des griffes de ceux qui lui retiennent pour venir vers le peuple. La relecture constitutionnelle aussi devrait être inclusive pour que tout le monde se retrouve dedans ».
Youssouf Goita
Le Serment du Mali