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MICRO –TROTTOIR : Candidature des femmes sur les listes, une avancée ?

Avis des Bamakois

Les élections législatives du 29 mars prochain arrivent à grand pas et les candidatures féminines sont vivement souhaitées par l’Etat via la loi n°2015-052 du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. Dans ce micro-trottoir, les Bamakois se prononcent sur les candidatures féminines.

Sœur Thérèse Samaké : (enseignante chercheuse en philosophie)

« Les candidatures féminines aux législatives c’est une avancée parce qu’il y a de cela 20 ans, on peut dire qu’on ne pouvait pas rêver d’une candidature féminine, mais aujourd’hui ce n’est plus un problème majeur. Candidater pour un poste, ce n’est pas lié au genre, mais plutôt à la compétence et la compétence n’est pas réservée seulement qu’aux hommes. C’est pour dire que tout homme est doué de raison. Il est capable du bien et par conséquence, tout homme est capable de servir la société. Donc il n’y a pas question d’homme et de femme là où homme peut servir, la femme aussi peut servir. La femme est la mieux placée parce qu’elle est au cœur des réalités sociales. Elle est en mesure de porter les questions sociétales mieux que l’homme. Il y’a les stéréotypes liés à la tradition qui pense que le rôle de la femme est limité au foyer. Maintenant nous devons dépasser ces stéréotypes pour faire face à la réalité.

Aujourd’hui, il y’a beaucoup de femmes qui dirigent les grandes institutions et diriger une Commune ou siéger à l’Assemblée nationale, ça ne doit pas causer de problèmes. L’essentiel c’est l’amour de la patrie et la compétence et toute femme est capable d’avoir ces deux valeurs ».

Agaïcha Kanouté : (étudiante),

« Les femmes mènent une lutte acharnée aux élections législatives. Hommes et femmes, nous avons tous un droit. Déjà une femme qui perd aux élections avec une moyenne de 46 % de voix est une très belle avancée pour elle-même et pour son pays. Les femmes doivent avoir ce courage politique de se présenter aux élections législatives et d’en sortir indemnes. Elles doivent être objectives, vu que les hommes ne veulent pas des femmes à bord de ce navire politique qui, aujourd’hui est en train de tanguer.

Si les femmes se présentent à ces élections,  cela voudrait dire qu’elles ont des ambitions, des objectifs, des projets, des solutions à porter de main pour résoudre les problèmes de ce pays.

On constate que malgré le taux de participation élevé des femmes, elles paient chères pour y arriver. Pour une évolution positive de la situation, il faut que les gens laissent tomber ce côté négatif. Si elles se présentent aux élections pour apporter du changement, des solutions, elles sont les plus prudentes dans les gestions.

Nous les citoyens devront encourager ces candidatures féminines car le bon déroulement du pays est entre les mains des femmes. On n’a assez vu les hommes à l’œuvre ».

Abdoulaye Konimba Konaté : (étudiant chercheur),

« La femme a été longtemps considérée dans notre société comme un sexe inferieur. Elle n’avait pas son mot à dire dans la gestion du pays et ne participait pas à la prise de décision. Aujourd’hui, quand on les voit s’engager sur cette voie grâce au coup de pouce de la politique de promotion du genre initiée par l’Etat, on peut vraiment considérer cela comme une grande avancée.

Le pays ne peut pas se développer sans les femmes. La femme est la colonne vertébrale de la nation. Elles doivent être encouragées. Cela voudrait dire que le Mali est sur une bonne route, quand on prend l’exemple sur les pays développés, on voit que les femmes et les hommes apportent leurs contributions à l’édifice national. Vraiment quand on peut avoir plus de femme dans le gouvernement et aussi dans les postes législatifs, c’est un bon déroulement pour ce pays ».

Souleymane Togo : (ouvrier)

« La candidature féminine n’a pas d’avancée pour le pays. Les femmes doivent être à la maison pour s’occuper des tâches ménagères, des enfants. Elles n’ont pas la tête à diriger, car une femme ne pourra pas s’occuper de ses enfants, de son mari et puis être au pouvoir. Chez nous ici, c’est aux hommes de diriger, parce que l’homme a l’esprit mature. Avant nos ancêtres gouvernaient bien sans les femmes, même le chef du village n’avait pas le droit de dire certaines choses à sa femme, tout ça pour montrer que les femmes ont le cœur fragile et elles ne savent pas garder des secrets ».

Pierre Somboro : (professeur),

« C’est une grande avancée. Si nous revenons dix ans en arrière, la femme n’avait même pas sa bouche dans la politique à plus forte raison se présenter aux élections. Or maintenant on voit dans toutes les listes pratiquement qu’il y’a des femmes, donc on peut dire que c’est une grande avancée. Compte tenu des décisions, la femme est plus décisive que l’homme. C’est une bonne chose pour nous dans l’avenir ».

Françoise Diarra : (docteur en philosophie),

« Cette candidature féminine est une bonne initiative qui doit être encouragée et entretenue davantage surtout que notre pays traverse une crise aiguë, multiforme et multidimensionnelle. Alors que pour le moment nous sommes à la recherche de la paix et de la consolidation de la paix, donc dans ce processus, l’apport de la femme est fondamental. Plus de femmes députées donc plus de droit en faveur des femmes et des enfants ».

Aminata Keïta : (étudiante en communication)

« La candidature des femmes aux élections est une bonne chose et surtout une bonne avancée pour l’autonomisation et l’indépendance des femmes. Cette autonomisation est en bonne voie. On remarque qu’elles sont sollicitées pour plusieurs postes et ont maintenant plus de responsabilité. Je pense que c’est vraiment à encourager autant qu’elles sont meilleures en gestion et plus intelligentes que les hommes. La population doit les soutenir et se dire que c’est ce qui est dans la tête qui compte ».

Daouda Sangaré : (professeur en droit),

« Si les femmes parviennent à se hisser vers les postes de responsabilité, cela peut même être un atout pour le développement du pays. On a tendance à dire que c’est en se donnant la main qu’on peut faire bouger les choses. Je crois qu’il est grand temps de mettre en application cette parole en soutenant beaucoup plus la loi 052. Certes les hommes ont des bonnes idées, mais pas plus que les femmes. C’est en les impliquant dans des prises de décision et en les laissant devenir une voix pour les sans voix que la situation va s’améliorer ».

Zakaria Tounkara : (étudiant en droit)

« La candidature des femmes aux élections est une bonne chose parce que si les hommes n’arrivent pas à maitriser le terrain, pourquoi ne pas la céder aux femmes pour voir si elles sont capables ? Essayons de donner la chance aux femmes pour voir si elles sont capables de mieux maitriser le terrain ».

Ahmed Sagara

Myriam Pascaline Diallo

(stagiaires)

Source: Mali Tribune

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