Au-delà de l’aspect religieux, la mendicité a pris une autre allure dans notre capitale. Faute d’avoir l’argent exigé par leur maître coranique, les enfants mendiants se transforment très généralement en bandits pour satisfaire les besoins pécuniaires de leur chef.
La mendicité est un état d’indigence qui pousse une personne à mendier. Au Mali, ce phénomène prend de plus en plus de l’ampleur. Elle est devenue un fonds de commerce pour certains Maliens. Pire, certains maîtres coraniques en font une véritable mine d’or au détriment des enfants.
La religion est un facteur à la base de la mendicité au Mali, à travers l’exploitation des enfants par certains les ulémas. Les enfants partent mendier dans des conditions anormales sous ordre de leurs leaders religieux.
La religion renforce la mendicité du fait que certaines familles donnent leurs enfants aux maîtres coraniques pour qu’ils puissent étudier le coran. Ces guides religieux profitent de cette situation en leur apprenant à mendier au bord des routes, dans les marchés, dans les rues, devant les mosquées. Ils sont souvent victimes ou responsables de nombreux accidents de la circulation. Mal habillés avec des vêtements déchirés, sous le soleil ou sous la pluie, ils mendient pour pouvoir amener des «sous» à leur «Karamoko», au risque de subir des tortures de la part de ce dernier, affirme un mendiant de la rue.
Pour ne pas décevoir leur chef, ces jeunes passent la journée dans les rues, marchés, gares, à la recherche de l’argent. À défaut d’avoir la somme exigée par le Karamoko, ils passent souvent la nuit dehors par peur de représailles. Par la suite, ces enfants dorment dans les rues, sous les ponts.
De mauvaises fréquentations amènent ces mendiants à s’adonner à la drogue, l’alcool… Ils se transforment en bandits en plein jour. Ils sont responsables de nombreux braquages de motos à Bamako.
Maïmouna Traoré (stagiaire)
Le Débat