Le ministère des Maliens de l’extérieur, en partenariat avec les ambassades des Pays-Bas et du Danemark au Mali, a organisé un atelier de formation mardi et mercredi derniers, dans ses locaux, au profit des hommes de médias, des responsables d’associations et d’ONG sur les concepts et enjeux migratoires actuels.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le secrétaire général du ministère des Maliens de l’extérieur, Tangara Nema Guindo, en présence du représentant de l’ambassade des Pays-Bas au Mali, Lassana Diombana. étaient aussi présents les conférenciers, notamment Dr Boulaye Keïta, conseiller technique au ministère des Maliens de l’extérieur, Abdoulaye Macko consultant-chercheur et de nombreux participants.
L’objectif de cette rencontre était de renforcer les compétences de la quarantaine de participants sur les enjeux et concepts migratoires. Selon les statistiques fournies en 2014 par la délégation général des Maliens de l’extérieur, les flux migratoires ont concerné 91.033 migrants maliens sur la période allant de 2002 à 2014 dont 83.609 reconductions d’Afrique, 5.990 d’Europe, 1.370 d’Asie et 64 d’Amérique. Sur la période 2015-2016, on a enregistré près de 6.000 migrants de retour.
Durant deux jours, les participants ont échangé et approfondi leurs connaissances autour de différentes thématiques : «Enjeux et défis migratoires actuels : rôle des médias et ONG dans la gouvernance des migrations» ; «Migration et coopération internationale : cas du Mali» ; «Migrations irrégulières au Mali, causes, conséquences et réponses de l’état et de ses partenaires» ; «Migration et genre», etc.
à l’ouverture des travaux, le représentant de l’ambassade des Pays-Bas au Mali a rappelé que l’initiative de l’organisation de cette session s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui aux initiatives de prévention et de lutte contre la migration irrégulière.
Selon Lassana Diombana, le rôle des médias et des organisations de la société civile, aussi important que déterminant, vient en complément aux actions des pouvoirs publics, des partenaires en ce qui concerne la prévention et la gestion des défis de la migration irrégulière dans le strict respect des droits humains.
Pour le secrétaire général du ministère des Maliens de l’extérieure Tangara Néma Guindo, le contexte actuel de la migration est marqué par des crises majeures qui se traduisent par des drames au quotidien sur les routes migratoires dans le Sahara, dans la Méditerranée et sur d’autres corridors à l’intérieur de l’Afrique. Pour Tangara Nema Guindo, les statistiques macabres liées aux conséquences de la migration irrégulière, les retours massifs, via les opérations de rapatriement d’urgence, rendent compte largement des difficultés opérées dans le parcours des personnes en mobilité.
«Il ne fait aucun doute que de plus en plus la migration se présente comme l’un des défis majeurs de notre temps aussi bien pour les pays de départ, de transit et de destination», a-t-elle fait observer. Par la suite, Tangara Nema Guindo a confirmé qu’en réponse aux défis de la migration irrégulière, le gouvernement du Mali a développé de nombreuses initiatives parmi lesquelles l’adoption d’une ambitieuse politique nationale de migration, l’adoption de textes législatifs pour lutter contre les retours de passeurs, le développement d’une véritable diplomatie autour des enjeux migratoires, etc.
Pour le secrétaire général du département des Maliens de l’extérieur, l’engagement de la société civile et des médias dans la gestion des migrations dans notre pays est fondamental. «Car vous êtes des acteurs de terrain censés maitriser tous les contours des enjeux migratoires», a-t-elle argumenté.
La presse, a admis Tangara Nema Guindo, a une grande responsabilité dans la gestion de la migration en ce sens qu’elle est appelée à présenter une image réelle des routes migratoires, la situation dans les pays d’accueil, mettre en exergue les cas de réussites et faire la promotion des ressources disponibles dans notre pays pour donner espoir à la jeunesse d’y rester.
Aminata DIALLO
L’Essor