La Cellule Nationale de Lutte contre le Travail des Enfants (CNLTE) avec l’appui du BIT à travers le Projet CLEAR COTTON Eliminer le travail des enfants et le travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement du coton, de l’habillement et du textile co financé par l’Union Européenne joue sa partition à travers des sensibilisations à Sikasso, zone de production de coton par excellence au Mali.
Dans le cadre de la 18ème édition de la journée mondiale contre le travail des enfants célébrée, le 12 juin dernier, la cellule nationale de lutte contre le travail des enfants a organisé à Sikasso, le mardi 06 août 2019, plusieurs activités visant à sensibiliser les populations sur le phénomène travail des enfants.
La Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants est une structure rattachée à la Direction Nationale du Travail, qui est chargée d’élaborer les éléments de la politique nationale dans le domaine du travail et d’assurer la coordination et le contrôle technique des services et organismes qui concourent à la mise en œuvre de cette politique.
C’est dans ce cadre que la CNLTE, ayant pour mission d’étudier toutes les questions concernant le Travail des Enfants et promouvoir les actions visant son élimination, est chargée entre autre de coordonner, évaluer et suivre l’ensemble des actions relatives à la lutte contre le travail des enfants au Mali.
La sensibilisation sur le travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement du coton
Selon une étude de la FAO sur le travail des enfants dans les filières du coton et du riz, la moitié des enfants de 5-13 ans et deux tiers des 5-17 ans sont employés aux travaux agricoles : semis, désherbage, labour avec attelage, récolte de coton) et à la garde des animaux ; un sur dix sont impliqués dans des travaux dangereux : manipulation et transport de produits chimiques, épandage d’engrais, coupe, casse et transport de bois, faire le bouvier, récolte de coton, préparation des champs.
Parmi les enfants de 5 à 14 ans, 93% sont économiquement actifs et exercent un travail dommageable. Toujours parmi eux, 40% effectuent un travail dangereux. Le rapport révèle que les enfants astreints à un travail dommageable sont estimés à 2 450 729, soit huit enfants sur dix économiquement actifs et un enfant sur deux âgés de 5 à 17 ans. Et le secteur de agriculture constitue le plus grand employeur des d’enfants, notamment la culture du coton.
Cette 18ème édition de la journée commémorative contre le travail des enfants a été célébrée par la CNLTE pour sensibiliser les populations et les autorités de Sikasso à travers l’organisation d’une table ronde.
Pour la représentante de la mairie de Sikasso, le phénomène du travail des enfants est devenu un problème de société dont l’éradication effective nécessite la conjugaison des efforts de l’ensemble des partenaires. Aussi, elle a réaffirmé le soutien des collectivités territoriales à cette question qui constitue, selon elle, une préoccupation majeure des plus hautes autorités de notre pays
Le Directeur de la cellule nationale de lutte contre le travail des enfants, Amadou THIAM a loué les efforts des ONG, des partenaires sociaux, et a remercié surtout le Bureau International du Travail et l’Union Européenne pour leur appui technique et financier qui a permis la commémoration de l’édition 2019 de la journée mondiale contre le travail des enfants à Sikasso.
Pour le BIT, la présente édition de la journée mondiale contre le travail des enfants coïncide avec le centenaire de l’organisation, l’occasion est donc toute bonne pour passer en revue les progrès accomplis en matière de lutte contre le travail des enfants durant un siècle. L’accent est mis aussi sur la Cible 8.7 des Objectifs de développement durable de l’ONU, visant à éradiquer le travail des enfants sous toutes ses formes d’ici 2025.
La campagne de cette année vise enfin à accélérer les initiatives pour encourager des approches intégrées mettant un terme au travail des enfants et promouvant une culture de prévention en matière de sécurité et de santé au travail (SST).
Les activités de Sikasso se sont déroulées sous la présidence de la conseillère aux affaires économiques et financières du Gouvernorat, Mme Marie Claire DEMBELE qui a réitéré l’engagement des autorités régionales dans la lutte contre le travail des enfants et surtout dans l’accompagnement du projet élimination du travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement du coton, de l’habillement et du textile, co financé par l’union européenne.
A travers la commémoration de cette 18ème édition, la CNLTE a véhiculé des messages de sensibilisation et encouragé une mobilisation générale des autorités politiques et administratives, les organisations syndicales sur les opportunités qu’il faut offrir à l’enfant pour développer son imagination (éducation, les loisirs et jeux éducatifs…). La CNLTE a également suscité une mobilisation communautaire dans la lutte contre les activités qui « tue l’imagination chez l’enfant ».
Après la table ronde du matin, une manifestation populaire qui a regroupé surtout des enfants au son de la musique et des jeux de questions réponses sur le travail des enfants.