C’est du moins, ce qu’a affirmé, la ministre de la Culture, de l’artisanat et du Tourisme, Madame Kadiatou Konaré devant le conseil national de transition. C’était lors de la séance de questions orales du jeudi 11 mars 2021. Les questions lui ont été adressées par Magama Gabriel Konaté, membre du Conseil National de Transition (CNT).
Les différentes questions posées au Ministre en charge de la Culture, de l’artisanat et du Tourisme étaient relatives à la diversification des sites touristiques dans un contexte d’insécurité, à la vente des locaux de l’institut National des Arts (INA), aux conditions de vie des artistes maliens, mais aussi et surtout au développement de la culture malienne.
En abordant la question sur le tourisme au Mali qui est, ces dernières années, affecté dans les régions du nord et du centre, par la crise sécuritaire, la ministre de tutelle a laissé entendre qu’elle ambitionne de faire de Bamako, la capitale touristique du Mali. Parce que la ville de Bamako, justifie-t-elle, est attrayante et diversifiée en offres touristiques. Aussi, Bamako est une capitale intéressante en termes de sites touristiques, parce qu’elle est majestueusement traversée par le Djoliba et entourée de collines. Pour faire de Bamako la capitale touristique du Mali, le ministre en charge du tourisme entend organiser, très prochainement, un cadre de collaboration avec le département de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable et la marie du District pour revaloriser les sites de la capitale et reverdir davantage la ville. Selon, Madame Kadiatou Konaré, le projet de faire de Bamako la capitale du tourisme, vise à aider Bamako à reconquérir son titre de ville coquette.
La relance et le développement du tourisme, a expliqué la ministre, se feront à travers le développement des infrastructures touristiques et du tourisme local. Pour lui, le tourisme local sera un outil fondamental de dialogue entre les populations et raffermira les bases de la réconciliation nationale. « Je demeure convaincue que tout comme la culture, le tourisme est un outil au service du vivre ensemble. Vous savez lorsque nous avons partagé le même plat, nous avons voyagé ensemble, nous avons ri ensemble et pleuré, lorsqu’on s’est côtoyé, on apprend à se connaitre, à se respecter et à s’aimer. Il est important aujourd’hui d’aider les Maliens à faire du tourisme, à voyager, d’aller à la rencontre des uns des autres à travers le tourisme local » a souligné madame Kadiatou Konaré.
Pour ce qui Concerne les livres et la lecture, la ministre a été, on ne plus précise : «Je suis, certes, le ministre de la Culture, du Tourisme et d’Artisanat, mais je serais également le ministre du livre. Je mettrais un accent particulier sur l’accès au livre et à la promotion des politiques de lecture publique. Nous ferons de la promotion de la lecture publique notre credo».
S’agissant des intérêts et des conditions des artistes, la ministre s’engage de redynamiser le Bureau Malien du Droit d’Auteur (BUMDA), afin qu’il puisse mieux soutenir les artistes et éviter qu’ils ne sombrent dans la précarité.
Au sujet de l’Institut National des arts (INA) dont les locaux seraient vendus à un opérateur économique, la ministre n’a pas caché son amertume. L’Ina, a-t-elle dit, a été cédée au grand d’âme de tous les amoureux des arts et de la culture. Face à cette situation, elle n’a pas hésité d’interpeller l’Etat en affirmant que cette politique de vente des immeubles de l’Etat doit cesser.
«Nous allons assainir la maison pour que ceux qui vont arriver puissent travailler en s’appuyant sur de véritable politique de bonne gouvernance. Dans cette démarche d’assainir la maison nous allons veiller particulièrement à ce qu’aucun de nos établissements, aucun de nos biens ne soit vendu et ne soit cédé. Et s’il y a des dispositifs réglementaires à prendre, nous allons les prendre, parce que nos biens, au-delà du bien physique, font partie intégrante du patrimoine matériel et immatériel du Mali» a-t-elle dit.
Rappelons que dans son combat de faire rayonner davantage la culture malienne, la ministre de tutelle a fait l’état des lieux de la culture en organisant une série de séminaires qui ont rassemblé, pendant des semaines, tous les acteurs du secteur. Dans cette même dynamique, elle ambitionne de doter le Mali d’une véritable politique nationale de la culture d’ici la fin de l’année ou de la transition.
Pour Kadiatou Konaré, le développement de la culture, du tourisme et l’artisanat malien passe par l’apport de tous les Maliens. C’est pourquoi, elle invite les Maliens à voyager ensemble. Le voyage, dit-elle, est une invite à l’acceptation de l’autre.
Madame le ministre en charge de l’Artisanat d’indiquer qu’il est temps que l’on confie la confection de nos meubles à nos artistes, toute chose qui permettra de les soutenir et de booster l’économie nationale. Aussi, elle invite les Maliens à consommer les productions locales. «En faisant cela, au-delà de rendre à notre pays son identité, au-delà de revaloriser la créativité et le talent de nos artisans, nous allons contribuer à préserver un patrimoine. Nos tisserands sont en train de disparaitre. Pour les sauver, nous n’avons qu’à consommer ce qu’ils produisent. Lorsque nous consommons ce qu’ils produisent, nous pouvons mettre sur la table les principales questions, les enjeux liés à la production du coton, les enjeux liés à l’industrie, à la Comatex et autres » a conclu la ministre de la culture, de l’artisanat et du tourisme.
Rappelons que l’intervention de la ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme a été bien appréciée par les membres du CNT.
Aboubacar Berthé
Source: Le Serment du Mali