L’édition 2017 du majeur concours de beauté en Guinée aura exposé une scène qui divise la population : le défilé des candidates en maillots de bain. Situation qui aura conduit à la suspension du comité d’organisation (COMIGUI).
Dans les rues de Conakry, dans les salons feutrés, à la Primature, à l’Assemblée nationale et même dans le pays profond, les réactions fusent de partout.
Sur les réseaux sociaux, le débat s’est carrément politisé au vu des BIKINI 224. Le pouvoir est fustigé par certains militants de l’opposition, qui parlent d’une hypocrisie politique. L’évènement s’est déroulé sous les yeux du Premier ministre, Mamadi Youla, qui a apprécié, au vu de son sourire, selon les images diffusées en boucle.
Mais les bourdonnements ont conduit le ministre de la culture, Siaka Barry, à descendre dans l’arène. En tournée à l’intérieur du pays, il a de facto fait prendre les pots cassés à la COMIGUI, en suspendant la convention de partenariat entre son ministère et le staff de Johanna Barry. Qualifiant la scène controversée de «facteur d’atteinte à l’image sacrée de la femme guinéenne», celui qui fut désigné meilleur ministre 2016 est allé plus loin : dorénavant aucune manifestation de beauté ne se tiendra.
Si pour Siaka Barry, l’édition 2017 de MISS GUINEE est celle où « l’amateurisme se le disputait au désordre et à l’indécence ». Il a bandé les muscles face aux évènements affiliés. Désormais, tous les concours de beauté à dimension nationale sont formellement interdits, sous peine de retrait des licences. Le département de tutelle envisage de mettre en place un nouveau code d’éthique et de déontologie régissant l’activité en Guinée.
Idrissa Keita