Pour la mise en œuvre rapide et globale de l’Accord d’Alger, les Nations unies et le Mali regardent désormais dans le même sens. C’est du moins ce qui ressort de la visite récente du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, au Mali.
Sa visite rentre dans la perspective du renouvellement du mandat de la MINUSMA par le Conseil de sécurité des Nations unies au mois de juin.
Les priorités évoquées sont nombreuses comme la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Hervé Ladsous engage pour cela la responsabilité de toutes les parties pour l’effectivité de la mise en place des autorités intérimaires du processus de désarmement, démobilisation et de réinsertion (DDR).
Cette fois, il s’autorise même une pression sur les groupes armés. «J’ai demandé aux groupes de nous fournir le plus vite possible (cela aurait dû intervenir plus tôt) les listes de ceux qu’ils considèrent comme leurs combattants parce que nous sommes prêts maintenant. Je leur ai dit : passez nous vos listes s’il vous plait pour qu’on avance», a-t-il lâché.
Comme besoin, il y a aussi la fourniture des services sociaux de base tels que l’eau, l’électricité, la santé, l’école, etc.
A défaut d’un mandat robuste, les moyens sont prévus pour être mis à la disposition de la Minusma. Il s’agit notamment du déploiement de nouvelles unités bien équipées, y compris les nouvelles technologies de pointe comme le ballon captif qui surveille les alentours du camp à Kidal. Mais également l’équipement des contingents qui sont sur place et dont le matériel subit malheureusement une forte dégradation. Des dizaines de véhicules blindés ont été aussi détruits.
Le contexte a, en effet, profondément changé. Du coup, l’atmosphère s’est considérablement déridée. Désormais, le Mali et les Nations unies ont une vision commune de la mise en œuvre rapide et globale de l’Accord qui permettra de faire face aux terroristes et aux narcotrafiquants.
«Sur ce plan comme sur beaucoup d’autres, oui, nous parlons très largement le même langage avec les interlocuteurs maliens. C’est pas à moi de parler à la place du président Kéita, mais je peux vous dire que l’entretien que nous venons d’avoir s’est passé dans de très bonnes conditions et dans une ambiance absolument correcte voire sympathique et chaleureuse. Donc j’en suis heureux et c’est comme ça que ça doit être», a conclu Hervé Ladsous.
Aliou Touré
Source: Le Matin