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Éjectée de son fauteuil: la maire de Tabakoto crie à l’injustice

La maire du centre d’état civil de Tabakoto, Mme Hawa BITTAR, a été comme une malpropre expulsée de son poste, un fauteuil qu’elle est en droit d’occuper. Depuis des mois, l’élue communale en détresse crie à l’injustice. Une voix jusque-là inaudible auprès des organisations féminines rapprochées. Au même moment son poste, dit-elle, est injustement occupé par un maire sur l’ordre du maire intérimaire Demba SISSOKO qui refuse de répondre à nos questions.

 

Rien ne va plus entre le maire par intérim et certain de ses conseillers de la commune rurale de Sitakily dont Mme Hawa BITTAR, maire du centre d’état civil de Tabakoto élue à la faveur des élections de 2016 dont le mandat a été prorogé par le ministère de l’Administration territoriale, il y a à peine un mois.
Arrivée 3e lors de ce scrutin communal, Mme Hawa BITTAR a été contrainte de quitter son poste du maire de la commune rurale de Sitakily consécutif à l’arrestation de certains conseillers la privant ainsi de la confiance des suffrages des électeurs.
L’élue communale depuis des mois court derrière des associations féminines et des personnes éprises de droit pour récupérer son fauteuil de maire en vain, indique-t-elle la gorge nouée, en déplorant que son expulsion, en violation des lois, s’est passé sous le silence coupable des autorités administratives locales. Aucune réaction de leur part, s’est-elle indignée, pour condamner l’injustice.
« Je suis allée voir le préfet l’informant qu’ils ont forcé la porte de mon bureau et installé une autre personne à ma place, sans passation de service ni rien alors que je me trouvais à Bamako. Je n’ai rien reçu jusqu’à ce jour, aucune notification motivant ce passage en forcing pour m’exclure », a-t-elle dénoncé.
« Le préfet m’a tout simplement dit que le maire par intérim peut chasser un conseiller communal, s’il voit qu’il ne peut pas plus travailler avec cette personne », a-t-elle rapporté avant de craquer. Elle se fond en larmes.
Quelques secondes après, elle se ressaisit et affirme être victime de la cabale du maire par intérim pour avoir refusé de dissoudre l’association des jeunes de la commune de Sitakily intraitable sur les questions de la mauvaise gouvernance.
« Je n’avais pas les compétences de prendre de telle décision. Ainsi, le maire par intérim a pensé que je suis en complicité avec ces jeunes pour le combattre. Pour faire ombrage à cette association, il a créé une autre composée de ses partisans avant de me déloger de ma place », fulmine-t-elle.
Lésée, Mme Hawa BITTAR fataliste se résout finalement à « Allah » pour demander une passation de services avec son remplaçant en vue de se protéger contre d’éventuellement contentieux de gestion.
« Je n’ai pas d’autre choix. Je veux cette passation pour clôturer mon service et les comptes financiers de mon centre secondaire avant de céder ma place qui m’a été arrachée de force ».
Outre le forcing, la situation de Mme Hawa BITTAR est également une atteinte à la loi 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives grâce à laquelle elle a bénéficié de son poste de maire secondaire avant de se voir remplacer par un homme. Encore, une fois dans cette affaire l’esprit de la loi sur le genre a été galvaudé et piétiné dans la commune rurale de Sitakily par les autorités administratives locales.
Désespérée, Mme Hawa BITTAR court derrière les associations de femmes pour récupérer son poste, qu’elle a mérité en bonne et due forme, puisqu’elle a été élue par voie démocratique des urnes.
Mais apparemment, ces femmes ont autres objectifs. Selon elle, à part une seule association féminine, elle n’a eu aucun soutien.
« Au début, j’étais à l’APDF qui a même commencé les démarches. Mais, rien n’a changé. J’en appelle à toutes les femmes du Mali pour que je ne sois pas une victime de plus de la discrimination basée sur le genre », a-t-elle lacé un cri de cœur.
Quant au maire intérimaire, Demba SISSOKO, il reste injoignable aux appels et n’a répondu à aucun de nos messages.

PAR CHRISTELLE KONE

Source : Info-Matin

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