
Une réalité qui dévoile un phénomène courant à Bamako. Des jeunes filles majoritairement mineures, contraintes de quitter leurs familles dans les zones rurales à cause de la pauvreté pour embrasser le chemin d’un destin bouleversant. Vendeuse d’eau en sachet et/ou employée comme fille de ménage, ces jeunes âmes sont victimes d’un cycle de précarité et de violation de leurs droits fondamentaux par l’exploitation économique : le travail des enfants.
Chaque matin, K. S. quitte la maison de son employeuse, bassine pleine, et entame un interminable ballet d’allers-retours pour vendre de l’eau. Lorsque la bassine est vide, elle retourne la remplir, encore et encore jusqu’à tard dans la nuit, souvent 23 heures. C’est dans ces conditions que nous l’avons rencontrée au bord du goudron.
Orpheline de mère, K. S. est arrivée à Bamako grâce à sa tante. Le but ? Travailler et mettre de l’argent de côté pour contribuer à son trousseau de mariage. « Je viens de Bankass. Un soir de mercredi aux environs de 14h, ma tante m’a fait savoir qu’un placeur informel cherchait une aide-ménagère pour une dame et qu’elle m’a proposée. Je n’ai pas eu un choix à faire, c’était décidé. Le surlendemain vendredi, elle m’a confié à un chauffeur de bus ». Elle poursuit : « quand nous sommes arrivés, le M. du nom de Moussa est venu me chercher et m’a emmenée chez ma patronne ». Un rêve lointain pour un enfant qui, au lieu d’aller à l’école, arpente les rues avec une charge à la tête.
Le plus troublant dans cette histoire, c’est que Mme Fatoumata Sissoko qui emploie K. S. à Bamako est elle-même mère de 2 filles de 11 et 15 ans et un garçon de 8 ans, tous scolarisés. Elle sait parfaitement qu’un enfant a droit à l’éducation et non au travail des enfants. Mais selon Mme Fatoumata, ce n’est pas de sa faute si elle n’est pas scolarisée. « J’ai décidé pour mes enfants, ils ont été scolarisés. Mon aide-ménagère, ses parents ont décidé qu’elle vienne chercher de l’argent, je n’y peux rien dans la mesure où je lui donne son salaire chaque fin du mois », se défend-elle.
Laisseriez-vous votre fille de 11 ans vendre de l’eau tard dans la nuit ? Avec un air agacé, elle nous répond « ce n’est pas moi qui ai amené K. S. à Bamako, allez y voir ses parents. » K. S. a été amenée par sa tante pour travailler sous prétexte de lui assurer un avenir. Mais la réalité est tout autre. Elle est prisonnière d’un quotidien qui ne lui laisse aucun répit. Sa situation ne laisse pas indifférentes ses covendeuses. Certaines, plus âgées qu’elle, rentrent bien avant elle. Elles la croisent parfois en rentrant chez elles la nuit, toujours avec sa bassine d’eau. « Chaque soir, je la vois ici. Parfois, en rentrant, je la croise encore sur la route avec sa bassine pleine, alors qu’il fait déjà nuit. Elle nous fait pitié », témoigne M. S., une covendeuse.
Comme K. S., elles sont nombreuses dans cette situation, des filles de 10 à 15 ans ayant quitté leurs familles pour vendre des sachets d’eau aux abords des routes, exposées au travail des enfants et à l’exploitation économique. Selon l’Institut national des statistiques (INSAT, Mali), plus précisément dans son « Enquête modulaire auprès de la population » (EMOP), environ deux enfants sur trois âgés de 5 à 17 ans contribuent à l’activité économique. Cette même enquête stipule que les secteurs concernés par le travail des enfants au Mali sont : le secteur agricole, le secteur informel urbain et le secteur domestique. Le secteur domestique, qui concerne notre investigation, est estimé à 56,4%.
- C. est dans la même situation. Originaire de Bélédougou (dans la région de Ségou, Centre du Mali), elle affirme être âgée seulement de 10 ans. La précarité familiale a poussé sa mère à l’amener à Bamako à l’insu de son père, pour venir chercher de quoi sortir la famille sous l’eau. « Je travaille à N’golonina chez tante Adja », dit-elle. Nous l’avons rencontrée aux environs de 21h (heure locale). Elle témoigne à son tour : « Je sors les matins pour vendre de l’eau. Quand ma bassine est vide, je vais en prendre encore. Ainsi de suite jusqu’à la nuit. Quand il n’y a pas assez de clients, je suis grondée ».
DROITS DES AIDES-MENAGERES
Violation volontaire ou ignorance ?
La Convention internationale des droits de l’enfant définit, dans son article 1, qu’un enfant est « tout être humain de moins de 18 ans, sauf si la loi nationale fixe plutôt l’âge de la majorité ». Son article 32, lui, stipule que « l’enfant a le droit d’être protégé contre l’exploitation économique et contre tout travail mettant en danger sa vie et son développement ».
Adoptée par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (Onu), le 20 novembre 1989, cette convention est un traité international qui vise à reconnaître et protéger les droits spécifiques des enfants. Pourtant, malgré l’existence de ces textes, les droits des enfants continuent d’être bafoués. Certaines disent ignorer l’existence de ces textes, tandis que d’autres les ignorent délibérément. Mais derrière ces articles de lois, ce sont des vies d’enfants qui se jouent. Des enfances volées au nom de l’indifférence ou du profit.
Ténin Sanogo est une connaissance de la famille de BC, qui réside à Bamako à Niarela. Elle a facilité l’emploi de BC en tant qu’aide-ménagère et vendeuse d’eau chez une dame pour un salaire de 9000 F CFA. Une rémunération bien au-dessous du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIC) malien, fixé à 40.000 F CFA. Tenin explique : « La famille de BC m’a contacté pour que je lui trouve un ménage où elle pourrait travailler. Je me suis chargée de la mettre en relation avec sa patronne ».
À la question de savoir, si elle est consciente que confier une mineure à un employeur constitue une forme d’exploitation sanctionnée par la loi ? Elle affiche un air surpris et répond en ces termes : « Je ne savais pas que c’était interdit. Cependant, je suis bien consciente qu’elle est encore jeune pour travailler ». Pourquoi alors l’avoir confiée à cet emploi ? Elle explique que « sa mère, confrontée à la pauvreté et voyant d’autres jeunes filles améliorer la situation de leur famille grâce à ce type d’emploi, a estimé qu’il était préférable de l’envoyer travailler. Malheureusement, je n’ai pas mon mot à dire. C’est sa mère qui en a décidé ».
Certaines employeuses sont pleinement conscientes que ces enfants mineurs ne devraient en aucun cas travailler. Pourtant, elles les soumettent au travail des enfants et à l’exploitation économique. Elles estiment, qu’il est avantageux d’embaucher des enfants que des grandes filles, jugées trop indépendantes.
C’est le cas de Mme Adja, résidente à Niarela. Elle est commerçante d’eau en sachet et propriétaire de deux frigos. Elle assume sans détour : « Je travaillais avec une grande fille, mais quand je la grondais pour un travail mal fait, elle me répondait avec impolitesse. J’ai compris que je devais prendre une petite fille, qui m’écoutera et ne me tiendra pas tête. Je préfère travailler avec les enfants, on peut les rééduquer facilement ». Elle insiste : « C’est vrai, elles sont petites, mais elles travaillent bien, sans prise de tête, bien mieux que les grandes ». Et lorsqu’on lui demande si elle trouve normal d’envoyer une enfant vendre de l’eau la nuit, sa réponse est tout aussi directe : « Il y a les clients de jour et les clients de nuit. La nuit, il n’y a pas assez de vendeuse d’eau dans les rues donc c’est le moment idéal de se faire de l’argent. »
Sur le plan national, l’Institut national des statistiques (Insat) dans son projet « Enquête modulaire auprès de la population » (EMOP), estime qu’en 2020, il y avait près de 3 millions d’enfants travailleurs. 28,3% des enfants sont âgés de 5 à 17 ans et astreints au travail des enfants. Le travail dangereux touche 16,4% des enfants maliens âgés de 5 à 17 ans.
Sur le plan international, selon l’Organisation International du Travail (OIT) dans son article intitulé « Travail des enfants et Travail forcé au Mali » publié en février 2023, la prévalence du travail des enfants au Mali en 2020 est très préoccupante. Sur 7 millions d’enfants, de 5 à 17 ans en 2020, 2,5 millions (soit 35 pour cent) exercent une activité́ économique. Parmi eux, 80,7 % sont astreints au travail des enfants à abolir. Parmi les enfants travailleurs, 75 % sont âgés de 5 à14 ans et 25 % de 15 à 17 ans. Ces statistiques ne sont pas que des simples chiffres. Elles représentent des vies, des enfants exposées à des conditions dangereuses de travail.
./.PLACEMENTS DES AIDES MENAGERES
La responsabilité des agences
Les agences de placement informelles jouent également un rôle dans l’exploitation économique et le travail des enfants au Mali. Pour en savoir plus, nous avons contacté un placeur informel d’aide-ménagère, sieur Adama dont nous avons pris le numéro sur un groupe Facebook : « Saramaya ». Contacté en nous faisant passer pour des clients, nous avons insisté pour avoir une aide-ménagère mineure de 14 ans. Adama nous a donné rendez-vous à Magnambougou. Le but était de pouvoir le rencontrer et de le soumettre à nos questions.
Selon lui, ce sont « les employeuses (qui) sollicitent beaucoup les aides ménagères de 13, 14 et 15 ans ». Pourquoi un tel engouement ? Parce que « Les enfants sont faciles à gérer quand on leur explique le travail et elles restent longtemps avant de rentrer chez elles au village. » explique-t-il. M. Adama affirme ignorer que cela relève du travail des enfants. Lorsqu’on lui pose la question s’il en est conscience, il répond sans hésitation : « J’ignore cela ». Pour ajouter qu’« en plus, ce sont leurs parents qui les envoient. Moi, je me charge de leur trouver des employeurs et de prendre une commission », justifie-t-il. Ce rôle, M. Adama ne le joue pas bénévolement. « 5000 F CFA » confie-t-il, c’est ce qu’il gagne par commission, sans mesurer la portée de son rôle dans un système qui prive ces jeunes filles de leur enfance.
Comme le stipule l’OIT dans sa Convention sur les pires formes de travail des enfants, Article 3, alinéa d : « Les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l’enfant ». Ces jeunes filles, encore mineures, passent leurs journées aux abords des routes, prennent une charge sur leur tête, ce qui nuit à leur santé. Dans les rues de Bamako, elles évoluent dans une insécurité permanente, exposées à de multiples dangers : agressions, enlèvements, violences, voire pire.
Responsabilité parentale
Autant chaque acteur impliqué dans le travail des enfants porte une part de responsabilité, autant les parents en sont également comptables. Confrontés à la précarité et à la pauvreté, ces parents envoient leurs enfants des zones rurales à Bamako pour y travailler. L’argent qu’elles gagnent sert à subvenir aux besoins de la famille ou à acheter leurs trousseaux de mariage.
Nous avons contacté la mère de F. D., une fillette de 14 ans venue à Bamako pour travailler. « Au village, nous n’avons rien. Si les garçons aident leurs pères dans les champs, les filles doivent aussi contribuer à faire rentrer de l’argent. Elles sont destinées au mariage, et si elles ne travaillent pas pour préparer cette étape, elles seront la rusée de leurs semblables qui l’ont fait. La vie ne nous laisse aucune autre alternative. De plus, déjà à 10 ans, elles font les travaux ménagers, alors à Bamako, c’est juste une continuité ».
En agissant ainsi, ces parents deviennent malgré eux complices de l’exploitation des enfants au Mali. Cette responsabilité parentale, bien que dictée par la nécessité soulève une question plus large sur l’absence de solutions alternatives et de soutien de l’état.
Silence de l’Etat, l’impuissance des ONGs ?
Même si des actions sont menées par les ONG et l’État, les résultats tardent à se faire sentir. Les textes existent, mais leur application reste insuffisante. Ce qui rend les avancées peu visibles. Parmi les lois qui encadrent le travail des enfants au Mali, le cas des aides ménagères mineures est bien pris en compte. Pourtant, l’absence de progrès significatifs pour cette catégorie montre à quel point elle est négligée. Ces jeunes filles, pourtant les premières victimes de l’exploitation, semblent être les grandes oubliées des politiques de protection de l’enfance.
Selon Amadou Thiam, Directeur de la Cellule nationale contre le travail des enfants, « des sensibilisations sont menées dans les zones rurales, et les ONG comme Gradem, Jofa et CDH mettent en place des activités génératrices de revenus pour ces familles afin de les empêcher de soumettre leurs enfants au travail à cause de la précarité ». Mais qu’en est-il des familles d’accueil, qui emploient ces enfants ? Sont-elles aussi sensibilisées ? « Non, nous n’avons pas eu à faire cela. Nos contrôles n’arrivent pas dans ces familles », reconnait-il. Pourtant, leur rôle dans ce système est indéniable. Elles embauchent ces enfants, les soumettent à des conditions de travail éprouvantes. Elles participent directement à la perpétuation de cette exploitation.
Le travail domestique des enfants est un phénomène profondément enraciné dans les structures sociales et culturelles de nombreuses sociétés y compris le Mali. Selon Amina Dicko, experte en droit des enfants : « La situation reste préoccupante. L’État et les ONG ne sont pas assez présents sur le terrain ». Qu’est ce qui explique cela ? Pour elle, « l’État manque de moyen pour surveiller et punir ceux qui exploitent les enfants » tandis que « Les ONG font des efforts mais elles ne peuvent pas être partout, surtout dans les villages et les secteurs informels comme le travail domestique ».
AIDES MENAGERE
Le silence de la loi, les statistiques aveugles
Pour mieux lutter contre le travail des enfants au Mali, les enquêtes nationales aident à avoir des données afin d’identifier les enfants soumis au travail. Cependant, depuis 2005, le Mali n’a pas mené de grande enquête dans le secteur de « travail des enfants ». Selon M. Amadou Thiam, « nous sommes confronté à une insuffisance de donné statistiques fiables. Cela est dû à un manque de financement de l’état ».
En plus de ce manque de donnée, la politique nationale qui encadre la protection des enfants au Mali est caduque au regard des réalités socioculturelles de nos jours. Selon M. André Pascal Coulibaly, manager du projet Jofa-Acte a Word-vision, « les réalités ont changées, et la politique nationale ne répond pas à certaines normes. Alors il faut revoir cette politique et l’adapter au contexte d’aujourd’hui. ».
Outre la politique nationale, l’on peut dire que le Mali ne dispose pas non plus de plan d’action national d’autant plus que le précédent est caduc depuis 2019. En effet, le plan d’action pour la promotion et la protection de l’enfant du Mali a une durée de 5 ans. Celle en vigueur est présente depuis 2015. Selon M. André, « les discussions sont en cours pour revoir le plan d’action ». Il poursuit : « Sans la révision de ces différents texte nationaux, la lutte pour la protection des enfants du Mali devient difficile ».
Quid de leurs droits?
La convention N°138 de l’organisation susmentionnée sur l’âge minimum stipule que les États ratifiant la convention fixeront un âge minimum pour l’admission à l’emploi. Cette convention distingue des âges minima pour diffèrent types d’emploi : 13 et 14 ans pour les travaux légers ; 15 ans pour les travaux ordinaires ; 18 ans pour les travaux dangereux. Au terme de cette convention ratifiée par le Mali, l’âge minimum d’admission à l’emploi au Mali a été relevé à 15 ans selon la loi (n°2017-021\12 juin 2017 a son article L137). Mais spécifiquement, il y a une convention mise en place pour les droits des aides ménagères dont font partie « ces aides ménagères mineure ». Depuis plus de 15ans ce texte peine à être ratifié.
Selon M. Cheick Oumar Tall, Administrateur national du projet Accel Africa au Mali-OIT « depuis maintenant 15 ans, le combat est mené pour ratifier la convention des aides ménagère sans suite. Les ONGs font des plaidoyers sans gain de cause ». Les raisons évoquées par M. Tall et M. Thiam pour expliquer la non-ratification de la convention est « le souci de satisfaire à toutes les exigences de ladite convention ». Cela pourrait engendrer des sanctions diplomatiques au niveau des Nations Unies. En effet, lors des conférences internationales du travail, les États sont interpellés sur l’application des textes. Selon M. Thiam, si « la loi est ratifié par l’État et n’est pas respecté, cela peut emmener des sanctions ». Ces sanctions pourraient nuire à la réputation internationale du pays et compromettre ses relations diplomatiques, notamment avec les organisations internationales chargées de défendre les droits humains.
Selon eux, la ratification de cette convention se heurte à plusieurs obstacles, notamment les traditions qui rendent le travail des enfants socialement accepté. Ce qui complique considérablement les efforts pour lutter contre ce phénomène. En outre, la loi impose des conditions strictes, telles que des horaires de travail de 8h à 17h, un salaire minimum de 40.000 F CFA selon le Smic, la protection sociale ainsi que des congés. Des exigences qui ne sont pas compatibles avec la réalité du travail des aides ménagères au Mali.
Il serait difficile de faire accepter ces conditions aux employeurs. Car les aides ménagères sont logées, nourries, blanchies et soignées gratuitement chez leurs employeurs. De plus, certaines aides ménagères ne possèdent pas la qualification requise mais sont néanmoins employées. D’autres n’ont pas de famille dans la ville d’accueil pour les loger après leur journée de travail.
La loi de l’Organisation International de Travail stipule que « dès l’instant où un travail empêche l’enfant d’aller à l’école, il est considéré comme le travail des enfants ». Cette définition met en lumière l’impact négatif de certaines formes de travail sur l’éducation des enfants, notamment celui des aide-ménagères mineures. « J’aimerai aller à l’école, faire de grandes études mais malheureusement je ne peux pas. Je dois travailler. Si tout de suite, on me dit d’aller à l’école, je serai la plus heureuse » marmonne F. D. Le travail des aide-ménagères mineure est reconnu par l’Organisation international du travail comme une pire forme de travail des enfants, car il prive ces jeunes filles à toute éducation scolaire.
Selon l’Unicef, dans un article intitulé « Education : Nourrir le potentiel de chaque enfant à travers une éducation de qualité » publié en 2020 : « Bien que l’éducation au Mali se soit améliorée au cours de la dernière décennie, plus de deux millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans ne vont toujours pas à l’école et plus de la moitié des jeunes âgés de 15 à 24 ans au Mali sont analphabètes ». L’article souligne également des inégalités marquées en matière d’accès à l’école et d’achèvement des études des filles et des enfants issus des familles pauvres étant les plus exposés au risque d’abandon scolaire. « Seules 73.8 % des filles sont inscrites dans l’enseignement primaire de base, contre 85.8 % des garçons. Au moment où elles atteignent l’enseignement secondaire, la proportion de filles scolarisées n’est que de 15 %, contre 21 % chez les garçons », précise l’article.
SOLUTIONS
Intensifier le contrôle
Selon les experts, la mauvaise application des lois relatives au travail des enfants est principalement due à un manque de suivi et de contrôle, à une tolérance sociale, au manque de coordination entre l’État les ONGs et les organisations internationales malgré la mise en place du Cluster protection.
Cependant, des solutions sont proposées pour améliorer la situation. Amina Dicko experte en droit des enfants, affirme que : « pour mieux protéger les enfants, il faut appliquer strictement les lois contre le travail des enfants et sanctionner ceux qui exploitent les mineurs. Il est également crucial d’encourager la scolarisation des enfants en rendant l’école gratuite et accessible, aider les familles pauvres par des aides financières et des activités génératrices de revenus pour qu’elles n’aient plus besoin de faire travailler leurs enfants et surtout sensibiliser la population a ces enjeux ».
Mariam Sanogo
Enquête réalisée dans le cadre du projet « Renforcer l’Espace Civique et promouvoir les Droits Humains au Mali (ECDH) », mis en œuvre par le consortium Institut Panos, Avocats Sans Frontières Mali, Article 19, Fondation Tuwindi et avec l’appui financier de l’Union Européenne.