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MINUSMA: le retrait sens dessus-dessous

Une déclaration publiée le lundi 16 octobre par le porte-parole du Secrétaire général des Nations unies confirme le retrait anticipé de la MINUSMA sans plus de détail, avant même la rétrocession de l’emprise de la région de Kidal alors que le gouvernement appelle au respect strict du plan de départ déjà communiqué. Ce processus voulu être sûr, coordonné et sécurisé va dans tous les sens avec des problèmes de communication comme ce fut le cas de l’occupation du camp de Kidal par la CMA.

Les velléités des rebelles de la CMA ont créé un climat de méfiance avec le gouvernement de notre pays à la suite des décisions du Conseil de sécurité de transférer ses emprises aux autorités maliennes après 10 ans de mission dont le mandat se trouve être en déphasage avec la réalité du terrain.
En effet, si le retrait de la Mission acté par une résolution du Conseil de sécurité à la demande des autorités maliennes, dans sa 1ere phase s’est déroulé sans trop d’anguille sous roche, celle de la 2e phase est loin d’être un fleuve tranquille à cause de l’opposition d’une partie du CSP aux principes de la rétrocession des emprises de la MINUSMA.
Face à cette situation, le Conseil de sécurité des Nations unies, à travers son secrétaire général, envisage un retrait anticipé de certaines emprises dont celle de Kidal initialement prévu en mi-novembre.
« Notre mission de maintien de la paix au Mali – la MINUSMA – a annoncé qu’elle commençait aujourd’hui (NDLR le lundi 16 octobre) à retirer ses troupes des camps situés dans la région de Kidal, en commençant par Tessalit et Aguelhok », a indiqué la déclaration du porte-parole de Antonio GUTERRES, en violation des décisions prises suite aux concertations entre le Mali et les responsables de la MINUSMA.
Pour le gouvernement de notre pays, aucune dérogation ne sera accordée pour proroger le retrait de la Mission. Une position plusieurs fois renouvelée. La dernière en date a été réaffirmée le vendredi dernier lors de la rencontre d’information entre des membres du gouvernement et le corps diplomatique accrédité dans notre pays. Encore, le ministre Abdoulaye DIOP a été plus précis : « Tout doit être fait pour que le travail de la MINUSMA puisse être clôturé au 31 décembre pour entamer la phase de la liquidation », avait-il réaffirmé.
Envisager un retrait par anticipation pris de façon unilatérale acte l’impuissance de l’organisation mondiale de faire respecter ses résolutions et étale son incapacité à agir conformément à ses propres principes.
Dans cette affaire, la complaisance à la limite de la duplicité des Nations unies est patente pour avoir assisté la CMA d’enclencher des attaques contre les Forces armées maliennes en agissant en droit d’occuper les emprises de la MINUSMA. Tout cela dans un silence assourdissant des Nations unies, alors que dans d’autre contexte elle est prompt à condamner et à dénoncer ces genres de manquement.
La détérioration de la sécurité à laquelle une partie de notre pays est confrontée est aussi l’une des conséquences du laxisme du Conseil de sécurité resté dans la torpeur pour agir contre la violation de ses principes. Cet état DE fait est une menace au respect du délai de retrait imparti, mais le porte-parole de secrétaire général de l’ONU rassure : « La mission fait tout ce qui est en son pouvoir pour conclure ce processus dès que possible, malgré la détérioration rapide de la situation sécuritaire et les risques accrus qui pèsent sur la vie de centaines de casques bleus. L’environnement devient de plus en plus difficile. Aujourd’hui, le personnel de la mission a été contraint de se réfugier dans des bunkers à la suite d’un échange de tirs à Tessalit ».
Face à la tension qui couve en prélude à chaque étape de rétrocession, à l’image de celle de Ber, de Tessalit, le porte-parole de GUTERRES rappelle aux parties, y compris le gouvernement et les mouvements armés signataires qu’elles « ont l’obligation de faciliter le retrait sûr, sécurisé et sans entrave du personnel et de l’équipement de la mission ».
Déjà, ce principe n’est pas garanti, a estimé le porte-parole en rappelant qu’en raison des « tensions accrues dans le nord du Mali augmentant la probabilité que la Mission soit contrainte de partir sans pouvoir rapatrier le matériel appartenant aux pays contributeurs de troupes et à l’ONU ».
C’est pourquoi dans ce contexte, a-t-il indiqué, la Mission a intensifié ses contacts avec les autorités maliennes « pour leur faire part de ses préoccupations et souligner leurs responsabilités en tant que pays hôte s’agissant de la sûreté et de la sécurité des casques bleus » tout en précisant que le Secrétariat de l’ONU mène également des consultations intensives.

PAR SIKOU BAH

Info Matin

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