Dans le cadre de la visite conjointe de Paolo GENTILONI, ministre des Affaires étrangères de la République d’Italie accompagné de M. Dominico MANZIONE Secrétaire d’État du Département de l’Intérieur et d’une mission de la Commission de l’Union européenne conduite par M. Francesco LUCIANI, les parties malienne et européenne ont conjointement animé un point de presse, le jeudi 10 novembre 2016, en début de soirée au ministère des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de l’intégration africaine.
Au cours de cette rencontre avec la presse, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de l’intégration africaine, Abdoulaye DIOP, a indiqué que la délégation avait eu une audience avec le Président de la République et une session de travail avec les ministres en charge de la Sécurité, de la Justice puis des Maliens de l’extérieur.
Au cours de ces différents échanges, il a été question des défis communs comme le terrorisme et l’immigration clandestine qui préoccupent les deux parties et qui convoquent, selon le ministre DIOP, une gestion axée sur une approche holistique prenant en compte les causes profondes, la question des frontières, l’état civil et les réponses économiques locales dans la philosophie du sommet de la valette de 2005. Le ministre DIOP n’a pas manqué de saluer les efforts fournis quotidiennement par le gouvernement et les organisations italiennes pour faire face aux migrants victimes de passeurs sur les mers dangereuses.
Le ministre GENTILONI a quant à lui rappelé les rapports historiques de civilisation liant les deux régions et la nécessité de faire face ensemble aux défis du terrorisme et de la stabilité dans la région et en Libye. Sur le sujet de l’immigration, il a rappelé le processus de La Valette basé sur une déclaration politique et un plan d’action face aux défis communs posés par la crise migratoire. Ce sommet sur la migration avait réuni les chefs d’État ou de gouvernement européens et africains en vue de renforcer la coopération et de relever les défis que représente la migration, mais aussi d’exploiter les possibilités qu’elle offre. Ce fut l’occasion de reconnaître que la gestion des migrations relève de la responsabilité commune des pays d’origine, de transit et de destination. L’UE et l’Afrique ont donc travaillé dans un esprit de partenariat afin de trouver des solutions communes aux défis d’intérêt commun.
Les dirigeants participants au sommet ont adopté une déclaration politique et un plan d’action visant à s’attaquer aux causes profondes de la migration irrégulière et des déplacements forcés de population, intensifier la coopération concernant les migrations et la mobilité légales, renforcer la protection des migrants et des demandeurs d’asile, prévenir la migration irrégulière, le trafic de migrants et la traite des êtres humains et lutter contre ces phénomènes et coopérer plus étroitement pour améliorer la coopération en matière de retour, de réadmission et de réintégration. Ils avaient également marqué leur accord sur une liste de 16 mesures concrètes à mettre en œuvre d’ici à la fin 2016. Les mécanismes existants du processus de Rabat, du processus de Khartoum et de la stratégie commune UE-Afrique serviront à assurer le suivi de la mise en œuvre du plan d’action. Par ailleurs, le fonds fiduciaire d’urgence en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique mis en place par l’UE a été formellement lancé à l’occasion de ce sommet.
Le fonds fiduciaire d’urgence renferme 1,8 milliard d’EUR provenant des instruments de financement de l’Union européenne, ainsi que des contributions d’États membres de l’UE et d’autres donateurs. Le fonds fiduciaire d’urgence est une manière innovante pour l’UE de renforcer sa réponse collective aux défis actuels sur le terrain et il constitue un outil complémentaire à la coopération au développement que l’UE apporte déjà dans la région pour aider les pays africains les plus fragiles et les plus vulnérables.
À ce fonds, M. GENTILONI a annoncé une nouvelle enveloppe spéciale de 500 millions d’euros destinée à financer des projets plus opérationnels comme la gestion des frontières et l’état civil dans cinq pays africains, dont le Mali, le Niger, le Sénégal.
Sur le plan bilatéral, l’Italie apporte au Mali, une aide importante dans les secteurs de l’agriculture, l’éducation, la petite enfance et la santé entre autres.
En effet, l’Union européenne est représentée dans le monde entier, à travers ses 136 Délégations, dont celle au Mali, véritables missions diplomatiques, qui ont pour mandat d’assurer les relations entre l’Europe et les pays tiers. À cet effet, la Délégation entretient un dialogue politique régulier avec les autorités et la société civile, suit les relations économiques et commerciales entre l’Europe et le Mali et soutient la vie culturelle.
La coopération UE – Mali s’est établi avant l’indépendance du pays en 1958. Depuis cette date, l’Union européenne a soutenu le Mali de manière continue dans les domaines du développement rural, de l’environnement, de l’aide humanitaire, des infrastructures routières, du développement urbain et social, de l’appui institutionnel et de la culture.
L’Union européenne est le premier partenaire au développement du Mali. L’aide de l’Union européenne – Communauté et États membres réunis – représente chaque année plus de 50 % du volume net de l’aide au développement du Mali. De plus, hormis les apports de la Banque européenne d’investissement (BEI), l’appui communautaire au développement du Mali se fait exclusivement sous forme de dons. Les perspectives actuelles sont porteuses d’espoir.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source : BIP – MAECIIA