Le harcèlement est une forme de violence insidieuse fréquente dans notre société. Dans le micro trottoir ci-dessus, des Bamakois donnent leurs avis sur le phénomène.
Mariam Traoré (assistante) :
« Le harcèlement est une pratique courante de nos jours dans nos administrations, à l’école. Elle est vécue par les femmes et hommes. Je note, pour ma part, les attouchements au boulot, les contacts physiques incessants, les baisers à n’en pas en finir, les messages sur le Net à des heures de travail. Tout ceci perturbe et crée une confusion. Et j’en suis victime tous les jours et je ne sais à qui me plaindre ».
Safiatou Sacko (secrétaire) :
« Nous sommes généralement confrontés à ces genres de situation tout au long de la journée que ça soit au travail ou ailleurs. Et ceci devient très fréquent jusqu’à ce que certaines cèdent par peur de ne pas être renvoyées de leurs postes. J’ai été victime une fois, mais j’ai su comment m’y prendre avec la situation et je l’ai gérée de façon adéquate et depuis lors je n’ai plus de problème avec ».
Idrissa Sangaré (planton) :
« Le harcèlement en milieu professionnel est un phénomène silencieux mais très courant dans nos services et entreprises. La plupart du temps c’est le fait de cadres qui intimident les nouvelles recrues ou stagiaires. Et ces harcèlements prennent souvent plusieurs formes. Ils peuvent être comme sexuels, moraux ou des menaces en tout genre. Mais, Dieu merci, j’ai jamais été victime de cela ».
Josué Kambou (juriste) :
« Je n’ai pas été victime, mais je dis que le harcèlement professionnel est un acte condamnable, car les victimes subissent une pression morale qui peut avoir un impact sur leur travail soit au niveau du service soit en famille. Les auteurs du harcèlement ont tendance à abuser de leur position. Il faut une réponse adéquate au harcèlement par la protection juridique et des cadres anonymes de dénonciation auprès des juridictions et syndicats ».
Propos recueillis par
Aïchatou Konaré
Source: lesechos