Six semaines depuis son arrivée au Mali. Le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Chef de la MINUSMA, qui a remplacé Mahamet Saleh Annadif, n’a pas chômé. El-Ghassim Wane s’est déjà rendu dans le nord du pays et trois fois dans le centre, a assisté à un nouveau coup d’État, géré des attaques terroristes contre des positions de la mission onusienne et rencontré de nombreux acteurs. Ce qui n’est pas de trop vu la profondeur de la crise et les défis immenses qui l’attendent à la tête d’une MINUSMA incomprise par de nombreux Maliens. Dans ce long entretien, le diplomate mauritanien évoque la transition, la fin de Barkhane, le mandat de la MINUSMA et la relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Moins d’un mois après votre arrivée au Mali, le 5 mai dernier, vous avez assisté à un coup d’État, le deuxième en un an, et vu les troupes de la MINUSMA subir des attaques. Cela vous a mis directement dans le vif de la réalité malienne.
La réalité malienne ne m’échappait pas, parce que j’ai eu l’occasion de travailler sur les questions liées à la situation au Mali depuis 2012, aussi bien dans le cadre de mes fonctions précédentes à l’Union africaine que dans celui des Nations unies. Je suis venu ici en 2016 et en 2017 pour faire la revue de la MINUSMA et en assurer le suivi. J’avais donc une idée des réalités et des difficultés. La situation est loin d’être facile. Elle l’était déjà avant que je n’arrive et elle est restée difficile après mon arrivée. Je ne m’attendais pas à ce que les choses changent immédiatement. Le Mali est au milieu d’une crise multiforme dont le règlement va prendre du temps. Il est évident que cette complexité ne m’avait pas échappé. Malheureusement, nous avons connu des développements subséquents pendant les mois de mai et de juin, y compris l’attaque contre les forces de la MINUSMA. Ce n’était pas la première. J’avais une claire conscience des difficultés auxquelles le Mali est confronté et auxquelles la MINUSMA est confrontée dans l’exercice de son mandat. Plus que la prise de conscience de ces difficultés, ce qui compte le plus c’est la volonté de la mission, la volonté des Maliens, de redoubler d’efforts pour que cette page soit tournée. C’est dans cette dynamique que je m’inscris : faire en sorte que nous renforcions ce que nous faisons déjà et que nous ajustions nos modes d’action là où cela est nécessaire, de manière à être le plus utile possible aux Maliens et aux Maliennes et les aider à clore le chapitre douloureux que le pays connait actuellement.
Vous avez pris fonction dans une période d’exception pour le Mali, avec une transition en cours. La MINUSMA affirmant accompagner cette transition, comment cela se traduit-il ?
Le processus de transition dans lequel le Mali est engagé est extrêmement important. Important pour permettre au Mali de retourner dans une situation de normalité constitutionnelle, mais important également pour permettre au pays de s’attaquer aux défis complexes auxquels il est confronté. La MINUSMA et les Nations unies, d’une façon plus générale, sont engagées dans ce processus. Comme vous le savez, l’appui à la transition est l’une des priorités stratégiques de la MINUSMA et nous assistons les acteurs maliens de plusieurs manières. Nous le faisons sur le plan politique, à travers nos bons offices, à travers la participation de la MINUSMA aux activités du Comité local de suivi de la transition, à travers le dialogue régulier que nous avons avec le médiateur de la CEDEAO, ainsi qu’avec d’autres acteurs internationaux, dont l’UA. Nous le faisons aussi sur le plan technique, en appuyant un certain nombre d’institutions maliennes, notamment celles impliquées dans la préparation des élections qui doivent couronner la transition et dont la tenue est prévue au mois de février prochain. C’est une tâche complexe, qui doit être menée dans des délais qui sont courts. Cela signifie que notre appui technique est extrêmement important pour que les institutions maliennes soient prêtes et à même d’organiser les élections dans des conditions qui en assureront la crédibilité et qui permettront au pays de surmonter la crise institutionnelle. Nous appuierons également le processus de transition à travers le soutien que nous allons apporter pour la sécurisation des élections aux départements ministériels compétents. Notre appui ira au-delà de cela pour s’étendre aux aspects logistiques, notamment le transport du matériel électoral, et à d’autres domaines. C’est un appui multiforme, de concert avec d’autres partenaires du Mali, y compris les partenaires politiques que sont la CEDEAO et l’UA.
La transition semble engagée sur une nouvelle trajectoire, avec de nombreux chantiers annoncés, lesquels pourraient potentiellement ouvrir la voie à un prolongement du délai imparti. La MINUSMA accompagnera-t-elle la transition si ce scénario se réalisait ?
Il a été convenu avec la CEDEAO que la transition devait se conclure au mois de février 2022. Cela a été affirmé lors du sommet d’Accra, auquel j’ai pris part, et les nouvelles autorités de la transition, aussi bien le Président que le Premier ministre, ont également dit leur intention de conduire la transition dans le délai qui a été convenu. Je pense qu’il est important que ce délai soient respectés, parce qu’il faut sortir au plus vite d’une situation comme vous le dites exceptionnelle et permettre aux autorités nouvellement élues d’engager les réformes de fond. Cela ne signifie pas que la transition ne peut pas entamer un certain nombre de réformes, mais, comme cela a été souligné lors de la visite du médiateur, ainsi que par le Comité local de suivi de la transition, il faudra articuler un certain nombre de priorités pour voir ce qu’il est possible de faire pendant cette période, à charge pour les autorités nouvellement élues d’amplifier ce qui aura été entrepris et d’ouvrir de nouveaux chantiers. Il est important que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir, de concert avec les autres partenaires, pour que l’objectif d’une transition conclue au mois de février 2022 soit atteint.
La communauté internationale presse pour que les élections se tiennent à date. N’estimez-vous pas que cela est une erreur, car de scrutins à la va-vite pourraient découler de nouvelles crises ?
Le meilleur antidote à une possible crise postélectorale est d’organiser les élections dans les meilleures conditions de transparence et de régularité. Un travail a été engagé à cet effet, travail que nous soutenons à travers l’appui technique que nous apportons aux institutions compétentes. Le deuxième élément qu’il convient de garder à l’esprit est le parachèvement de la transition en février 2022. C’est un objectif convenu avec les Maliens, sachant que, dans un contexte de transition, il n’est pas évident de s’attaquer à certains problèmes structurels. Je pense que le retour à une légalité constitutionnelle donnera au Mali tous les moyens nécessaires pour s’attaquer à ces problèmes de fond. Je ne crois pas que le délai en lui-même soit un problème, bien au contraire. Plus vite on retournera à la légalité constitutionnelle, mieux le Mali sera équipé pour s’attaquer à ses problèmes. Les acteurs maliens se sont engagés, la CEDEAO aussi, et la communauté internationale soutient cet objectif. Il s’agit maintenant de mobiliser toutes les énergies, maliennes et internationales, pour que cet objectif soit atteint et que les élections de février 2022 soient transparentes et crédibles.
Vous avez récemment déclaré au Conseil de sécurité de l’ONU que le temps était venu pour les « dirigeants maliens de s’élever au-dessus de la politique partisane et des intérêts personnels pour faire face à la crise ». Un message destiné aux militaires et aux acteurs politiques ?
Tout d’abord, le point de départ de ma déclaration est la profondeur de la crise dans laquelle le Mali est plongé. Quand un pays connait une crise d’une telle ampleur, la meilleure réponse, et la première, est celle e l’unité nationale. Nous sommes dans un contexte où le Mali a besoin du concours de tous ses fils et de toutes ses filles pour surmonter les défis auxquels il est confronté. Il est important que tout soit fait pour permettre à l’État malien de retrouver toutes ses forces, d’exercer son autorité sur l’ensemble du territoire national, d’assurer la sécurisation des Maliens, de mettre fin aux violences commises sur les populations civiles. Il est impératif que tous les acteurs engagés dans ce processus se mettent à la hauteur des défis. Je pense que l’espoir des Maliens est que cette page douloureuse soit tournée le plus rapidement possible et qu’une autre, plus heureuse, soit ouverte, et cela exige un effort particulier, un effort d’élévation au-dessus des intérêts partisans dans un contexte qui est exceptionnel. Il ya des urgences qui exigent le concours de tous. Mon appel s’adresse à toutes les Maliennes et à tous les Maliens. Il s’agit aujourd’hui de sortir de cette crise structurelle, profonde, qui affecte le pays de manière multiforme. Mettre l’intérêt du Mali au-dessus de toute autre considération, tel est le sens de l’appel que j’ai lancé.
Le Président français Emmanuel Macron a annoncé la fin de Barkhane sous sa forme actuelle. Comment accueillez-vous cette nouvelle et quelles peuvent en être les conséquences ?
Nous avons suivi l’annonce de la décision de faire évoluer l’opération Barkhane. Comme vous le savez, la mission et ses activités sont déterminées en fonction du mandat qui nous a été donné. Nous coopérons évidemment avec la force Barkhane et, dans un tel contexte, toute évolution de son format induira évidemment des conséquences que nous devons prendre en compte. Un travail d’évaluation est en cours. Nous nous réjouissons de l’appui que la France apporte à la MINUSMA sur plusieurs plans, non seulement en mettant à disposition des personnels qui travaillent en son sein, mais aussi à travers Barkhane. Nous nous félicitons aussi de l’appui de la France au Conseil de sécurité et je pense que cet appui multiforme ne va pas changer. Ses modalités pourraient évoluer, mais je suis persuadé que le soutien de la France se poursuivra et qu’il restera aussi efficace qu’il l’a été jusqu’ici.
Cette annonce peut-elle changer la dynamique de la MINUSMA à quelques jours de la fin du mandat, qui en principe doit être renouvelé et que beaucoup espèrent plus robuste ?
Les discussions sur le mandat se poursuivent au Conseil de sécurité et la nouvelle résolution devrait être adoptée à la fin du mois. Nous verrons alors quel sera son contenu. Mais je pense que le mandat de la MINUSMA, et c’est un aspect sur lequel j’ai beaucoup insisté lors de mes visites sur le terrain et mes interactions avec les acteurs, est robuste. Il nous donne les moyens de mener à bien les tâches pour lesquelles la mission est déployée au Mali. J’entends certains de nos interlocuteurs dire souvent qu’ils veulent un mandat plus robuste, mais une lecture de la résolution qui nous mandate convaincra chacun que le mandat est robuste et la mission s’emploie à agir en fonction de ce mandat. Cette perception vient très certainement du fait qu’il y a une attente, que je comprends parfaitement, pour que la mission réponde à tous les problèmes sécuritaires qui se posent, qu’elle apporte une protection, partout où elle est déployée, à chaque Malienne et à chaque Malien qui est en danger. Il y a des limites évidentes. La Mission ne peut pas apporter une telle protection. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que notre action soit la plus efficace possible. Nous pensons que le mandat qui nous a été donné est suffisant et que notre action ne doit pas simplement être appréciée à la lumière du recours à la force, ce que nous faisons quand il s’agit de protéger les populations civiles. Elle doit être aussi appréciée à la lumière d’un certain nombre d’autres activités qui concourent à la protection des civils, qu’il s’agisse du travail fait en faveur de la réconciliation intercommunautaire ou de l’appui que nous apportons à l’armée malienne, très significatif, pour l’aider à remplir la mission qui est la sienne et aider le gouvernement à remplir ses responsabilités, dont la principale est de protéger sa population.
Une mission de paix dans un pays encore en guerre, n’est-ce pas antinomique ?
N’oubliez pas que nous avons été déployés pour aider à appliquer un Accord de paix. Nous opérons dans un contexte extrêmement difficile, qui a conduit au renforcement de notre mandat en 2017, précisément pour faire face à un certain nombre de menaces. N’oubliez pas non plus que nous opérons aux côtés d’autres forces : les FAMa évidemment, mais aussi les opérations Barkhane, Takuba et G5, qui ont un mandat plus orienté vers la lutte anti-terroriste. Dans le cadre de notre mandat, nous faisons ce qui est en notre pouvoir. Il y a certainement des choses à améliorer. J’entends, j’écoute, j’interagis de manière fréquente avec différents segments de la population malienne et je comprends les préoccupations qui sont les leurs. Croyez-moi, nous faisons ce tout pour renforcer l’efficacité de nos actions. Cela dit, nous faisons déjà beaucoup, et cela n’est pas suffisamment souligné.
À Aguelhok, la MINUSMA a été récemment accusée de faire fuir les populations locales. Certains l’indexent en faisant une corrélation entre sa présence et les attaques dans la zone. Comment faites-vous face à cela ?
À Aguelhok, il y a deux éléments à prendre en compte. Le premier est que notre présence apporte la sécurité. Nous devons protéger les populations locales, ce que nous faisons. Le deuxième élément est que nous subissons des attaques et que malheureusement, dans ce contexte, des populations se sont déplacées hors de la localité. Nous faisons un travail soutenu pour renforcer la confiance avec la population locale et tout un effort de dialogue est en cours. Nous avons dépêché une délégation il n’y a pas longtemps. Notre bureau à Kidal et notre représentation à Aguelhok sont en contact avec la population pour encourager ceux qui ont quitté la localité à revenir. Dans l’intervalle, les humanitaires apportent une assistance aux déplacés. Je voudrais souligner que notre présence à Aguelhok vise à renforcer la sécurité des populations et que l’insécurité qui a été notée est à imputer à ceux-là mêmes qui ont attaqué notre camp au début du mois d’avril.
Vous avez lancé le 15 juin le projet « 50 jours pour le Centre ». En quoi consiste-t-il et quels en sont les objectifs ?
Ce projet, appelé « An ka barokè » (Dialoguons), vise à renforcer l’efficacité de notre appui aux autorités maliennes, tant nationales que régionales, pour hâter la stabilisation du centre du Mali, l’une des priorités stratégiques de la MINUSMA. Nous poursuivons trois objectifs : renforcer la cohésion sociale au regard des tensions intercommunautaires que connait la région; renforcer la confiance entre l’État malien et les populations locales et, en troisième lieu, fournir des perspectives socio-économiques, faire en sorte que la paix se traduise par des dividendes qui profitent à la population. Nous n’avons pas la prétention en 50 jours de stabiliser le Centre, il faudra, pour ce faire une action s’inscrivant dans une durée beaucoup plus longue. Ce que nous voulons, c’est impulser une nouvelle dynamique qui donne une efficacité accrue à l’appui que nous apportons aux autorités maliennes. Nous tirerons les leçons de ce qui aura été fait pendant ces 50 jours pour élaborer une action à plus long terme, beaucoup plus ambitieuse, afin de créer les conditions de la stabilisation du Centre. Je me suis rendu à Mopti à trois reprises. J’ai aussi été à Bandiagara et à Douentza. J’ai échangé avec de multiples acteurs et ma conviction, forte à la suite de ces réunions, est que la stabilisation du Centre est à notre portée. Nous devons pour cela œuvrer en faveur d’une appropriation malienne, d’une mobilisation des savoirs locaux, notamment en termes de médiation, ainsi que d’un appui international mieux coordonné et renforcé. C’est ce triple objectif que nous allons poursuivre, mais d’ores et déjà nous espérons pouvoir impulser une dynamique qui sera amplifiée dans la période qui suivra.
Dans le centre du Mali, notamment le pays dogon, la défiance à l’égard de la MINUSMA est très prégnante. Comment atteindre votre but dans ce contexte ?
Il est clair que le combat pour stabiliser le Centre ne peut être gagné qu’avec l’appui des populations. C’est pour cela que j’ai décidé de m’y rendre aussi fréquemment que possible pour nouer un dialogue régulier avec les acteurs locaux, l’objectif étant de créer le climat de confiance nécessaire à la réussite de nos efforts. Évidemment, notre bureau régional et les forces de police et militaires déployées sur place font un effort soutenu d’appui à la sécurisation des populations à travers un certain nombre d’opérations. Je dois vous dire que lors de ma visite à Bandiagara, la semaine dernière, j’ai pu discuter avec différents segments de la population et je crois avoir décelé une confiance accrue en l’action de la MINUSMA. La population veut une présence plus forte de la MINUSMA, pas moins. Et si elle le souhaite, cela veut dire que l’action que nous menons est perçue favorablement. Nous sommes déterminés à améliorer notre présence et nos actions autant que faire se peut.
La mise en œuvre de l’Accord pour la paix est plus que jamais aujourd’hui confrontée des difficultés. Le nouveau Premier ministre a parlé d’une « relecture intelligente ». Comment la MINUSMA perçoit-elle cela ?
L’Accord a été signé il y a six ans. Sa mise en œuvre a connu un retard considérable, c’est une réalité. Dans mes interactions avec les autorités maliennes, avec les parties signataires, j’ai évidemment souligné l’importance d’accélérer la cadence. Chaque jour de retard dans la mise en œuvre se traduit par des souffrances accrues pour les populations sur le terrain et un retard supplémentaire dans la restauration de l’autorité de l’État. Il est donc important et de l’intérêt de tous d’accélérer. Je me félicite de ce que les nouvelles autorités de la transition aient exprimé leur rattachement à l’Accord et leur volonté d’en accélérer la mise en œuvre. J’ai entendu les autres signataires marquer la même volonté. Dans la période qui vient, notre intention, de concert avec le chef de file de la médiation internationale, l’Algérie, est de faire ce qui est en notre pouvoir pour aider à mettre en œuvre les dispositions encore pendantes, en réalité les dispositions essentielles de l’Accord, le DDR, les réformes institutionnelles et le développement du nord. J’espère que nous pourrons faire de nouvelles avancées.
Quid de la relecture ?
L’Accord comporte des dispositions pour sa révision. Si les parties s’entendent pour ajuster certaines de ses dispositions sur la base du mécanisme prévu à cet effet, la MINUSMA leur apportera son appui. Mais tout doit être fait dans une démarche consensuelle, parce qu’il s’agit d’un accord qui lie différentes parties.
La MINUSMA publie périodiquement des rapports sur les violations et abus en matière de droits de l’Homme au Mali. Quel regard portez-vous sur la situation actuelle ?
C’est une situation difficile et cela est parfaitement compréhensible dans le contexte sécuritaire que nous connaissons. Depuis le début de cette année, nous avons eu près de 850 cas de cas de violations et d’abus, dont de nombreux enlèvements. Nous travaillons dans le cadre de notre mandat à travers les enquêtes que nous menons et tout un travail de dialogue politique avec les autorités, ainsi qu’avec d’autres parties prenantes, pour nous assurer que la dimension droits de l’Homme est pleinement intégrée dans ce qui se fait. Lorsque des enquêtes sont diligentées, le suivi requis est fait. Les problèmes sont connus, il n’y a pas de déni de la réalité. Une action plus soutenue est requise pour qu’effectivement les violations soient punies. C’est un travail que nous savons complexe et pour lequel nous comptons sur la coopération des autorités maliennes.
Le Mali a-t-il besoin de la MINUSMA ?
Vous devez concevoir la MINUSMA comme une expression de la solidarité internationale envers le Mali. Elle a été déployée dans le contexte de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix. Son mandat a été ajusté pour prendre en compte d’autres problématiques. Le Mali, comme d’autres pays qui sont en situation de crise, a besoin de cette mobilisation internationale multiforme. La MINUSMA est un élément important de cette mobilisation, mais pas le seul. Elle se manifeste de plusieurs autres manières. Aux Nations unies, toutes les agences font un travail soutenu dans le contexte de la crise. Nous avons d’autres partenaires sur le terrain. La complexité de la situation et ses implications régionales sont telles qu’un accompagnement international est nécessaire pour que la crise soit réglée au plus vite. LA MINUSMA a été déployée avec l’assentiment du gouvernement malien et sa présence repose sur cet assentiment, car c’est à sa demande du Mali que la MINUSMA est là.
Propos recueillis par Boubacar Sidiki Haidara
Source: journaldumali