Les autorités ivoiriennes ont annoncé avoir fait avorter une tentative de trafic d’enfants avec l’interpellation, le samedi 10 novembre par le bureau des Douanes de Noé dans le sud-est du pays, de deux (2) passeurs en compagnie de quatre-vingt (80) enfants mineurs.
Selon un communiqué des douanes ivoiriennes, ils voyageaient dans deux (2) cars de transports publics en provenance du Niger et à destination d’Abidjan. « Ces individus de nationalité nigériennes déclarent envoyer ces enfants en Côte d’Ivoire pour y pratiquer divers emplois dont principalement la vente de colas, d’attieké, de garba, être des lavandiers ou des mendiants », a précisé le communiqué qui a été largement relayé sur les réseaux sociaux avec les images des concernés. Selon les mêmes sources, après vérifications, il est ressorti que les enfants en question ne disposent d’aucuns documents administratifs ou pièces d’identités. C’est ainsi que la Police Mixte ainsi que le service social de Noé ont refoulé les 2 cars et leurs passagers aux motifs que, «les enfants ne disposent d’aucuns documents administratifs, les passeurs ne disposent pas d’autorisations parentales, et les personnes qui les accompagnent ne disposent pas de pièces biométriques ».
Nouvelle forme d’exode
Le sujet qui, il faut le reconnaître, renvoie une mauvaise image de notre pays, a provoqué une certaine indignation dans l’opinion ainsi que de vifs débats sur les réseaux sociaux. La migration intra-africaine, c’est-à-dire du Niger vers les pays côtiers, connu jusque-là comme « l’exode », n’est pas un fait nouveau y compris ce que les autorités douanières ivoiriennes considèrent comme du « trafic d’enfants ».
Ce qui se justifie au regard des circonstances certes surtout au regard du nombre de mineurs concernés. Il s’agit pourtant de pratiques courantes vers les pays de la sous-région bien que le phénomène a été amplifié ces derniers temps par les vagues d’expulsions de nigériens vivant en Algérie ainsi que la situation en Lybie, des pays d’accueils de migrants nigériens surtout mineurs et qui se livrent, la plupart du temps à la mendicité, avec la complicité parfois de leurs parents. Avec les nouvelles lois sur les migrations, adoptées par notre pays, les flux de migrants s’orientent donc vers de nouveaux réseaux.
A ce niveau, il y a des questions qui se pose notamment comment le convoi a pu quitter le Niger et parvenir jusqu’en Côte d’ivoire, alors que des textes légaux existent pour lutter contre la traite des migrants et l’exploitation des enfants.
Au-delà, ce fait que certains peuvent considérer comme divers, met en lumière aussi, l’ampleur de la migration intra-africaine, qui constitue plus de 80% de la migration africaine, et dont la solution passe donc par une réponse globale, au lieu que notre pays se contente de jouer « les nouveaux gendarmes de l’Europe ».
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