Le ministre de l’Education Nationale, Housseïni Amion Guindo, a déposé sa lettre de démission sur la table du Premier Ministre lundi dans la matinée. Contactés par nos soins, les proches du ministre démissionnaire évoquent deux raisons fondamentales à ce départ : Poulo a été bloqué dans les reformes qu’il envisageait instaurer au sein de son département ; le refus de déclarer son soutien à la candidature d’IBK s’est soldé à des pratiques peu orthodoxes de la part du RPM dontl’unique but est de déstabiliser la CODEM.
Au sein de la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP), l’hémorragie continue. Après le départ de plusieurs alliés, c’est la CODEM à son tour qui vient de rompre le contrat avec le RPM. Le président du parti, Housseïni Amion Guindo, ministre de l’Education Nationale a rendu le tablier lundi dans la matinée. Ses plus proches évoquent deux raisons.
La première a trait aux réformes envisagées par Poulo dans le secteur de l’Education. En effet, le ministre avait décelé un système mafieux dont l’incidence financière étouffait le trésor public. Plusieurs enseignants fictifs sont entretenus par l’argent public à hauteur de milliard. En plus de cela, il avait aussi découvert d’autres systèmes de détournements au détriment des enfants défavorisés.
L’argent mis à la disposition pour la prise en charge des cantines scolaires prenait une autre destination. Ce projet devrait permettre de soulager les enfants dont les villages ou familles sont loin des lieux d’apprentissage. Au lieu de faire des va-et-vient, matin et soir, ils peuvent rester à l’école à la descente manger et apprendre leurs leçons. Cette stratégie avait pour objectif principal réduire l’abandon de l’école pour motifs de conditions précaires de leurs familles respectives.
Poulo voulait mettre fin à ces maux à travers des décisions rigoureuses. Il a été bloqué dans son travail. Au-delà de ces deux raisons évoquées, toutes les nouvelles orientations décidées par le ministre se sont butées à des obstacles placés par le plus haut sommet de l’Etat.
Alors Poulo devient un chef de famille sans pouvoir de prise de décisions comme c’était le cas au département des Sports. La ligne de conduite lui est imposée. Il refusa à son tour d’exécuter des ordres.
A ce climat tendu s’ajoute le bras de fer autour de la question de soutien à la candidature d’IBK. Malgré les pressions reçues de part et d’autre, Poulo refusa de déclarer le soutien de son parti à la candidature d’IBK. Raison pour laquelle, son parti, la CODEM, n’était pas présent ni à la rencontre entre IBK et ses alliés à Koulouba ni à la cérémonie organisée par le RPM et ses alliés au Palais de la Culture pour appeler IBK à se porter candidat.
C’est ainsi que, des barons du RPM et de la famille présidentielle procédèrent à la déstabilisation de la CODEM. Dans un premier temps, ils poussent le député élu en commune II sous les couleurs de la CODEM, Honorable Hady Niangadou, à claquer la porte du parti suite à des faveurs qui lui sont accordées. Ce dernier dès lors, prend les rênes de la mission. Il est chargé d’affaiblir la CODEM en faisant démissionner des députés, conseillers et militants.
Après analyse de tous ces coups bas, Poulo, suite à la demande de son parti et ses proches, a décidé de rendre le tablier.
Se rangera-t-il du côté de l’opposition afin de cheminer ensemble pour l’atteinte de l’alternance ? Aucune précision à ce sujet pour l’instant. Ce qui est sûr, les militants de la CODEM veulent que leur président se lance dans la course du 29 juillet 2018 pour le fauteuil présidentiel.
Kèlètigui Danioko
Le Pays