Une délégation gouvernementale est parvenue, vendredi, à Ménaka, à un accord avec le mouvement «Alghafiat I Minika» de jeunes qui manifestaient contre l’absence d’infrastructures dans leur localité, a constaté l’AMAP.
Le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Instituions, Porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré et ses collègues en charge des Infrastructures et de l’Équipement, Traoré Seynabou Diop, et du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique, Oumar Hamadoun Dicko, après une séance de travail cinq heures, a paraphé avec le mouvement «Alghafiat I Minika» un protocole d’entente.
Dans ce document signé au Camp des forces de sécurité, en présence des autorités administratives, communales et coutumières de la Région, le gouvernement s’est engagé à demander à Energie du Mali (EDM) de fournir de l’électricité 24/24, à partir du vendredi 13 septembre 2019, en attendant l’arrivée de l’équipe technique de la société d’énergie, la semaine prochaine, pour évaluer la capacité des groupes électrogènes existants.
Le gouvernement a, aussi, pris l’engagement d’accélérer l’acquisition du groupe électrogène promis par EDM, d’ici la fin de novembre 2019. Il a promis d’assurer une meilleure sécurité des personnes et de leurs biens, à partir du vendredi 13 septembre 2019, par les Forces armées maliennes (FAMAs) et leurs partenaires, avec des résultats concrets et dans le strict respect des droits et devoirs des citoyens,
Le gouvernement va acheminer des médicaments à Ménaka, avant le 30 septembre 2019, réhabiliter et améliorer le plateau technique du Centre de santé de référence (CSReF) de Ménaka, au plus tard, le premier trimestre 2020, accélérer la construction de la route (RN)20 Ansongo-Ménaka-Anderamboukane programmée dans le cadre de l’alliance G5 Sahel.
Le mouvement«Alghafiat I Minika» représenté par Harouna Ibatane Yattara et Ahmed Ould Idoumou, s’est engagé, pour sa part, « à lever immédiatement » toutes les restrictions à la circulation sur les routes et dans la ville de Ménaka, de continuer à participer à la sensibilisation et à l’information sur le plan de sécurisation.
« Alghafiat I Minika » a remis des doléances au gouvernement : « renforcer l’effectif de la Police, de la Gendarmerie et de la Garde nationale dans la ville de Ménaka, accélérer le retour du personnel des services sociaux de base dans la Région, notamment le président du tribunal, le personnel sanitaire et les enseignants du lycée, faire un plaidoyer auprès de Barkhane pour un arrêt immédiat des tirs au-dessus de la ville ».
Les manifestants ont demandé « de mettre en place des escortes et des patrouilles sur tous les axes, de doter la Région d’une banque, d’améliorer le réseau téléphonique, d’accélérer le Désarment démobilisation réintégration (DDR), de construire une digue de sécurisation de la ville de Ménaka, de tenir une rencontre sur le problème d’eau et d’électricité de la ville de Ménaka, dans les quinze jours qui suivent la signature du présent protocole par tous les acteurs concernés, de privilégier les ressortissants de la Région de Ménaka pour la fourniture de carburant à EDM et, enfin, d’organiser une séance de travail entre le directeur régional des routes de Ménaka et le gouverneur pour faire les études par apport aux voiries dans la ville de Ménaka ».
Le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions, Porte parole du gouvernement, Yaya Sangaré, dans une interview à la station régionale de l’Office de radio télévision du Mali (ORTM) de Gao, s’est dit « très satisfait et fier d’être malien ». Il a a déclaré : « Nous sommes porteurs d’un message d’écoute, de paix et d’appel à un vivre ensemble à l’adresse de la jeunesse malienne. Les préoccupations, qui ont été portées par cette jeunesse, sont légitimes et concernent l’ensemble de notre pays. Elles portent sur le désenclavement, les questions de sécurité, les services sociaux de base ».
Le ministre Sangaré a ajouté qu’ « aujourd’hui, ce sont les jeunes qui portent (ndlr, ces préoccupations) mais, en réalité, ce sont des préoccupations qui concernent l’ensemble des populations des Régions du Nord que nous sommes en train d’aborder ». « Nous avons compris qu’il y a un certain nombre de frustrations qui sont liées à ces revendications et, malgré ces frustrations, les jeunes sont restés dans un cadre pacifique et ils ont voulu aussi rester à l’écoute du gouvernement qui, aussi, les a compris », a poursuivi M. Sangaré.
« Nous avons pris des engagements, de part et d’autre, qui vont être exécutés par le gouvernement et par ces manifestants. Mais, à l’issue de ces différentes rencontres, tout ce que nous pouvons faire ensemble, il faut le faire ensemble. C’est le Mali qui gagne. Aucun camp n’a gagné et aucun camp n’a perdu. Parce qu’il ne s’agit pas d’une confrontation entre différentes parties », a encore dit Yaya Sangaré.
Pour lui, ce sont des cadres qui avaient été créés pour proposer des solutions aux problèmes posés à l’ensemble des populations maliennes. Et le gouvernement s’engage, « dans son devoir de rédevabilité vis-à-vis des Maliens ». Quant à la jeunesse, elle « doit jouer son rôle de revendications pour être une sentinelle, une conscience pour le gouvernement, afin que le gouvernement comprenne qu’il doit faire face aux préoccupations des populations ».
Ces parties du Nord « restent, toujours, maliennes et doivent se battre pour l’unité du Mali. cela doit être su et compris. Derrière ces revendications, il y a qu’un amour pour le Mali et le patriotisme pour le Mali et que le gouvernement sera là pour les accompagner », a conclu le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions, Porte parole du gouvernement.
AT/MD
Source: AMAP