La Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a exprimé, le lundi 10 février 2025, son indignation face aux attaques meurtrières survenues le vendredi 7 février entre Gao et Ansongo. Ciblant les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ainsi que des populations civiles et leurs biens, ces violences ont entraîné plusieurs pertes en vies humaines et de nombreux blessés.
Dans un communiqué officiel, la CNDH a rendu un vibrant hommage à la mémoire des victimes et a adressé ses vœux de prompt rétablissement aux blessés. Elle a également rappelé le caractère « inacceptable » de telles attaques qui violent les principes fondamentaux du droit international humanitaire et des droits de l’Homme.
Un appel à la protection et à la justice
Se fondant sur la Constitution du 22 juillet 2023, le Pacte international relatif aux Droits civils et politiques, la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, ainsi que les Conventions de Genève, la CNDH a formulé une série de recommandations aux autorités maliennes.
Tout d’abord, elle a condamné avec la plus grande fermeté ces actes criminels et a rappelé à l’État sa responsabilité première de garantir la sécurité des populations et de leurs biens. Dans ce sens, elle a exhorté le gouvernement à intensifier les mesures de défense et de sécurité, en particulier sur les axes routiers, afin d’assurer la libre circulation des personnes et des biens.
Par ailleurs, la CNDH a invité les autorités à identifier, rechercher et traduire en justice les auteurs, commanditaires et complices de ces actes de violence, qu’elle qualifie d’abus graves aux droits humains et au droit international humanitaire. Cette démarche vise à lutter contre l’impunité et à renforcer l’État de droit au Mali.
Soutien aux Forces armées maliennes et appel à la collaboration
La Commission a réitéré son soutien aux Forces de Défense et de Sécurité du Mali, soulignant leur rôle central dans la lutte contre les groupes terroristes. Toutefois, elle a insisté sur la nécessité pour ces forces d’agir dans le strict respect des droits de l’Homme et des principes du droit international humanitaire.
Dans un contexte sécuritaire tendu, la CNDH a également lancé un appel pressant aux populations pour qu’elles collaborent davantage avec les FDS. Une meilleure synergie entre les forces de sécurité et les citoyens pourrait permettre d’anticiper les menaces et de renforcer la protection des civils contre les attaques des groupes armés.
Un engagement pour la défense des droits humains
Pour la CNDH, la protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée. Elle appelle ainsi toutes les parties prenantes, y compris les institutions étatiques, les organisations de la société civile et la communauté internationale, à redoubler d’efforts pour garantir un environnement sécurisé et respectueux des droits fondamentaux.
Face aux défis sécuritaires persistants, cette prise de position de la CNDH souligne une nouvelle fois l’urgence d’une réponse coordonnée et efficace contre les violences qui continuent d’endeuiller le Mali.
Ibrahim K. Djitteye