Notre pays a accueilli la toute première réunion du Comité Consultatif africain sur les Arts, la Culture et le Patrimoine. La cérémonie d’introduction de ce Comité a eu le 13 octobre 2019, dans la salle Wa KAMISSOKO du CICB ; sous la présidence du président de la république, Ibrahim Boubacar KEÏTA, Champion pour les Arts, la Culture et le Patrimoine de l’Union Africaine. A l’issue de cette cérémonie, le ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye DIALLO, a sacrifié la tradition, on offrant un diner aux hôtes du Mali, ce lundi 14 octobre 2019 au Musée à Balasoko.
Désigné par ses pairs le 10 février 2019 à Addis-Abeba en marge de la 32 e session de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine, IBK a constitué ce Comité Consultatif composé de 17 experts et sommités africaines et de la diaspora, spécialistes des questions d’arts, de culture et de patrimoine. Le Comité est une instance de réflexion, qui émettra les avis, il n’a pas de pouvoir de décision. Il sera consulté en temps utile par le Président de la République, pour des besoins sur les questions afférentes aux arts, aux cultures et au patrimoine dans un contexte africain, sur les problématiques culturelles. Ces sommités identifiées selon leurs domaines se réunissent pour la première fois au Mali pour échanger durant deux jours entre eux et échanger avec IBK sur ce qu’il convient de faire, sur ce qui pourrait être fait et les résultats attendus de son intervention.
Dans son mot de bienvenue à l’occasion de ce diner, la ministre Rama a exprimé toute sa fierté d’accueillir autant de sommités africaines. Selon, la Culture africaine souffre d’un besoin de pragmatisme, un besoin de cohérence. D’ailleurs, a-t-elle rappelé, le même constat avait été fait l’écrivain Djibril Tamsir NIANE qui avait souligné lors de cérémonie d’introduction qu’il y a un besoin d’efficacité, un besoin de réponses concrètes aux défis qui assaillent l’Afrique. Il s’agit plus particulièrement la jeunesse Africaine qui éprouve un besoin d’aller au-delà du folklore et au-delà de l’épiphénomène. Comment assurer une suite dans le temps, au-delà du divertissent et de l’événementiel, au-delà de la dialectique sur l’exotisme ? S’est interrogée Mme la ministre.
Pour répondre à toutes ces préoccupations, N’Diaye Ramatoulaye DIALLO dit fonder ses espoirs sur les 17 experts désigné par le Chef de l’Etat. «Je suis extrêmement heureuse d’avoir trouvé un début de réponse dans le propos de mon frère du Bénin, Souyibou VARISSA, au travers de la question de la labélisation, parce la labélisation suppose l’évaluation, l’auto-évaluation et l’évaluation par les pairs», a dit la cheffe du département en charge de la culture.
Que faut-il évaluer, au-delà de la danse ? Quelle politique de développement du livre, des musées, du théâtre, de la littérature, des langues, de l’art ? Comment Bamako peut-il renverser radicalement notre perception de la culture ? A continué de s’interroger N’Diaye Ramataoulaye DIALLO.
A la lumière de toutes ces préoccupations, elle s’est dite extrêmement confortée dans sa conviction que ce qu’il nous faut, c’est un cadre d’évaluation, un outil structurant, un référentiel commun pour tirer les politiques culturelles par le haut, au travers justement la labélisation. «Nous avons l’opportunité et la responsabilité historiques de fixer un cap à l’échelle continentale et d’imprimer à la marche de l’Afrique un nouveau rythme», a-t-elle lancé à ses hôtes.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin