L’ancien ministre Zahabi Ould Sidi Mohamed et l’ancien chef d’état-major général des Armées, le général Gabriel Poudiougou, ont été désignés pour diriger deux instruments majeurs du processus de paix.

En procédant à la nomination des présidents de la Commission nationale Désarmement-Démobilisation-Réinsertion (DDR) et de la Commission Intégration des ex-combattants, le gouvernement vient d’effectuer un pas de géant dans le respect de ses engagements dans le cadre de la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Pendant que la campagne électorale bat son plein en vue de l’élection de nouvelles autorités municipales, y compris dans la plupart des régions du Nord, le processus de paix poursuit son petit bonhomme de chemin avec la mise en place des structures de sa mise en oeuvre. Le conseil des ministres du mercredi dernier a, en effet, procédé à la nomination de l’ancien ministre Zahabi Ould Sidi Mohamed en qualité de président de la Commission DDR. Le général Gabriel Poudiougou, ancien chef d’état-major général des Armées, est nommé à la tête de la Commission Intégration des ex-combattants. Les deux personnalités choisies pour ces délicates tâches sont pétries d’expérience, chacune dans son domaine de compétence. Commençons par l’ancien ministre Zahabi. Les plus jeunes l’ont connu ministre sous le président Ibrahim Boubacar Keita. Les anciens, eux, se souviennent de lui dans d’autres circonstances. Le natif de Goundam, dans la région de Tombouctou, fut l’un des leaders de la rébellion des années 1990. C’est à ce titre que, de 1991 à 1992, il fut l’un des principaux négociateurs et signataires du Pacte national entre les mouvements armés de l’époque et le gouvernement. Il devient, ensuite, l’adjoint au commissaire au Nord dans le cadre de la mise en oeuvre du Pacte national (1992-1993). Ce parcours lui ouvrit les portes des organisations internationales. Il obtient alors un poste de conseiller politique du représentant du secrétaire général des Nations unies en Haïti (1994-1996). D’ancien rebelle, Zahabi Ould Sidi Mohamed est donc devenu un fonctionnaire chargé du processus de paix. L’ancien élève du lycée public de Sévaré (Série Philo-langue) en juin 1978, puis diplômé de l’ENA de Bamako en qualité d’administrateur civil, fut directeur de la division des Affaires de la médiation à la Mission des Nations Unies en Somalie. Il a servi aussi en Côte d’Ivoire, au Soudan, au Soudan du Sud, en RD Congo. Titulaire d’un DEA en sociologie du Tiers-monde obtenu à l’Université Panthéon Sorbonne, Zahabi Ould Sidi Mohamed, fort de son expérience de management des opérations de maintien de la paix, est l’homme qu’il faut pour s’occuper du DDR. L’homme qui a été désigné pour mettre en œuvre l’intégration des ex-combattants, a, lui aussi, un parcours exceptionnel. Officier supérieur très respecté dans les rangs des forces armées et de sécurité, le général Poudiougou a une parfaite maîtrise du domaine militaire. Né le 1er janvier 1955 à Dana dans le cercle de Koro (Région de Mopti), il a été nommé en 2008, chef d’état-major général des Armées. Gabriel Poudiougou est sorti en 1978 de l’EMIA avec le grade de sous-lieutenant. Ce fut le début d’une belle carrière. Il est fait lieutenant en 1980. 

Six ans plus tard, le lieutenant Poudiougou obtient ses galons de capitaine. Il sera ensuite successivement promu commandant en 1991, lieutenant-colonel en 1994 et colonel quatre ans plus tard. Il a déjà occupé nombre de hautes fonctions militaires. L’homme de terrain a été notamment chef d’état-major de la Garde nationale de 1994 à 2001. Il fera un bref passage au ministère de la Sécurité intérieure et de la Protection civile en qualité d’inspecteur de la sécurité intérieure et de la protection civile (2001 à 2002). De 2005 à 2008, Gabriel Poudiougou dirigea l’armée de terre. Zahabi Ould Sidi Mohamed et le général Gabriel Poudiougou sont deux hommes ayant comme traits communs la rigueur et l’expérience. Nous leur souhaitons de la réussite dans leurs nouvelles missions. Une réussite qui fera le bonheur de tout le pays.

A. M. CISSé

Source : L’Essor