La réunion de niveau décisionnel des parties à l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger sur certains aspects de la mise en œuvre dudit accord a démarré hier lundi 1er août 2022 à Bamako. Un ouf de soulagement non seulement pour les parties signataires de l’Accord, mais aussi pour les partenaires du Mali qui ont tous exprimé leur volonté que cette rencontre puisse enfin permettre de résoudre pour de bon la question du nord qui a trop duré. C’était sous la présidence du Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga.
Après un long moment de quasi statu quo, tous les acteurs signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger étaient encore réunis autour de l’Accord de paix, comme au moment de sa signature, hier lundi 1er août 2022. Une rencontre qui s’inscrit en droite ligne des recommandations de la première rencontre de niveau décisionnel, tenue les 8 et 9 février 2021 à Bamako, avec comme objectif global de diligenter la mise en œuvre des actions prioritaires (défense de sécurité) de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, conformément à la feuille de route actualisée de 18 décembre 2020. Selon le ministre de la Réconciliation Nationale, de la Paix et de la Cohésion sociale, colonel-major Ismaël Wagué : « La présente réunion vise à créer les conditions nécessaires pour entamer le DDR global et s’accorder sur les reformes politico institutionnelles non liées à la révision constitutionnelle ». Pour ce faire, selon lui, « nous procèderons aux discussions relatives à la répartition des quotas, à l’intégration des ex-combattants dans les corps constitués de l’État, y compris au sein des forces armées et de sécurité, au mécanisme de gestion des haut-cadres civils et militaires et afin de convenir des réformes politiques et institutionnelles qui ne sont pas forcément liées à la rédaction de la nouvelle constitution », a-t-il précisé. En effet, les mouvements signataires de l’Accord ont tous manifesté leur volonté que ce cadre puisse donner un coup de souffle à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation et par ricochet, déboucher à des solutions parraines au bénéfice des populations du nord et du Mali en général. Cette reprise du dialogue intervient à un moment où actuellement, les populations de nombreuses localités du nord du pays souffrent le martyre en raison de la dégradation de la situation sécuritaire dans leurs régions. Une préoccupation exprimée par le représentant de la Plateforme qui a mis l’occasion à profit pour inviter toutes les parties signataires de l’Accord à se donner la main pour décanter cette situation. « La date de la signature de l’Accord était beaucoup plus enviable pour la population du nord qu’aujourd’hui. De ce fait, c’est une occasion pour nous de demander à nos parents de tous les mouvements quel que soit le bord à se donner la main pour faire face à tous les problèmes du pays », a-t-il indiqué. «C’est une occasion pour moi de demander à tout le monde de faire une concession pour que tous les mouvements signataires, au sortir de la salle, que tout le monde soit sous le drapeau et que tout le monde puisse avoir le droit de légalement et légitimement défendre la patrie et l’intérêt de toutes populations du Mali », a-t-il indiqué.
Longtemps reportée, la tenue de cette rencontre s’annonce prometteuse du point de vue du ministre en charge de la réconciliation. « Je préfère une décisionnelle ou je suis sûr d’avoir un résultat qu’une décisionnelle qui nous fera reculer », a souligné le ministre Wagué.
Issa Djiguiba
Source: LE PAYS