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Attaque terroriste à l’hôtel Radisson Blu : UN AN APRÈS…

Le 20 novembre 2015, cet établissement hôtelier était le théâtre de scènes d’horreur. Aujourd’hui, plus de traces de l’événement tragique. Mais les employés l’ayant vécu aux premières loges, sont toujours à leurs postes.

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Il y a un an, les Bamakois apprenaient avec stupeur que des hommes armés ont attaqué l’hôtel Radisson Blu. C’était le vendredi 20 novembre 2015. Ce jour-là, le monde entier avait les yeux rivés sur notre capitale. Car, vers 7 heures du matin, deux hommes armés avaient fait irruption à l’hôtel Radisson Blu et s’étaient mis à tirer sur tout ce qui bougeait. Si certains clients se trouvaient déjà au restaurant pour le petit déjeuner, la plupart des occupants de l’hôtel ont dû se réveiller en sursaut, tirés de leur sommeil par des coups de feu. Le réceptif de 5 étoiles, situé en plein cœur de Bamako, abritait, en plus des employés, 128 clients de 26 nationalités. Les deux hommes en arme ont eu le temps d’assassiner de nombreuses personnes avant l’intervention des forces spéciales maliennes, appuyées par les forces françaises, américaines, et la MINUSMA. Au total, 22 personnes, dont les deux assaillants ont perdu la vie : 6 Maliens (des employés de l’hôtel), 2 Belges, 3 Chinois, un Américain, un Israélien, 6 Russes et 1 Sénégalaise. Les deux assaillants ont été tués lors de l’assaut donné par les forces de sécurité maliennes et leurs alliés. L’attaque a été revendiquée par le groupe Al-Mourabitoune du chef terroriste algérien Mocktar Belmoktar. Après cette attaque, le dispositif de sécurité de l’hôtel a été considérablement renforcé. L’hôtel Radisson Blu « ressemble à une prison, surtout quand on y passe devant et qu’on voit la grande porte blindée peinte en noir avec des agents de sécurité », remarque Idrissa Touré, un vendeur d’accessoires de téléphones mobiles. Pour pénétrer dans l’établissement hôtelier, il faut passer par une porte blindée avant d’être soumis au scanner et à la fouille corporelle. Après avoir traversé une petite cour, vous montez l’escalier pour accéder au hall de l’hôtel. Sur les marches de l’escalier, vous passez devant des policiers en faction, lourdement armés. Dans le hall, plus de traces de balles, pas de sang, ni de débris de verre. Aucun signe ne rappelle l’événement tragique qui s’est déroulé ici il y a un an. Des boutiques sont ouvertes, le personnel vaque à ses occupations. Des clients sont visibles un peu partout. Au sein de l’établissement, nous avons rencontré Tamba Diarra, maître d’hôtel et Germaine Ines Zongo, hôtesse caissière. Ces deux employés font partie de ceux qui ont vécu l’attaque sanglante aux premières loges. Tamba Diarra est un homme très occupé. Difficile de lui mettre la main dessus pour un entretien. « C’est ici son bureau, mais attendez, on va l’appeler par talkie walkie », nous propose un employé. Tamba Diarra est l’employé qui a été pourchassé par les auteurs de la fusillade, le 20 novembre 2015. Son témoignage a fait le tour du monde. C’est le « capitaine » qui a refusé d’abandonner le navire aux mains des assaillants. « On travaille toujours au même endroit, un an après. C’est comme si rien ne s’était passé », dit-il avec un large sourire. À côté de lui, sa collègue de service, Germaine, une victime de la prise d’otages. Non seulement, elle a échappé à la mort, mais également, elle a vu les assaillants en train de tirer à bout portant sur tout ce qui bougeait. « J’étais cachée dans le placard quand un homme armé tirait sur les gens qu’il rencontrait. Quand il sortait de la chambre, après avoir tiré dans tous les sens, j’ai tenté de m’échapper, mais il m’a aperçu et s’est retourné pour ouvrir le feu sur moi. Une balle a traversé mon cou. Plus tard, je me suis retrouvée à la clinique Pasteur vers 14 heures. Il était 7 heures quand j’ai été touchée par balle », témoigne Germaine. Selon elle, il aura fallu 6 mois de traitements pour qu’elle puisse reprendre son travail. « Je me porte mieux aujourd’hui, même si je continue de prendre des médicaments tous les jours au risque d’avoir des pertes de mémoire », confie Germaine qui aime toujours son travail. Cependant, elle souhaiterait aller faire le même travail dans un autre pays pour ne pas se retrouver tous les jours là où elle a vécu l’horreur. Tamba Diarra, lui, n’a pas l’intention de changer de lieu de travail. « Je me sens en sécurité avec tout ce nouveau dispositif sécuritaire. Ça me rassure. Je n’oublie pas d’avoir une pensée pieuse pour ceux qui ont perdu la vie ce jour-là, mais la vie continue. J’aime le travail que je fais et c’est pourquoi je suis toujours là, une année après les événements douloureux », indique-t-il. Notre interlocuteur assure que les clients sont de retour au Radisson Blu. Selon lui, la semaine dernière, l’hôtel affichait 100% de réservation. Les cérémonies et les rencontres y sont organisées régulièrement. Le Premier ministre Modibo Keita y a présidé une cérémonie la semaine dernière. « Ça commence à aller maintenant. Sinon c’était timide », témoigne Tamba Diarra. Le personnel de l’hôtel attend toujours le soutien de l’Etat. Nos deux interlocuteurs regrettent cet « oubli de l’Etat après les événements ». C’est pourquoi, ils ont décidé de se regrouper en association. Pas seulement pour les victimes de l’hôtel Radisson Blu de Bamako mais pour toutes les victimes du terrorisme. Depuis 7 mois, ils attendent le récépissé de leur association.

A. DIARRA

Source : L’Essor

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