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Militarisation de la police nationale et de la protection civile : Qu’en est-il des forestiers ?

Adopté par le conseil des ministres du mercredi 5 octobre 2022, le projet de loi portant militarisation de la Police nationale et de la protection civile a été promulgué et publié le jeudi 27octobre dernier par le président de la transition, colonel Assimi Goita. Alors qu’ils se battent contre les GAT dans la forêt, la militarisation des forestiers est aussi une nécessité dans le cadre d’un retour définitif de la paix au Mali.

En effet, adopté à l’unanimité par le conseil national de transition(CNT), le 20 octobre dernier, le projet de loi portant militarisation de la Police nationale et de la Protection civile a été promulgué et publié le jeudi 27 octobre 2022.

Au regard de la situation sécuritaire et des défis multiples auxquels les forces de défense font face, il a été souverainement recommandé lors des Assises nationales de la Refondation de militariser la Police nationale.

Cette militarisation permettra de déployer la Police nationale dans les zones reconquises par l’Armée afin d’y assurer la sécurité des populations et de leurs biens et empêcher le retour des forces du mal. Elle est étendue à la Protection civile qui constitue le deuxième segment du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile avec la Police Nationale pour permettre de couvrir l’arrière des forces engagées au combat en vue de préserver les acquis et sécuriser l’Administration et les populations.

Sur cette base, les fonctionnaires de la Police nationale et de la Protection Civile engagés en opération, bénéficieront des mêmes avantages que les autres militaires. La militarisation de la Police nationale et de la Protection civile concourt à la réalisation des objectifs de la refondation de l’Etat.

Cependant, les eaux et forêts jouent leur partition dans cette refondation avec  leur rôle essentiel de la protection des eaux et forêts qui les lient forcement à la brousse. Or ce n’est un secret pour personne que les brousses (forêts) constituent les bases des GAT qui y ont établi leurs abris.

Qui connait mieux la forêt que celui qui l’entretien, celui qui assure sa protection, celui qui est permanemment dans la brousse, certainement ce sont les forestiers. Ils sont là, tout le temps, exposés à toute sorte d’insécurité dans les différents postes, qui seraient aujourd’hui la cible des attaques perpétrées par les GAT occasionnant plusieurs morts et des blessés dans les rangs des eaux et forêts. Raison pour laquelle plusieurs de leurs postes ne sont plus opérationnels.

Dans une interview accordée aux syndicats des eaux et forêts, le secrétaire général du SYNAFOMA Badra Keita, a mis l’accent sur les difficultés que rencontrent les agents des eaux et forêts sur le terrain. Selon le secrétaire général du SYNAFOMA, le corps des eaux et forêts n’est pas satisfait sur tous les plans. « Nous sommes des porteurs d’uniforme d’état, nous sommes des agents des eaux et forêts, nous sommes des paramilitaires. Dans ce cadre nous avons besoin d’armes, de moyens de déplacement et de communication et bien d’autres choses pour assurer notre protection, mieux faire nos services et protéger des personnes et  leurs biens ». a-t-il martelé

Il faut rappeler que les postes des eaux et forêts constituent les cibles des GAT depuis 2020. Dans la nuit du mercredi 8 avril 2020 vers 20 heures 40mn le poste forestier de Sagabara dans le cercle de Diéma région de Kayes a été attaqué. Grâce au renfort de la FORSAT et la compagnie des FAMa à Nioro, les GAT ont  fui avant de calciner un véhicule sur place. Le 07 août, le poste des Eaux et Forêts de SANANKORO Kita a été aussi attaqué vers 3h30mn.  De même le poste des eaux et forêts de Katiana, dans la région de Ségou, a été ciblé par les GAT, le vendredi 21 octobre dernier, faisant deux morts du côté des agents (le chef de poste et un guide).

A noter, qu’en plus du manque de matériel (armes et véhicules et des moyens de communication), les forestiers sont également en manque d’effectif. Ils sont moins de 1000 agents en service sur toute l’étendue du territoire, soit un agent par secteur.

Oumar Sawadogo

Source: L’Observatoire

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