Le harcèlement n’était pas chose répandue en Afrique et particulièrement au Mali. C’est ce que nous explique Djibril Sissoko, président du Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement en Commune IV.
Pour Djibril Sissoko, président du Réseau des communicateurs traditionnel pour le développement (Recotrade) en Commune IV, le harcèlement rentre dans le cadre de la souffrance, des peines avec des idées derrière. « Cette attitude n’existait pas autrefois chez nous. Notre société était fondée sur l’honneur, la dignité, le respect de l’autre. Toute chose avait une signification, et le but n’était pas de faire du mal à autrui, mais de le former. Les interdits de la société étaient respectés de tout le monde », assure-t-il.
Dans le Mali profond, le harcèlement sexuel n’existait pas non plus, car la fille, image de sa famille, restait telle jusqu’à son jour de mariage. « Le jeune homme incarnait la même valeur. La fille suivait les règles et conseils que lui prodiguait la famille. Ces pratiques étaient loin d’être un harcèlement ».
Autrement dit, il existait dans la société traditionnelle des tabous et des interdits suivis scrupuleusement par tout le monde. « L’on obligeait l’homme à des choses qui demain pouvaient être son bonheur et que lui-même ignorait. Ce qui pouvait être bon pour lui, pouvait lui nuire également et la société était là pour lui monter la bonne voie ».
La bravoure des ancêtres servait d’exemple à la jeune génération. Contrairement à ce qui se passe aujourd’hui, l’homme, autrefois était digne, respectueux et préférait mourir que d’être humilier à travers les mauvais caractères.
Le président du Recotrade souhaite le retour à la source, car, selon lui, chacun doit porter les chaussures de ses parents. « Ce que les parents n’ont pas franchi, ne doit pas l’être pour nous ». Il ajoute que les griots étaient aux côtés des « jatigi » pour leur montrer la voie à suivre. Ainsi, la société marchait à merveille. Et l’homme dans la société traditionnelle avait honte de voler, de mentir pour ne pas nuire aux valeurs sociétales.
Abou Kamara
Source: lesechos