Depuis quelques semaines, des informations annoncent au Mali, l’arrivée de mercenaires qui seraient affiliés à la Russie. Pour le moment, si aucune réaction officielle malienne ne confirme l’hypothèse, force est de croire cependant à une « rumeur » persistante depuis quelques jours.
Si la donne s’avère, elle serait un pied de nez à la présence des forces étrangères sur le territoire malien. Paris n’a pas tardé à réagir sur la question. Pour l’Elysée, une telle intervention serait tout simplement « incompatible » avec les efforts des partenaires sahéliens et internationaux du Mali.
A en croire plusieurs analystes, cette donne serait une humiliation « sévère » pour la France et par conséquent ses autres alliés du Mali, notamment l’Union Européenne qui assure la formation des militaires maliens, ou encore les Etats-Unis d’Amérique (soutien logistique).
La France et la mission européenne laisseront-elles de la place aux « instructeurs » du Groupe Wagner ?
En tous cas, entre Paris et Bamako, si la donne diplomatique s’apparente à un aller-retour sans fin, depuis le deuxième coup d’Etat en huit mois au Mali, cette donne risque de bouleverser sérieusement les ordres établis dans les chancelleries, et elle remet le Mali au cœur des conflits d’influence et d’intérêt entre la France et la Russie, deux pays aux langages diplomatiques difficilement conciliables.
Une position peu confortable pour le Mali, quand on sait que la France reste indubitablement le chef de file des partenaires engagés au Mali, et elle ne sera pas la seule à s’opposer à une telle démarche.
Ousmane Tangara
Source: Bamakonews