Kiev – La chancelière allemande Angela Merkel est arrivée jeudi à Kiev pour discuter du processus de paix dans l’Est séparatiste prorusse de l’Ukraine et du projet germano-russe de gazoduc Nord Stream 2, très critiqué par les Ukrainiens.
L’avion de la chancelière, qui se rend en Ukraine pour la première fois depuis la signature des accords de paix de Minsk début 2015, actuellement au point mort, s’est posé à l’aéroport de Kiev autour de 10H40 GMT.
Mme Merkel, dont le pays parraine aux côtés de la France le processus de paix en Ukraine, doit d’abord s’entretenir avec le président Petro Porochenko avant de donner une conférence de presse vers 12H00 GMT.
Les négociations porteront « avant tout sur un gros dossier bilatéral », ainsi que sur le processus de paix dans le cadre des accords de Minsk et le projet Nord Stream 2, a indiqué à l’AFP une source diplomatique ukrainienne sans autre précision.
Les élections présidentielle de mars et législatives d’octobre 2019 en Ukraine devraient également être abordées, selon des analystes.
Le pro-occidental Porochenko devrait briguer un second mandat, mais sa victoire paraît loin d’être assurée. Quant aux législatives, elles pourraient se solder par un retour en force de forces politiques prorusses, ce qui pourrait modifier l’orientation clairement pro-occidentale de Kiev.
Mme Merkel rencontrera aussi le Premier ministre Volodymyr Groïsman, des parlementaires ukrainiens et des étudiants d’une université locale avant de quitter Kiev dans la soirée.
L’Ukraine est en proie depuis 2014 à une guerre avec les séparatistes prorusses dans l’Est, qui a fait depuis plus de 10.000 morts. Kiev et l’Occident accusent Moscou de soutenir militairement les séparatistes, ce que la Russie dément malgré de nombreuses preuves.
Le gazoduc Nord Stream 2 doit relier la Russie à l’Allemagne en contournant la Pologne et l’Ukraine, par lesquelles transite actuellement le gaz russe, via la mer Baltique.
Dénoncé par Washington, ce projet a provoqué des dissensions au sein de l’UE, la Pologne et d’autres États de l’Est européen craignant qu’il ne soit utilisé comme un moyen de pression politique et économique par Moscou.
Sans renoncer à Nord Stream 2, Mme Merkel a toutefois assuré à plusieurs reprises que « l’Ukraine devrait rester un pays de transit » pour le gaz après sa mise en oeuvre.
AFP