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MINUSMA: Mission Impossible?

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) est présente sur le sol malien depuis juillet 2013. Fin juin, son mandat sera réexaminé par le Conseil de Sécurité des Nations unies. Alors que le Mali continue de réclamer une évolution pour mieux lutter contre l’insécurité, dont sont victimes les casques bleus et les populations, les signaux ne semblent pas aller dans ce sens.

Casque Bleu Niger soldat arme minusma onu

Les propos des membres du Conseil de sécurité en mars dernier puis les récentes déclarations du Secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, indiquent que le mandat de la mission est déjà assez robuste pour faire face à la situation au Mali. Des ajustements sont cependant annoncés dans le « modus operandi » avec l’arrivée de nouveaux matériels militaires, mais aussi d’un contingent allemand qui doit renforcer l’effectif déjà déployé.

Une chose est déjà certaine : le mandat de la MINUSMA sera renouvelé au mois de juin prochain.

Créée en 2013 pour aider à la stabilisation du Mali qui luttait encore contre des groupes armés dans son septentrion et concluait son processus de retour à la norme constitutionnelle, la mission onusienne a, au fil des années, imprimé son empreinte sur tout le territoire national. Difficile d’échapper aux véhicules estampillés UN (1, comme le lisent la plupart des Maliens) qui sillonnent les routes, tant à l’intérieur du pays que dans la capitale, Bamako. En trois années, elle a d’abord cristallisé les espoirs, puis les frustrations avant de s’engager dans un travail d’information pour mieux faire comprendre son rôle, même s’il reste encore méconnu de la plupart des Maliens.

Sur le plan social, on peut dire que le bilan est plus que positif. Plus de 2,5 milliards de francs CFA ont été investis dans des projets à impact rapide qui ont sensiblement amélioré la vie des populations bénéficiaires. L’éducation, la santé, mais aussi les infrastructures sont au nombre des actions prioritaires de la mission qui fait aussi de l’humanitaire, directement ou à travers l’appui à d’autres organisations. Le déploiement du personnel civil et militaire contribue de manière appréciable à l’économie du pays, même si les critères de choix des prestataires handicapent nombre d’opérateurs économiques peu aguerris au fonctionnement onusien.

Le marché de l’immobilier mais aussi de la restauration se porte bien et ses acteurs reconnaissent volontiers le devoir « un peu à la demande des gens de la MINUSMA ». Avec comme corollaire une hausse des prix de certains produits.
Sur le plan sécuritaire, l’année qui s’achève pour la MINUSMA a été tout aussi difficile que les précédentes, avec de nombreuses pertes en vies humaines dans ses rangs. Les attaques contre les camps et surtout les convois provoquent à chaque fois un vif émoi et relancent le débat sur le renforcement du mandat de la mission. « Tout cela va être discuté évidemment, mais je crois que nous avons en face une menace terroriste qui ne se dément pas et qui, au contraire, s’est accélérée, s’est accentuée […] Il faut de ce point de vue, et nous y travaillons activement, tout faire pour que les moyens soient mis à la disposition de la MINUSMA.

Des moyens humains, et nous avons de nouvelles unités qui sont sur le point de se déployer, nous avons de nouveaux équipements, y compris les nouvelles technologies de pointe », déclarait Hervé Ladsous lors de sa visite au Mali début mai. Dans ce sens, l’Allemagne devrait envoyer un contingent de 600 à 650 hommes qui renforceront activement la mission. À cela s’ajoute la mise en place d’un dispositif pour mieux sécuriser les hommes et femmes qui composent la force militaire et la police de la MINUSMA. Comme confirmé par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, lors d’un entretien sur Radio Mikado FM, Mahamat Saleh Annadif, un bataillon de logistique de convoyage, sera opérationnel d’ici le mois de juillet. « Pour nous, ce sera un grand changement dans l’accomplissement de notre mission ».

En plus de permettre de mieux sécuriser nos forces (les plus touchées des 16 actuellement déployées dans le monde), le nouveau dispositif libérera des effectifs qui pourront être redéployés à la sécurisation des populations à travers les patrouilles militaires et de police. En outre, la porte-parole de la mission, Radhia Achouri insiste sur le fait que « la protection des civils n’est pas seulement militaire. La MINUSMA a usé et continue d’user de ses bons offices pour empêcher des conflits communautaires, de déployer des missions des droits de l’Homme et des affaires civiles pour des fins de protection préventive ou intervention post-conflit/incident, et même de mobiliser et d’assister des missions humanitaires pour venir en aide aux communautés affectées ».
En attendant le renouvellement, le travail de communication continue par tous les canaux, et depuis quelques mois à travers la Radio Mikado, dont l’une des missions est d’expliquer le mandat de la MINUSMA, afin que les Maliens appréhendent mieux ce que font les hommes et femmes de l’ONU au Mali depuis 2013 et apparemment encore pour longtemps…

Source: Journaldumali

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