Le Président IBK lors de la campagne électorale de 2013, avait à cœur de redorer le blason de l’année, après sa défaite humiliante de 2012, qui lui a valu le contrôle des 2/3 du territoire du Mali, et cela précédée par un coup d’état stupide et regrettable.
C’est ainsi que une fois élu, IBK a fait voter une loi de programmation militaire le vendredi 20 février 2015, soit un mois après sa déclaration devant les FAMA le 20 janvier 2015 à Kati, à l’occasion de la fête de l’armée. Ces dépenses d’investissements ont été échelonnées sur cinq ans comme suit :
Pour 2015, les fonds votés se chiffrent à 104 milliards de F CFA. Ils sont de 109 milliards de F CFA pour 2016, de 97 milliards de F CFA pour 2017. En 2018, ils se chiffrent à 111 milliards de F CFA.
En 2019, le montant est de 93 milliards de F CFA. Notons que les dépenses d’investissements représentent 34,75% du coût total du programme. Ce qui semble être normal. Bien que ces dépenses élevées en chiffre soient annoncées, nous avons constaté que dans la gestion globale des FAMA, il y a des points d’ombres à éclaircir.
Mieux et exceptionnellement pour faire face à certaines urgences relatives à la crise sécuritaire, le Président IBK a même décidé de mettre des fonds d’urgence à la disposition de deux ministères à savoir le Ministère de la défense et des anciens combattants et celui de la Sécurité intérieure et de la protection civile d’une valeur respective de 25 millions mensuels de F CFA par département. Pour ce qui est du ministère de la défense et des anciens combattants, du temps des deux précédents ministres, les fonds étaient effectivement bien gérés. Ils étaient utilisés aux opérations d’urgence sur l’ensemble du territoire national : à savoir la traque des bandits, rebelles, terroristes, djihadistes qui agissent généralement par surprise, les missions d’urgences sur le terrain etc…
Pour l’actuel locataire du ministère de la défense, ce qui ne semble pas être le cas pour les gens bien introduits dans le milieu. Selon eux, une fois que les fonds arrivent dans un sac bien bourré, ils sont immédiatement mis dans le coffre de la Mercédès Ministérielle, sans être vus par les yeux indiscrets, à destination de son domicile.
Si pour les deux précédents ministres, le reste des fonds non utilisés était réparti selon les différentes catégories de personnel du cabinet, chose qui a du bon sens, si l’on considère la portée de l’adage qui dit ceci : « Celui qui mange seul, meurt toujours seul », l’actuel Chef du département ignore superbement ce principe. On se rappelle que du temps d’ATT la corruption et la mauvaise gestion avaient fini de rendre inopérationnelle notre armée tant réputée avant l’avènement de la démocratie. Sous la présidence d’ATT, le budget annuel de l’armée a atteint les 90 milliards F CFA. Même avec cette évolution du budget, l’armée n’avait ni fusils, ni véhicule de transport de troupes, ni hélicoptères, ni avion de transport de troupes, ni BRDM en parfait état de fonctionnement, ni de chars opérationnels. Donc rien que de matériels obsolètes datant parfois de l’indépendance pour défendre un pays qui fait 2 fois et demi la France qui nous harcèle depuis 2012 pour donner l’autonomie aux Touaregs de Kidal.
Est-il au courant que les militaires sur les différents fronts ne sont pas dans les conditions de travail ?
Tantôt, il n y a pas assez de carburant pour faire les patrouilles, tantôt il n’y a pas de batteries pour démarrer les engins, donc les éléments doivent les pousser pour ce faire, tantôt les troupes manquent de viande, et il faut chercher dans la nature des bœufs morts, non encore décomposés pour agrémenter la sauce.
Notons aussi que le problème de prise en charge des blessés de guerre a créé de la polémique entre les parents des blessés de guerre et la hiérarchie militaire.
Au moment, où le Président IBK octroi des primes de logements aux FAMA, les Primes Générales d’Alimentation (PGA) sont détournées par certains officiers commis du fait de leurs fonctions à faire parvenir les dits sommes à destinations et à temps.
Ces mauvaises pratiques au ministère de la défense nous rappellent certains passages du discours de mon Seigneur Jean Zerbo, Archevêque de Bamako à l’occasion de la fête de pâques le dimanche 27 mars 2016 à savoir : « Nous sommes en manque de repères parce qu’on nous a habitués à accepter l’inacceptable passivité. Chacun ne pense qu’à lui-même ou à sa famille. L’honnêteté a disparu. Les maliens se sont construits en oubliant de construire le Mali…
Oui il faut reconnaitre que nous avons et sommes entrain de perdre le combat des valeurs : « la dignité, la loyauté, l’amour de la patrie, le travail bien fait…. ».
Alors Monsieur le Général des Généraux, donner à manger aux militaires aux fronts donner à boire aux militaires aux fronts. Vêtir ceux qui ont des tenues en baillons. Assister ceux qui se sont blessés aux fronts. Ensevelir dignement les morts aux combats. Créer les conditions idoines pour les familles de nos éléments morts en missions commandées en concédant à leurs familles le salaire du défunt jusqu’à l’âge de sa retraite.
Les fonds d’urgences en questions ne doivent pas servir à financer la énième coalition en gestation sur son initiative pour soutenir le Président IBK à construire le Mali. Construit d’abord ton ministère auquel Kidal est interdit.
C’est de cette façon, que l’histoire retiendra votre nom.
Moussa M. DIAKITE