La Croix-Rouge malienne a lancé, ce mercredi, un appel de fonds de 5,2 milliards de FCFA pour mettre en œuvre son plan de réponse d’urgence à la crise alimentaire de notre pays en vue d’assister 350 000 individus en situation de vulnérabilité qui ne représentent que 20% des personnes affectés.
Sous la présidence du chef de cabinet du ministre délégué, Dr Aliou TAMBOURA, la Croix-Rouge malienne a présenté son plan de réponse d’urgence à la crise alimentaire pour la période octobre 2022-décembre 2023. Une stratégie d’assistance pour venir en appui aux milliers d’individus en manque de nourriture et qui n’ont pas l’accès à la santé, à l’eau, à l’hygiène.
Étaient également présents à l’événement, la présidente de la Croix-Rouge malienne, Assitan COULIBALY, le chef de la délégation de la fédération internationale de la Croix-Rouge pour le Mali, le Niger, le Burkina Faso, Thierry BOLLOY ainsi que de nombreux responsables de la Croix-Rouge malienne.
S’exprimant à cette occasion, selon la présidente de la Croix-Rouge malienne, ce plan de réponse d’urgence a été élaboré avec comme objectif d’atténuer les conséquences de l’insécurité, des phénomènes climatiques qui affectent les conditions de vie des populations tout en compromettant leur existence.
« Les échos qui nous parviennent du terrain nous montrent une situation qui risque de se détériorer. Devant une telle situation, une intensification massive et coordonnée de notre action est urgente et nécessaire », a alerté la présidente de la Croix-Rouge malienne, tout en affirmant que la rareté des denrées alimentaires entretient la flambée des prix sur le marché.
« L’instabilité du pays a engendré le déplacement massif des populations de l’intérieur et dans les pays voisins qui vivent pratiquement les mêmes situations », a-t-elle soutenu.
« Aucun État et aucune organisation ne peut faire face seuls aux défis », a déclaré la présidente pour justifier la nécessité de collaboration entre acteurs humanitaires en vue de renforcer les efforts vers des solutions qui mettent les populations à l’abri du péril sécuritaire et climatique et des chocs exogènes.
De son côté, Thierry BOLLOY a affirmé que les récentes évaluations avaient montré que la réponse humanitaire est loin d’être suffisante, malgré les efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires. La dernière situation fait état de la prise en charge de 25,5% de la population ciblée.
Au regard des besoins non couverts, a indiqué M. BOLLOY, la Croix-Rouge malienne, en collaboration avec la fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a lancé un appel de fonds de 5,2 milliards de FCFA visant à soutenir 350 000 personnes affectées, soit 20% des individus ayant besoin d’assistance.
« En vous engageant à soutenir le plan de réponse d’urgence de la Croix-Rouge malienne à la crise alimentaire qui affecte des millions de personnes au Mali et au Sénégal, vous avez une occasion de contribuer à sauver des vies et de prouver que les populations maliennes ne sont pas oubliées, dans ce contexte d’instabilité et de défis humanitaires et de développement croissants », a encouragé Thierry BOLLOY.
L’argent pour la mise en œuvre de ce plan de réponse s’il est mobilisé devrait être utilisé à fournir une assistance aux personnes vulnérables, à travers notamment les transferts monétaires en espèces, un soutien à la santé et à la nutrition, la mise en place de services d’approvisionnement en eau, dans les régions de Kayes, de Mopti, de Koulikoro, de Tombouctou et de Gao.
Déjà, M. BOLLOY a rappelé que la fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont débloqué comme réponse initiale, un montant d’environ 122 millions de FCFA pour soutenir la Croix-Rouge malienne à fournir une assistance alimentaire d’urgence à 4 800 personnes à Koulikoro, Ségou et des localités autour de Bamako.
« À ce jour, quelque 1500 personnes, soit 256 ménages ont déjà reçu une assistance alimentaire sous forme de cash. Des campagnes de dépistage de la malnutrition ont été menées et de nombreux cas de malnutrition aigüe ont été référés vers les structures de prise en charge », a indiqué le chef de la délégation de la fédération internationale de la Croix-Rouge.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin