Dans le cadre de la célébration des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) a organisé, le samedi 25 novembre 2023, à son siège à Bamako, une conférence de presse sur «les violences faites aux femmes au Mali : Cas des féminicides ».
Cette conférence de presse était animée par l’ancienne ministre de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille, Mme Bouaré Bintou Founè Samaké, responsable de l’Association Wildaf, en présence de la vice-présidente de la CNDH, Me Aïssata Tembely ; du secrétaire général de la CNDH, Zoumana Diarra, et d’autres responsables de la CNDH. Au cours de cette conférence de presse, la conférencière, Mme Bouaré Bintou Founè Samaké, a fait savoir qu’au Mali 8 femmes sur 10 ont subi au moins une forme de violences au sein de leurs foyers.
Dans ses mots de bienvenue, la vice-présidente de la CNDH, Me Aïssata Tembely, a indiqué que les « 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre » est une campagne annuelle qui commence le 25 novembre, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et se poursuit jusqu’à la Journée internationale des droits de l’Homme, le 10 décembre. Cette année, dit-elle, l’ONU marque cette campagne par le thème : « Tous unis ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles ». Selon elle, la violence à l’égard des femmes et des filles reste la violation des droits humains la plus répandue dans le monde. « Les violences à l’égard des femmes et filles ne sont pas une fatalité, c’est pourquoi la CNDH, avec l’appui de l’Ambassade du Royaume du Danemark à travers les Fonds d’Appui aux Moteurs du Changement (FAMOC), organise une conférence de presse afin d’attirer l’attention des autorités et des communautés sur les conséquences et l’ampleur des violences sur les femmes et filles. À l’occasion de cette campagne des « 16 Jours d’activisme », la CNDH invite à agir pour autonomiser les survivantes, réduire et prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles et protéger les droits des femmes », a-t-elle conclu. A sa suite, la conférencière, Mme Bouaré Bintou Founè Samaké, ancienne ministre, a indiqué que les violences les plus répandues et reconnues au niveau global sont celles commises en milieu conjugal. « A l’échelle mondiale, 1 femme sur 3 a subi des violences physiques et/ou sexuelles de leur partenaire intime. Toutes les 11 minutes, une femme ou une fille est tuée par quelqu’un de sa propre famille. Au Mali 8 femmes sur 10 ont subi au moins une forme de violence au sein de leurs foyers », a-t-elle dit. Avant de citer les différentes formes de violences comme les violences psychologiques, sexuelles, physiques, matérielles. « Suite à la recrudescence des violences faites aux femmes, de nouvelles formes de violences peu connues de la société malienne ont fait leur apparition dans les faits divers des journaux et autres médias. Il s’agit du féminicide. C’est un crime sexiste qui est commis par un partenaire ou un ex partenaire ou un tiers », a précisé l’ex- ministre. Par ailleurs, elle a mis l’accent sur les mécanismes de protection et de prise en charge des violences faites aux femmes. Il s’agit des mécanismes institutionnels (la justice, les forces de sécurité, la ligne verte SOS VBG 8033 fonctionnel à Bamako et environnant) et des mécanismes informels (les centres d’assistances et d’aide juridique mis en place par les organisations de la société civile surtout les organisations féminines comme APDF, WILDAF/Mali, Clinique juridique Dèmè So, AMDH etc). En outre, la conférencière a évoqué des défis liés à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles comme l’adoption d’une loi contre les VBG (Violences basées sur le genre), la prise en charge holistique, l’implication des collectivités, l’élaboration et l’adoption d’un programme d’éducation nationale sur les VBG et le féminicide. Répondant aux questions des journalistes, la conférencière a fait savoir que les causes de la violence faite aux femmes sont multiples (l’alcool, drogue, le contexte socioculturel). Comme solution aux violences faites aux femmes, Mme Bouaré a insisté sur l’éducation et les mécanismes cités ci-dessus.
Aguibou Sogodogo
Le Républicain