Cent quarante migrants irréguliers maliens, dont une douzaine de femmes, des nouveaux nés et des mineurs, sont rentrés, jeudi 20 décembre 2018, de la Libye par un vol spécial. Ils viennent s’ajouter aux 9710 autres migrants arrivés au pays depuis mai 2017, un chiffre qui dépasse largement les prévisions triennales de l’Organisation mondiale pour les migrations (OIM).
Selon le Chef de cabinet du ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Moussa Aliou Koné, qui les a accueillis à l’aéroport en compagnie du Chef de l’OIM au Mali, Bakary Doumbia, le Mali reste attaché à son engagement, celui de secourir tous ses fils en détresse partout à travers le monde. « Le gouvernement fait montre de toute sa solidarité depuis le début de cette crise », a-t-il affirmé.
M. Koné a indiqué qu’il reste encore en Libye d’autres Maliens en détresse, attendant de retourner au pays. Il assure que son ministre, Yaya Sangaré, s’investit depuis son arrivé pour faciliter le processus au bénéfice de ses compatriotes.
Le Chef de l’OIM a, quant à lui, rappelé qu’avec ce vol, le nombre de Maliens rapatriés atteint 9850 migrants depuis mai 2017. Si on ajoute à ce chiffre 150 autres migrants, le cap des 10 000 sera atteint. « Ce qui dépassera l’objectif triennal de l’OIM, fixé à 1900 migrants, soit 600 par ans. Mais, en une année, l’OIM et le Mali ont reçu presque 10 000 et l’année n’est pas encore finie. Cela signifie qu’il y a beaucoup de migrants maliens en détresse à l’étranger qui souhaitent revenir au pays », constate M. Doumbia.
Tout pour faciliter la réintégration
Après avoir remercié le gouvernement du Mali pour ses efforts afin de soulager ces migrants, M. Doumbia a expliqué le processus de réintégration piloté par son organisation et l’Etat malien.
Il révèle que le Mali intervient dans tout le processus, de l’organisation du rapatriement à la réintégration.
« Nous coordonnons nos actions avec le gouvernement notamment avec la représentation diplomatique du Mali en Libye pour ramener les migrants au pays. Nous n’organisons pas de voyage tous les jours. Nous le faisons s’il y a suffisamment de migrants candidats au retour volontaire».
Pour la réintégration, l’OIM aide les migrants à monter leur propre projet, les formes et leur offre un kit de réintégration après la formation. Il y a un suivi après le financement pour les accompagner et les appuyer, s’il réussi leur projet, dans l’obtention d’autres financements pour accroître leur entreprise.
Bakary Doumbia a profité de l’occasion pour demander aux candidats à l’immigration à mieux s’organiser avant de prendre la route afin d’être utile pour soit et à son pays. « Lorsque la migration est irrégulière, il y a beaucoup de problèmes auxquels les migrants peuvent être confrontés. Il faut donc cesser avec cette forme de migration », a-t-il conseillé.
Mohamed Doumbia
30minutes